Moody's satisfaite des coupes budgétaires en Espagne

L'agence de notation financière Moody's a estimé lundi que le plan du gouvernement espagnol pour économiser 10 milliards d'euros par an dans la santé et l'éducation aura un effet "positif sur la qualité de crédit" de l'Espagne.
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La colère des uns, la satisafaction des autres. Alors que des dizaines de milliers d'Espagnols ont manifesté dimanche contre les nouvelles mesures d'austérité, notamment dans l'éducation et la santé, l'agence de notation Moody's a salué lundi le plan du gouvernement de Mariano Rajoy. Les deux réformes prévoient d'économiser 10 milliards d'euros par an : 7 milliards pour la réforme sanitaire - à travers la fin du remboursement intégral des médicaments pour les retraités associée à une prise en charge plus importante par les actifs de ces dépenses - et 3 milliards pour celle des universités qui autorise les régions à augmenter jusqu'à 50% les frais d'inscription. Ce sont en effet les 17 communautés autonomes du pays qui gèrent ces budgets.

Des mesures "positives pour la qualité de crédit de l'Espagne"

"Ces économies vont être essentiellement prises en charge par les régions, qui sont des acteurs-clés des services publics", écrit l'agence dans son bulletin hebdomadaire. "Les mesures annoncées sont positives pour la qualité de crédit de l'Etat et des régions car cela va aider les régions à réduire leurs déficits cette année et montrer l'engagement du gouvernement central pour corriger son important déséquilibre budgétaire et retrouver de la crédibilité dans ce domaine", estime Moody's. Mais, "pour rétablir la pleine confiance envers les finances publiques de l'Espagne, il faudra des preuves concrètes que le gouvernement est effectivement en train de renforcer son contrôle sur les politiques budgétaires de régions", prévient l'agence.

Eviter un nouveau dérapage budgétaire

L'agence Fitch avait déjà salué, la semaine dernière, le plan d'économies du gouvernement dans le secteur de la santé mais avait estimé que "des réformes supplémentaires (étaient) nécessaires". Les régions espagnoles sont responsables d'une grande partie du dérapage budgétaire de l'Espagne en 2011, ayant cumulé un déficit de 2,94% du PIB contre un objectif de 1,3%. Le pays dans l'ensemble a affiché un déficit de 8,51%, bien plus que les 6% promis, et continue de susciter l'inquiétude des marchés.

Grogne populaire

Mais, alors que le chômage est au plus haut  avec près d'un actif sur quatre sans emploi, le gouvernent espagnol fait face à la réticence de la population vis-à-vis de ces nouvelles mesures. Des manifestations se sont tenues dimanche dans 55 villes d'Espagne. A Madrid, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé, selon les journalistes sur place. En Andalousie, la plus grande région au sud de l'Espagne, les syndicats ont recensé 30.000 manifestants, la police réduisant ce chiffre à 11.500. La mobilisation était cependant beaucoup moins importante ce dimanche que lors des autres grands mouvements organisés récemment en Espagne contre la cure d'austérité, notamment lors de la grève générale du 29 mars. Mais les syndicats ont appelé à manifester à nouveau le 1er mai. "Nous n'allons pas oublier les coupes, nous seront là tous les jours jusqu'à ce qu'elles soient corrigées", a lancé dimanche à Madrid le secrétaire général d'UGT, Candido Mendez.

Commentaires 2
à écrit le 01/05/2012 à 9:11
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Cest Hollande qui va les décevoir ... lui qui ne prévoit au une coupe budgétaire ... mais plutôt d'embaucher 60 000 nouveaux électeurs (des profs il paraît ... )... alors que le nombre d'élèves lui ne progresse pas de cette façon !!!

le 02/05/2012 à 16:17
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Commentaire tiré des pages économiques de Pif le chien. Commencez par nous expliquer les raisons de la dette. Parlez-nous du C.L Lyonnais, des 420 millions pour Tapi, des 700millions pour éviter la prison à Haberer, des milliards de la fraude fiscale...

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