Bruxelles relance le débat sur les salaires minimums en Europe

La Commission européenne va présenter mercredi des propositions politiquement très sensibles, qui prônent d'une part la mise en place de salaires minimums "décents" pour lutter contre la pauvreté, ainsi qu'une "différenciation" par branche.
Copyright AFP

La Commission européenne s'engage sur un terrain glissant : celui des salaires minimums. Mercredi, le débat sera relancé avec la proposition d'instaurer des salaires minimums "décents" pour lutter contre la pauvreté, dont le montant reste encore à négocier. Inspirée du modèle allemand, qui a beaucoup évolué sur ce sujet, la Commission prévoit aussi de demander une "différenciation" par branches. 

Un "message" destiné à l'Allemagne ?

En période de crise, l'objectif est d'amene²r les pays européens à proposer une coordination de leurs politiques de l'emploi. Le texte non contraignant, qui sera présenté par le commissaire à l'emploi Laszlo Andor et pourrait encore être modifié d'ici là, marque une inflexion dans le discours habituel de l'exécutif européen dans la mesure où il voit d'un bon oeil la mise en place de salaires minimums "qui ne soient pas trop bas", indique à l'AFP une source européenne proche du dossier. Cette source y voit même un "message" adressé à l'Allemagne en particulier, où les salaires minimums sont jugés trop faibles.

Ainsi, selon un diplomate européen proche du dossier, le discours de la Commission change. Alors qu'il était libéral jusqu'ici sur ce point en considérant que les salaires minimums constituaient un frein à l'embauche, "il considère qu'à un niveau approprié ils peuvent être un moyen d'éviter les trappes à pauvreté", précise ce diplomate.

Les partis de gauche contre une différenciation par branche

Evidemment, si l'idée d'une législation commune sur les salaires pourrait susciter l'approbation des partis de gauche européens et des syndicats, certains points inquiètent. Notamment les différenciations par branches, qui apparaissent comme une concession à l'Allemagne, et qui sont présentées dans la dernière mouture du texte comme  "un moyen efficace" de soutenir le marché de l'emploi. En effet, l'Allemagne dispose d'un tel système où le salaire minimum est négocié secteur par secteur. "C'est fait pour mieux cibler les secteurs porteurs", souligne une source européenne.

Mais en France l'idée a déjà commencé à susciter des protestations. La candidate d'extrême droite à la présidentielle des 22 avril et 6 mai en France, Marine Le Pen, a accusé la Commission européenne de vouloir "l'explosion du SMIC", le salaire minimum français, et a dénoncé un "cocktail de mesures ultralibérales".

Commentaire 1
à écrit le 17/04/2012 à 10:19
Signaler
Le smic en France est largement faussé du fait du grand nombre de salariés à temps partiel imposé et non choisie il serait peut être plus juste de remonter le taux horaire minimum basé sur le smic à 15e minimum!!

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.