Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a admis qu'il faudrait des années et davantage d'intégration politique au sein de l'Europe avant de pouvoir introduire les euro-obligations que Paris appelle de ses voeux, dans un entretien à l'hebdomadaire allemand Die Zeit. "Je souhaite que nous parlions d'eurobonds à Bruxelles. Mais il est vrai qu'une communautarisation des dettes exige nécessairement une plus forte intégration politique et nécessitera certainement plusieurs années", a-t-il dit à l'hebdomadaire à paraître jeudi, selon le texte de l'entretien diffusé avant la sortie du magazine. Pour autant, "on ne doit pas attendre jusque-là pour agir. Encore une fois: le temps presse" pour résoudre la crise traversée par la zone euro, a estimé Jean-Marc Ayrault.
Sujet de discorde entre Paris et Berlin
Avec ces déclarations, le premier ministre français rejoint la position allemande qui refuse de parler de mutualisation de la dette avant d'avoir une union politique et budgétaire. C'est donc un point important du projet européen du candidat Hollande qui est ici abandonné. Il est vrai qu'Angela Merkel avait la semaine dernière vertement tancé la France sur cette question. Paris a donc clairement voulu éviter l'affrontement avec Berlin. Sans doute le gouvernement français espère-t-il ainsi arracher une position plus conciliante sur la question de la relance budgétaire lors du sommet européen des 28 et 29 juin prochain. Très clairement, le gouvernement allemand a repris la main sur le dossier européen et ces déclarations de Jean-Marc Ayrault le prouve.
L'union bancaire, principal sujet du prochain sommet européen
Le premier ministre français a également insisté sur l'union bancaire. "Nous avons besoin d'une surveillance commune des banques et avec elle d'un système européen de garantie des dépôts", a-t-il déclaré, soulignant aussi la nécessité de parler de prêts à court terme ou d'un fonds d'amortissement de la dette des pays de la zone euro.
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