La Ligue du Nord au centre d'un scandale de détournement de fonds publics

Le "parti aux mains propres" d'Umberto Bossi est soupçonné de corruption. Cela pourrait remettre en cause sa suprématie dans le nord du pays alors qu'il pensait profiter électoralement de son opposition au gouvernement de technocrates de Mario Monti.
Umberto Bossi, dirigeant de la Ligue du Nord/AFP

Après avoir dénoncé durant trente ans les corrompus et les "assistés" du Mezzogiorno, le "parti aux mains propres" de la Ligue du Nord est à son tour rattrapé par les scandales. Le trésorier de la formation populiste Francesco Belsito a en effet été placé sous enquête mardi par les parquets de Naples, Milan et Reggio de Calabre qui l'accusent de "détournements de fonds", "d'escroquerie aux dépens de l'Etat" et de "recyclage".

Voyages privés, vacances personnelles et innombrables dîners

Le siège du parti a été perquisitionné et les proches du leader Umberto Bossi commencent à être entendus par la Justice. Les magistrats soupçonnent les responsables de la Ligue d'avoir allègrement pioché dans les caisses pour des motifs personnels. Les remboursements électoraux qui se chiffrent à 18 millions d'euros auraient notamment été utilisés par les proches d'Umberto Bossi pour des voyages privés, des vacances personnelles et d'innombrables dîners. En particulier, le jeune fils du chef Renzo politiquement adoubé par son père malgré les critiques de certains militants aurait considéré les fonds du parti comme "un distributeur de billets". La villa d'Umberto Bossi aurait également été restructurée grâce à l'argent public.

L'enquête est né à la suite de la plainte d'un militant qui s'inquiétait des investissements effectués par Francesco Belsito à Chypre et en Tanzanie. Les magistrats ont ensuite surveillé les mouvements du trésorier qui aurait ainsi investi en décembre dernier 7,7 millions d'euros en couronnes norvégiennes. Grâce à des écoutes téléphoniques, ils auraient acquis la conviction que non seulement les dépenses du parti n'étaient pas officiellement comptabilisées mais aussi que Francesco Belsito aurait servi d'intermédiaire pour le blanchiment d'argent pour le compte d'un clan de "la 'ndrangheta" calabraise.

Un coup sévère pour les prochaines élections

"Ce n'est pas une belle chose", a admis l'ancien ministre de l'Intérieur Roberto Maroni qui depuis des mois conteste à demi-mot la direction d'Umberto Bossi, ajoutant "si quelqu'un à fait des erreurs, il devra en répondre". La Ligue du Nord qui représente 8,3% des voix au niveau national mais contrôle de nombreuses mairies du nord du pays pourrait subir un contre-coup sévère lors des prochaines municipales partielles du début mai. Et cela alors qu'en tant que principal adversaire politique du gouvernement de techniciens de Mario Monti, elle entendait profiter du mécontentement autour de la réforme des retraites et du marché du travail pour progresser électoralement.

 

 

Commentaire 1
à écrit le 05/04/2012 à 12:43
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Politique et honnete sont ils vraiment deux mots incompatibles????

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