En Irlande, le "non" à l'austérité gagne du terrain

En Irlande, à deux semaines du référendum sur le traité européen de stabilité financière, le Sinn Féin, parti d'opposition qui fait campagne pour le "non", gagne du terrain. Cet héritier du mouvement d'indépendance nord-irlandais se voit conforté dans son hostilité à l'austérité par les élections en France et en Grèce.
Le Premier ministre irlandais Enda Kenny, à Bruxelles - Reuters

Les Irlandais doivent se prononcer le 31 mai sur l'adoption ou non du Pacte budgétaire européen. Or, le Sinn Féin (extrême gauche) mise sur son opposition au traité pour reprendre du terrain sur ses opposants. Le "oui" recueille 47% des intentions de vote selon un sondage du 2 mai mené par l'institut Red C pour le journal The Sunday Business Post, contre 35% pour le "non". Le Fianna Fail, principal parti d'opposition y est favorable, tout comme le gouvernement dirigé par Enda Kenny (Fine Gael, centre-droit).

Mais la face politique de l'ancienne IRA (armée républicaine irlandaise, qui a déposé les armes), gagne des points avec son opposition à l'austérité. Trois ans et demi avant les prochaines élections, le parti politique d'opposition espère capitaliser sur cette campagne. Ainsi, 21% des sondés disent le soutenir, ce qui en fait le deuxième parti le plus populaire du pays. Dans son combat contre l'austérité, ce dernier espère rallier une bonne partie des 18% d'indécis à sa cause.

Le référendum lui permet de bénéficier d'une exposition médiatique inégalée. "Nous sommes désormais considérés comme le principal parti d'opposition. Nous avons convaincus certaines personnes qui n'auraient jamais envisagé de voter pour le Sinn Féin dans le passé qu'il y avait une autre voie possible", s'est réjoui Gerry Adams, le président du Sinn Féin, dans un interview au Financial Times publiée ce mercredi.

Pour un plan de relance de plusieurs milliards d'euros

Le mouvement politique issu de la lutte pour l'indépendance irlandaise a vu sa position renforcée par l'arrivée au pouvoir en France et en Grèce de forces opposées à la stricte discipline budgétaire telle qu'elle est proposée dans le traité européen. Ces scrutins, ainsi que diverses élections locales en en Italie, en Grande-Bretagne et en Allemagne ont été saluées par le dirigeant du parti, Gerry Adams qui  y a vu "une opportunité d'exiger le changement".

Le Sinn Féin prône un plan de relance de plusieurs milliards d'euros qu'il espère voir financé par un accroissement des prêts de la Banque d'investissement européenne et une recapitalisation des banques à travers un soutien de la Banque centrale européenne. Il affirme en outre que, même si l'Irlande rejette le Pacte budgétaire, le pays continuera d'être soutenu par l'Union européenne. "Je suis absolument certain qu'il y aura de l'argent pour nous, de l'Europe", affrme ainsi Gerry Adams, qui nie diriger un parti europhobe. "Nous voulons une Europe sociale", clame-t-il dans le Financial Times. 

Quel avenir pour le Pacte budgétaire?

Un "non" de l'Irlande au pacte budgétaire le 31 mai ne signerait pas forcément un coup d'arrêt à ce traité décidé le 30 janvier dernier. Il entrera en vigueur quand 12 pays signataires l'auront ratifié. Pour l'instant, trois Etats l'ont fait: la Grèce, le Portugal et la Slovénie. Cependant, le contenu de ce traité pourrait être modifié. François Hollande, nouvellement élu en France avait en effet signifié pendant la campagne présidentielle son intention de le renégocier pour y inclure un volet sur la croissance. Le Premier ministre irlandais Enda Kenny, qui se rendra le 23 mai à la réunion extraordinaire des dirigeants européens sur ce sujet, a déjà indiqué qu'il ne souhaitait pas modifier le traité.

Commentaires 24
à écrit le 10/05/2012 à 21:02
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Peuple d'Irlande : faites s'il-vous-plaît ce que l'on ne nous permet pas de faire chez nous (dans le "pays des droits de l'Homme") : osez dire non aux banquiers !!! Il est absurde de penser que le monde s'arrêtera de tourner : les projets sont là, le...

à écrit le 09/05/2012 à 19:31
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Islande a terminé l?année 2011 avec une croissance économique de 2,1% et selon les prévisions de la Commission européenne, elle va faire le triple du taux de croissance attendu pour l?UE en 2012 (La croissance de l?UE est prévue à 0,5% en 2012 contre...

le 09/05/2012 à 21:41
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Et qui a fait défaut sur sa dette .... Et du coup les Islandais sont ils de véritables libéraux ? Quand ils ont refusé de payer leur dette les Anglais qui y ont perdu beaucoup les considéraient comme de vils communistes .... Mais finalement peut êtr...

le 10/05/2012 à 0:20
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Qu y a t il de si formidable à être considérés comme de "vrais libéraux"? Qu y a t il de si honteux à être trzités de "vils communistes"? Tout ça, ce n est que des mots dépourvus de toute signification! Faire 3 % de croissance en permettant à chacun ...

à écrit le 09/05/2012 à 19:05
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L'europe se meurt : nous ne la pleurerons pas

à écrit le 09/05/2012 à 18:37
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pour les commentateurs avertis qui pullullent ici. l'austérité est due a un endettement trop important (secu, servces publiques, retraites etc etc) et non à cause des banques, si vous ne payez plus, demain 4 millions de fonks sont au chomage, l'econo...

le 09/05/2012 à 20:03
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Dans le cas de l'Irlande, l'endettement a été causé par le plan de sauvetage financier des banques irlandaises après l'éclatement de la bulle immobilière. C'est une décision très discutable puisque l'Islande semble s'en être mieux sorti en ayant lais...

le 10/05/2012 à 0:27
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Pour comprendre ce qu est le monde. Oubliez le flan véhiculé par la soupe des media meanstream. Les banques nous asservissent, nous réduisent à l état de servage. Derrière kes banques, les marchés, il y a des noms connus et connus de tous nos gouv...

à écrit le 09/05/2012 à 18:18
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Effectivement, pourquoi les gens payeraient pour les fautes des banques? Ce sont justement ceux qui n'ont en rien profité des erreurs qui maintenant doivent faire des sacrificices simplement parce-que ils sont Irlandais. Bizarre cette punition collec...

à écrit le 09/05/2012 à 16:39
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l'enchanteur, le Merlin socialiste, notre sémillant nouveau Président a semé la pagaille en Europe. Celle ci va se disloquer plus vite qu'on ne pense car une fois de plus, il n'y a que les pays fainéants pour croire que la politique de la dépense à t...

à écrit le 09/05/2012 à 16:24
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Bon, allez, on va être sympa : déjà que l'Irlande ne taxe les entreprises que de 10% (et encore...), mais, en plus, ils font comme les Grecs : "Laissez-nous l'Euro car on VEUT continuer à consommer!!!". Déjà, les US sont partisans d'une bonne grosse ...

à écrit le 09/05/2012 à 14:29
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Le "non" à l'austérité n'est que le signe d'un certain bon sens économique que beaucoup de technocrates en Europe ont perdu de vue.

à écrit le 09/05/2012 à 14:27
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Ca commence a vraiement craquer de partout, dès que les peuples ont la parole...

le 10/05/2012 à 0:37
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Si tu es contre la démocratie grand père;)

à écrit le 09/05/2012 à 14:13
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"L'austérité": Penser que l'on peut régler les problèmes en appauvrissant, avec en filigrane un asservissement des peuples, en dit long sur la mentalité des dirigeants des droites européennes. Ils ont bien tous appris les leçons de Tathcher et Reagan...

le 09/05/2012 à 16:49
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Effectivement, pourquoi les gens voteraient pour faire des efforts, alors que d'autres proposent de raser gratis ...

le 09/05/2012 à 20:31
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"En appauvrissant" dîtes-vous? il faudrait en donner une définition plus concrète? "En cessant de donner l'obole" serait plus honnête. Ceux que l'on appauvrit ne sont pas les grecs, mais les contribuables des pays plus vertueux! En cas de solidarité ...

le 09/05/2012 à 20:36
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"la démagogie" : penser que l'on peut régler les problèmes en dépensant plus que l'on gagne, en espérant que les braves allemands auront la gentillesse de bien vouloir payer l'addition... et , oh ! N'oubliez pas le pourboire, les boches !!!

à écrit le 09/05/2012 à 14:11
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Réduire la dette c'est comme vouloir perdre du poids, quand on va trop vite on finit par grossir plus qu'au début de la diète. Vous connaissez l'effet "yo-yo", c'est la même chose en économie.

le 10/05/2012 à 0:44
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Sauf quand on s appelle Paulson et qu on empoche grâce à la crise des subprime 2 milliards de $, ceci avec la bénédiction d Obama-pieds et poings liés. Les autres étant jetés à la rue, juste bons à crever comme des rats.

à écrit le 09/05/2012 à 12:18
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Non à la crise ! c'est beau, mais la crise est là parce qu'on a des politiques dont on a plus les moyens..; alors qui paient : les allemands ont dit STOP, semblent-ils ...!! Moi aussi, je dis NON à mes factures, NON à mes dettes !

le 09/05/2012 à 16:18
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Ils n'ont qu'à tirer un trait sur toutes ces dettes en sacrifiant leurs banques s'ils ne sont pas contents

le 09/05/2012 à 19:28
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En Islande, en 2009, le peuple a reusé de payer la dette illégitime, a emprisonné certains banquiers "criminels" et nationalisé les banques. résultat : une croissance exceptionnelle! Le tout, dans un silence assourdissant de nos médias! Pourquoi?

le 09/05/2012 à 20:37
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parce que eux demandent à rentrer dans l'euro, peut-être...??

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