Le FMI félicite l'Italie pour ses réformes et l'appelle à poursuivre ses efforts

Le FMI a tressé des lauriers au chef du gouvernement italien Mario Monti, dont l'action en matière de réformes est un "modèle" pour l'Europe, tout en soulignant qu'il restait encore beaucoup à faire pour relancer l'économie du pays englué dans la récession.
Mario Monti, le Premier ministre italien - Copyright AFP

Généralement, le Fonds monétaire international (FMI), prodigue surtout des recommandations et des mises en garde. Une fois n'est pas coutume, le Fonds, dirigé par la française Christine Lagarde, a adressé des félicitations au gouvernement italien et à son chef Mario Monti. Les "progrès remarquables" réalisés par Mario Monti "au cours des six derniers mois" constituent "véritablement un modèle par rapport aux progrès réalisés en Europe", a déclaré mercredi à la presse à Rome le directeur du département Europe du Fonds Monétaire International, Reza Moghadam, à l'issue de la mission annuelle de l'organisation en Italie. Le Premier ministre appréciera l'hommage: "Il n'est pas facile de se rappeler que l'Italie était confrontée à une situation très difficile et dangereuse", a-t-il ajouté, en allusion à l'époque où M. Monti est arrivé au pouvoir, en novembre, pour sauver le pays de l'asphyxie financière et remplacer un Silvio Berlusconi balayé par la crise et les scandales.

Après les réformes, le développement de la croissance

Chassez le naturel, il revient au galop : le FMI a également souligné qu'il reste encore beaucoup à faire pour relancer l'économie de la botte italienne, un pays englué dans la récession. "Le travail n'est pas terminé. Il faut plus d'efforts pour raviver la croissance", a toutefois insisté Reza Moghadam. Les chiffres officiels dévoilés mardi en sont la preuve : l'Italie, entrée en récession fin 2011, s'y est enfoncée au premier trimestre avec une nouvelle contraction de son PIB de 0,8%, sous le poids des plans d'austérité adoptés à la chaîne depuis 2010 pour rassurer les marchés.

Pour l'ensemble de l'année, Rome prévoit une contraction de 1,2% mais le Fonds est plus pessimiste et table sur -1,9%. "Beaucoup reste à faire pour résoudre les retards accumulés depuis des années et les faiblesses structurelles", "ce n'est pas le moment de baisser la garde", a convenu Mario Monti, ex-commissaire européen et économiste reconnu. Mais il a toutefois tenu à souligner que l'Italie "avait démontré (qu'elle) pouvait faire les réformes toute seule" alors que le gouvernement Berlusconi avait demandé début novembre à être placé sous la "surveillance" du Fonds.

Cure de rigueur drastique

A la tête d'un gouvernement de technocrates, l'austère chef du gouvernement a imposé en décembre, à peine trois semaines après sa prise de fonction, une nouvelle cure de rigueur draconienne destinée à garantir l'équilibre budgétaire du pays en 2013 et à réduire sa dette colossale qui atteint 120% du PIB. Il s'est ensuite lancé sur la voie des réformes structurelles en faisant adopter un plan de libéralisation de l'économie ainsi qu'un projet de réforme du marché du travail, actuellement en cours d'examen au Parlement, malgré l'opposition du plus grand syndicat italien, la CGIL. Le FMI a appelé mercredi de ses voeux une adoption très rapide de cette réforme alors que le chômage a atteint en mars un record à 9,8%.

Parmi les autres dossiers sur lesquels Rome doit encore faire des efforts, selon l'organisation de Washington, figurent la réforme d'une justice très lente, l'efficacité de l'administration publique ou la réduction des charges sociales et des prix de l'énergie afin d'améliorer la compétitivité.

Mario Monti a cependant signalé que le "succès des réformes lancées en Italie dépend des progrès accomplis (...) au niveau européen pour résoudre la crise" alors que la Grèce fait peser une menace sur l'ensemble de la zone euro. "L'Italie ne demande pas moins de discipline en matières de finances publiques mais plus d'attention à la croissance", a-t-il rappelé. L'Europe a besoin "d'initiatives courageuses et ambitieuses", a-t-il martelé, en notant, à deux jours du G8 de Camp David, que "l'inquiétude des Etats-Unis" à propos de la zone euro a "augmenté" en raison de l'instabilité politique en Grèce.

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