Euro-obligations : l'Europe continue de se disputer

Mario Monti, le président du Conseil italien considère comme inéluctable la création d'euro-obligations, à laquelle l'Allemagne continue de s'opposer.
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Dans un entretien à un hebdomadaire grec publié dimanche, Mario Monti, le président du Conseil italien assure que la zone euro finira par adopter les euro-obligations ou euro-bonds, malgré l'opposition de Berlin, réitérée par le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle .

"Je crois que nous aurons des euro-obligations sous une forme ou une autre, car notre union devient de plus en plus étroite", affirme Mario Monti dans une interview à To Vima. Il réaffirme ainsi le soutien de l'Italie à cet instrument qui permettrait de mutualiser les dettes des Etats membres de la zone euro. Un instrument dont la France pousse également à la création.

"Mais il doit être tout à fait clair qu'une émission d'euro-obligations ne constituerait pas un permis de dépenser" pour les pays dispendieux, met-il en garde. "Je suis certain que la Grèce restera dans la zone euro" mais le pays "doit poursuivre et intensifier son travail pour construire une économie forte comme le font les Portugais et Irlandais", poursuit M. Monti.

Dans le même journal, Guido Westerwelle évoque lui les risques d'un recours aux eurobonds auxquels Berlin est opposé. "Les euro-obligations auront deux conséquences: plus de dette et une compétitivité encore plus faible", fait-il valoir.

Les Pays Bas et la Belgique s'opposent également

L'Allemagne, la France et l'Italie ne sont pas les deux seuls pays à s'opposer sur ce dossier. Si les Pays-Bas s'opposent à la création de cet instrument, la Belgique y est favorable, sous conditions. La semaine dernière, le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a jugé en effet que l'introduction d'euro-obligations dans l'Union européenne n'était possible qu'avec un partage de la gestion des budgets nationaux. « Je suis totalement favorable aux euro-obligations, mais on ne peut mettre ensemble sa dette que si on met aussi ensemble ses budgets. Il faut que la Commission européenne et le Conseil (des ministres de l'UE) aient une capacité d'intervention dans les budgets nationaux si les Etats ne respectent pas leurs engagements. Si on partage la dette, on partage aussi la gestion du budget. Des euro-obligations pour financer un nouvel endettement sans objectif d'intégration budgétaire plus fort, on n'y arrivera pas » », avait-il déclaré devant le club de la presse euro-américaine à Paris.

Commentaires 12
à écrit le 04/06/2012 à 18:20
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A ce jour seule l'allemagne paie. Quels sont donc les stupides qui imaginent que les allemands vont casquer pour toute l'europe ? des gauchos ? Il faut assurément nous attendre sous peu à une sortie de l'allemagne (la bonne vache à lait de l'euro...

à écrit le 04/06/2012 à 17:03
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Monti est l'homme adéquat pour nous montrer le sérieux de l'Italie. Les paris sur le football sont le reflet parfait de cette politique de combinazioni et autres entourloupettes mafieuses qui vont certainement convaincre les Allemands de cautionner l...

à écrit le 03/06/2012 à 20:03
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Et qui garantirait ces euro-obligations ? L'Allemagne bien sûr ! Et si l'Allemagne refuse, que vaudra la garantie de l'Italie, l'Espagne et la France (socialiste) réunies ? Pas grand chose, c'est pourquoi les pays latins sont en état de mendicité. Le...

à écrit le 03/06/2012 à 18:27
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Utopie 88, vous avez la mémoire courte. 1 mark valait 3.35 francs. Certes, on a payé la réunification mais il ne faut pas oublier que l'Allemagne nous a soutenu contre les attaques du francs en rachetant du francs avec leur marks. Pour avoir des obl...

à écrit le 03/06/2012 à 18:23
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"Mais il doit être tout à fait clair qu'une émission d'euro-obligations ne constituerait pas un permis de dépenser" pour les pays dispendieux " Hahahahha hahaha HEU alors pourquoi c'est comme en Italie et ailleurs, ça va changer quoi cette escroqueri...

à écrit le 03/06/2012 à 18:13
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L'Europe, c'est vraiment la fuite en avant perpétuelle : tout plutôt que d'affronter les réalités en face ! Et justement là, sans harmonisation fiscale, budgétaire, juridique, et sans l'accord des peuples et la mise en phase des systèmes politiques d...

à écrit le 03/06/2012 à 18:00
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certes, mais il ne faut pas oublier que nous avons payé le réunification avec la parité des euros et des marks (2,37) contre 6,55 a la france? faut pas prendre non plus les francais pour des cons...c'est un peu trop facile pour les Allemands de bombe...

le 04/06/2012 à 18:21
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de gauche ? Les allemands eux gèrent .... ce n'est pas un mot tabou là bas

à écrit le 03/06/2012 à 17:52
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certes, mais il ne faut pas oublier que lors de la mise en place de l'euro l'allemagne a négocier sa parité au taux le plus bas et que c'est la France entre-autre avec l'inflation qui nous a été imposée qui avons payé la réunification...CQFD le DM ét...

à écrit le 03/06/2012 à 17:46
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Là on essaye de créer des subprimes au niveau européen, mélanger de la dette allemande et grecque; faut croire qu'ils ont déjà tous oublié les dégâts de cette logique. Les véritables euro-obligations, c'est d'abord un impôt européen, commun à tous, e...

à écrit le 03/06/2012 à 16:27
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Le jour ou l?Allemagne qui emprunte à 1,5% acceptera de se mutualisé avec ceux qui empruntent à 6%+ est pas près d'arriver. Faut juste pas les prendre pour des cons :)

à écrit le 03/06/2012 à 15:42
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Evidemment, Mario Monti a tout intérêt à la création d'euro-obligations afin de mutualiser la dette à tous les européens l'Italie et de faire payer leur déficit. Quand on voit la mentalité de ce personnage qui a eu de graosses responsabilités dans ...

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