Recul du déficit public italien en 2011

Le déficit public italien a reculé en 2011 par rapport à l'année précédente à 3,8% du PIB (produit intérieur brut) contre 4,5% à fin 2010. Les trois plans d'austérité adoptés successivement par les gouvernements Berlusconi et Monti sont notamment à l'origine de cette baisse. Mais le bout du tunnel est encore loin.
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Les mesures d'austérité commencent à payer si l'on s'en tient à la calculette de l'institut national des statistiques italien (Istat). Le déficit public net s'est élevé en Italie au quatrième trimestre 2011 à 2,8% du Produit intérieur brut (PIB), en baisse de 1,4 point par rapport à celui du même trimestre de l'année 2010 (4,2%), a annoncé ce mercredi l'Istat qui publiait ses chiffres révisés. Sur l'année 2011, le déficit public italien s'est établi à 3,8% contre 4,5% fin 2010, des chiffres qui diffèrent, en raison de méthodologies distinctes, du déficit de 3,9% annoncé début mars et notifié comme chiffre officiel pour l'Italie à la Commission européenne. Mais l'Istat a souligné que la dette publique était à son plus haut niveau depuis 15 ans en atteignant 120,1% du PIB fin 2011. L'institut des statistiques a prévenu aussi que ces chiffres sont bruts et qu'ils varient donc fortement selon les trimestres.

Les plans d'austérité à l'origine de la baisse

La baisse sur un an du déficit public italien s'explique notamment par l'adoption de deux plans d'austérité par le gouvernement de Silvio Berlusconi en juillet et septembre 2011 puis d'un troisième en décembre après le remplacement du magnat des médias par l'ex-commissaire européen Mario Monti, nommé à la tête d'un exécutif de technocrates. Le plan Monti a en particulier imposé un départ en retraites plus tardif pour des centaines de milliers d'Italiens ainsi qu'une hausse de la fiscalité en particulier sur l'immobilier et de la TVA et a taillé dans les dépenses publiques.

Sous l'effet de ces mesures, au quatrième trimestre, l'Italie a dégagé un excédent primaire (sans compter le remboursement des intérêts de la dette) des comptes publics de 10,5 milliards d'euros, soit 2,6% du PIB. Selon l'Istat, au quatrième trimestre, les dépenses publiques ont progressé de seulement 0,2% sur un an tandis que les recettes fiscales, grâce à un renforcement de la lutte contre l'évasion fiscale, ont augmenté de 2,9%.

Le gouvernement contraint à encore plus d'austérité ?

L'Italie, qui ploie sous le fardeau d'une énorme dette de plus de 1.900 milliards d'euros, s'est engagée à équilibrer ses comptes publics à la fin 2013, un an avant le reste des pays de la zone euro, et de maintenir un excédent primaire d'environ 5% du PIB chaque année. Deux promesses que Rome a faites quand l'Italie risquait d'être emportée par la tempête qui a soufflé sur la zone euro entre l'été 2011 et début 2012.

Le ministre italien de l'Industrie, Corrado Passera, a écarté mardi l'hypothèse selon laquelle le gouvernement devrait se résoudre à de nouvelles mesures d'austérité pour tenir son objectif de déficit budgétaire, disant vouloir privilégier le soutien à la croissance économique. "On ne crée pas de croissance avec l'austérité. Au contraire, il faut engager des actions horizontales et sectorielles pour être sûrs de bénéficier de la croissance économique et de la hausse de l'emploi une fois que nous aurons remis en ordre nos finances publiques", a déclaré le ministre à la presse.

Cependant, selon un rapport confidentiel de la Commission européenne cité mardi par le Financial Times, l'objectif de réduction du déficit budgétaire de l'Italie est menacé par la contraction de l'économie et des taux d'intérêt élevés, ce qui pourrait contraindre le gouvernement de Mario Monti à adopter de nouvelles mesures d'austérité.

Commentaire 1
à écrit le 04/04/2012 à 18:22
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Le deficit du budget est sur une baisse "tendancielle". Courage les italiens et montrez nous la voie.

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