L'UE maintient vouloir garder la Grèce dans la zone euro mais se prépare à sa sortie

Réunis mercredi soir à Bruxelles, les dirigeants de l'Union européenne ont réaffirmé vouloir garder la Grèce au sein de la zone euro... tout en se préparant chacun de leur côté à une sortie.
Copyright Reuters
Copyright Reuters (Crédits : Photo Reuters)

Les Européens ont réaffirmé, à l'issue du sommet informel qui se tenait mercredi soir à Bruxelles, vouloir garder la Grèce au sein de la zone euro. Mais ils commencent malgré tout à réfléchir aux mesures à prendre si une sortie d'Athènes devenait inéluctable. "Nous voulons que la Grèce reste dans la zone euro et respecte ses engagements", a déclaré dans la nuit de mercredi à jeudi le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy en lisant un texte au nom des Vingt-Sept.

Toujours sur une ligne de fermeté vis-à-vis d'Athènes, la chancelière allemande Angela Merkel - qui doit faire face à une remise en question de la ligne dictée par l'Allemagne depuis deux ans et demi - a mis son grain de sel en affirmant que le respect des engagements, notamment la réduction des déficits et les réformes structurelles, étaient un "préalable" au maintien dans la monnaie unique.

En vue des nouvelles élections législatives du 17 juin en Grèce, censées sortir le pays de l'impasse politique alors qu'il n'a pas réussi après le scrutin du 6 mai à se doter d'un gouvernement, les Européens ont fait un geste pour donner "confiance" aux "électeurs grecs", selon les termes du président français François Hollande. Ils ont ainsi proposé d'utiliser les fonds structurels européens pour aider la Grèce. Le chef de l'Etat français, qui participait à sa première réunion à 27, a même "plaidé" pour que ces fonds "puissent être rapidement mobilisés" pour soutenir la croissance grecque "dans un délai très court". Le président français a également réussi à imposer le sujet des euro-obligations.

Les Européens se préparent tout de même à une possible sortie de la Grèce de la zone euro

Mais parallèlement, sans vouloir l'évoquer publiquement, les Européens se préparent au pire, afin de ne pas être pris de court au cas où il deviendrait réalité. Lors d'une session lundi de l'Euro Working Group, qui réunit des hauts fonctionnaires des Etats membres de la zone euro, la nécessité de préparer des plans nationaux en cas de sortie de la Grèce de la monnaie unique a été évoquée, confiait mercredi à l'AFP un diplomate européen. "On a dit: chacun de vous doit y réfléchir, et dans un deuxième temps il y aura une coordination de ce que chacun doit faire au niveau européen", a-t-il rapporté.

Cette information, qui a contribué à la forte chute des marchés financiers mercredi, a été démentie "catégoriquement" par le ministère grec des Finances. Les dirigeants européens n'ont "pas eu de discussion" à ce sujet lors du sommet de Bruxelles, a insisté le Premier ministre grec Panagiotis Pikrammenos à l'issue du dîner. C'est pourtant son prédécesseur Lucas Papademos qui avait allumé la mèche en n'excluant pas, dans le Wall Street Journal de mercredi, "que des préparatifs soient en cours pour contenir les conséquences potentielles d'une sortie grecque de la zone euro".

Les gouvernements planchent sur les différents scénarios depuis un an

Dans la nuit, le président français François Hollande, tout en niant avoir connaissance de tels plans concernant la France, a reconnu à demi-mot l'existence de certains préparatifs. "Je ne dis pas qu'il n'y a pas de travaux, visiblement il y a eu une information selon laquelle il y avait un certain nombre de simulations qui pouvaient exister", a-t-il déclaré à la presse. "Mais si je me mettais publiquement à parler de l'hypothèse de la sortie de la Grèce ça voudrait dire que nous aurions déjà envoyé un signal, un signal aux Grecs et un signal aux marchés", a-t-il ajouté.

Plusieurs sources ont confirmé à l'AFP que le sujet avait été abordé lundi, même si toutes soulignent qu'il ne faut pas y voir le signe que la zone euro, après l'avoir longuement exclu, envisage désormais sérieusement de se séparer d'Athènes. "Si je vous dis qu'on ne le fait pas, vous allez me dire qu'on est inconscient, si je vous dis qu'on le fait, vous allez dire que la situation est très mauvaise", a souligné le diplomate européen. "Nous devons prévoir, c'est normal, mais cela ne veut pas dire que nous pensons que la situation ira jusque-là", a-t-il dit.

Un responsable d'un autre pays de la zone euro a tenu à minimiser. "Il n'y a pas d'un coup une consigne pour se préparer", a-t-il déclaré à l'AFP. Mais "que chacun soit conscient que c'est une situation difficile où il faut imaginer tous les types de scénarios, c'est normal", a-t-il ajouté. "Cela fait déjà un an que les responsables des Trésors nationaux ont commencé à étudier les différents scénarios possibles et franchement, ce serait irresponsable de ne pas préparer des plans de secours", a renchéri une troisième source diplomatique, soulignant que l'idée n'avait pas "surgi soudainement lundi".

Commentaires 25
à écrit le 24/05/2012 à 13:01
Signaler
Les euros obligations ne sont intéressantes que pour les mauvais élèves et risquent de pénaliser les bons. En tout état de cause, elles ne doivent être utilisés que par les pays qui respectent une stricte politique budgétaire.

le 24/05/2012 à 15:56
Signaler
tout juste : une idée stupide de pays mauvais gestionnaires comme à l'accoutumé

à écrit le 24/05/2012 à 12:18
Signaler
Si la Grèce sort de l'euro .. ca sera la fin de l'euro, pourquoi pas non plus le Portugal, l?Espagne, l?Italie, la France !

le 24/05/2012 à 16:24
Signaler
Non en fait ce sera la fin du monde carrément ! Et les armateurs grecs et l'église orthodoxe vont devoir payer, quel scandale !

à écrit le 24/05/2012 à 12:08
Signaler
Sans reprise économique point de salut. Le Japon est en déflation depuis belle lurette et avec une dette conséquente mais ce sont ses vieux qui la détiennent et en mourant l'éteignent il suffit d'avoir des droits de succession élevés. Un exemple de ...

à écrit le 24/05/2012 à 11:59
Signaler
Revenons a la monnaie "commune" avant que la monnaie "unique" n'explose en vol! En passant par la confédération, il sera toujours temps de construire le fédéralisme des Etats en accentuant les convergences sans avoir a passé par la lourdeur de Bruxel...

à écrit le 24/05/2012 à 11:00
Signaler
Combien compte emprunter sur le marché international ce gouvernement socialiste pour maintenir la Grèce hors de l'eau, notre dette n'est pas encore phénoménale à leurs yeux. On est loin d'être sorti du danger qui s'annonce. Avant de vouloir à nouveau...

le 24/05/2012 à 15:57
Signaler
Notre dette n'est pas phénoménale ? ... point de vue que je ne partage absolument pas : nous sommes nous aussi sur la mauvaise pente suite à la très très mauvaise gestion de ces 3 dernières décennies

à écrit le 24/05/2012 à 10:51
Signaler
Je trouve ca quand meme incroyable qu'on tire sur l'ambulance Europe en sachant que c'est la zone de libre-echange la plus riche au monde. On a des dettes, certes, mais exactement comme USA, Japon ou Angleterre qui ne sont pas attaqués et qui ne paye...

à écrit le 24/05/2012 à 10:13
Signaler
La solution serait de créer un non-état auquel serait donné quelques cacahuètes pour subsister et qui, sans structures serait abandonné à la spéculation des mieux-disant. Voilà le scénario qui guette les grenouilles qui voulaient être aussi grosses q...

le 24/05/2012 à 11:17
Signaler
La Grèce est déja un non-état où aucun impôt ne rentre. Greece out !

le 24/05/2012 à 12:21
Signaler
surtout pas ... la Grèce est en zone stratégique pour l'europe ... et ne représente que 3% du PIB européen !

le 24/05/2012 à 16:25
Signaler
Ca n'en reste pas moins un puits sans fonds, arrêtons les frais

à écrit le 24/05/2012 à 9:52
Signaler
La Grèce pourrait bien ne pas être le seul pays à sortir de l'Euro. D'autres pourraient suivre.... d'où l'intérêt de retirer l'argent des banques peu sûres ou acheter de l'or et le mettre dans un coffre.

à écrit le 24/05/2012 à 9:41
Signaler
La Grèce n'est que la goutte d'eau qui fait déborder le vase. La coupe est pleine et nous allons presque tous trinquer à la misère qui nous attend. Bravo à tous ceux qui ont créé un Frankestein européen et se sont bien enrichis sur notre dos "financi...

à écrit le 24/05/2012 à 9:31
Signaler
Lesa grecs peuvent faire faillite tout en gardant l'euro. Une sortie de ce pays de la zone euro serait catastrophique 1. pour le peuple grecs (et oui, ce sont des etres humains eux aussi...) et 2. pour la zone euro car cela cereerait un precedent. Le...

le 24/05/2012 à 10:36
Signaler
@Raphael: j'espere qu'il vous reste quelques deniers pour donner (pas preter) a ces pays du Sud.

le 24/05/2012 à 11:19
Signaler
Et sinon on détruit le système bancaire mondialisé (c'est une guerre)

le 24/05/2012 à 11:32
Signaler
Sortie de la Grece de la zone Euro = faillite de la Grece = faillite de Banque + faillite des autres pays comme Espagne/Italie/Portugal = faillite des pays de la zone Euro = guerre civile. Ce n'est pas un scenario de science-fiction!!!! Et ca peut al...

le 24/05/2012 à 11:49
Signaler
Assez d'accord sur le niveau de l'euro, qui est une monnaie trop forte pour toute l'Europe du Sud, France comprise. C'est pas LA solution mais c'est un élément qui pourrait soulager nos économies.

le 24/05/2012 à 12:11
Signaler
Pas d'accord la France a payé le prix de son intégration directe dans l'Euro dans les années 90 en s'arrimant au mark depuis Bérégovoy (franc fort) et en tenant malgré ses pertes induites de compétitivité et l'augmentation du chômage. Ce qui n'a été ...

le 24/05/2012 à 16:27
Signaler
Aucun Etat digne de ce nom n'aurait du abandonner sa souveraineté monétaire comme nous et les 16 autres l'ont fait. Grave erreur que l'euro.

le 24/05/2012 à 22:47
Signaler
Pourquoi ne pas faire financer les banques usa GOLDMAN SACH qui a maquiller les comptes et maintenant spécule sur la dette. Renseignement:WWW.youtube.com/embed/TLjq25_ayWM?

à écrit le 24/05/2012 à 8:58
Signaler
Encore une fois, les politiciens grecs ont cherché à faire pression sur leurs homologues européens pour éviter de faire les réformes nécessaires et gratter un peu plus de flouze. Cette fois-ci, lassés par leurs tricheries répétées, les dirigeants eur...

à écrit le 24/05/2012 à 8:15
Signaler
Ainsi que le ferait tout partenaire social de retour d'une réunion avec le patronat, tenu à son siège de Bruxelles, M le Président nous rapporte assidûment les dires et les tics des uns et des autres. Il a seulement omis de nous informer de la sépara...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.