L'Espagne réduit drastiquement son train de vie

Le plan de rigueur de 65 milliards d'euros de Mariano Rajoy est le plus radical d'une politique de restriction budgétaire initiée en 2010 sous le Gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero.
Copyright Reuters

Soixante cinq milliards d'euros en deux ans et demi. C'est l'ampleur du plan d'ajustement que le premier ministre espagnol Mariano Rajoy a présenté Mercredi au Congrès des députés. La mesure phare de cet ensemble, la hausse de la TVA de 18% à 21%, était attendue. Elle fait partie d'une réforme plus globale de la structure fiscale du pays qui inclut la baisse de deux points de pourcentage des cotisations sociales entre 2013 et 2014, la création de nouveaux impôts liés à l'environnement et la hausse de la taxe sur le tabac.

Report des objectifs contre nouveau plan

 

Au chapitre des dépenses, la paye dite « de Noël » des fonctionnaires sera supprimée cette année. Par ailleurs, les prestations chômage seront baissées à partir du septième mois, et la plupart des aides à l'embauche disparaîtront. L'annonce de ce plan survient le lendemain de l'Ecofin qui a avalisé le report d'un an des objectifs de déficit de l'Espagne en échange d'une accélération du programme de réformes et de nouvelles mesures de consolidation fiscale.

Historique de la rigueur

 

Ce n'est pas la première vague de rigueur imposée par Rajoy depuis son arrivée aux affaires en décembre 2011 : après un premier « paquet » incluant des hausses d'impôt et des baisses des dépenses pour 15 milliards d'euros, le budget 2012 prévoyait des économies de 27 milliards d'euros (comprenant une partie du « premier paquet »), et les secteurs de la santé et de l'éducation ont été réformés afin d'économiser 10 milliards d'euros. Le plan présenté mercredi a provoqué la colère des syndicats qui prévoient des mobilisations dans les prochaines semaines.

 

Alors que l'Espagne croissait plus vite que l'Europe, boostée par le boom immobilier et l'accès facile au crédit, la crise a contraint le pays à se serrer la ceinture, parfois douloureusement. Entre 2008 et 2012, minée par un taux de chômage à l'ascension imparable, l'Espagne a changé de cap en matière de dépenses publiques. L'ancien premier ministre socialiste, José Luis Rodriguez Zapatero, avait d'abord essayé de relancer l'économie au moyen de politiques d'inspiration keynésienne en 2008 et 2009 qui avaient contribué à une hausse incontrôlée du déficit (11,2% du PIB en 2009, contre un excédent budgétaire de 2,2% en 2007). Toutefois, en mai 2010, alors que le cyclone grec menaçait, et que la crise s'enkystait, il avait annoncé un plan de rigueur de 15 milliards d'euros, sous la pression de l'UE : baisse des salaires des fonctionnaires, gel des retraites, suppression d'allocations familiales, puis hausse de la TVA.

Réformes structurelles

 

Il a alors aussi engagé le chantier des réformes structurelles, encore en cours aujourd'hui, sous Rajoy. Depuis 2010, ont ainsi été menées une modification du régime des retraites (report de l'âge de départ de 65 à 67 ans), deux réformes du code du travail, quatre réformes du système financier, ou encore, une réforme constitutionnelle imposant l'équilibre des comptes publics. Rajoy compte poursuivre sur cette voie. Au programme figurent la rationalisation des administrations publiques, la réforme du secteur énergétique, l'uniformisation du marché la libéralisation des services rattachés aux secteurs ferroviaire et aéroportuaire.

Commentaires 18
à écrit le 16/07/2012 à 9:43
Signaler
Compétition, sans croissance, c'est un système en perdition. Si le but des sociétés c'est la misère, le chômage et le reniement du bonheur alors c'est une réussite. nous ne devons plus cautionner un tel système, mais le revoir aux fondements.

à écrit le 16/07/2012 à 9:39
Signaler
N'inculpez pas Rajoy, les déficit à 8% voire 10% ils viennent de son prédécesseur, le chômage aussi. Comment incriminer la crise quand l'Allemagne est au plein emploi et a rétabli sa production d'avant crise. C'est une manoeuvre du socialisme pour dé...

à écrit le 15/07/2012 à 22:21
Signaler
Maudite soit l'europe qu'ils nous ont construit, assise sur le fric, la compétition , l'intégration de pays à main d'oeuvre pas chère, maudite soit cette europe qui ne profitent qu'aux banquiers, aux actionnaires, aux fonctionnaires européens ...... ...

à écrit le 12/07/2012 à 18:51
Signaler
Ah je me rappelle la douce berceuse : l'europe de la croissance, l'europe de la prospérité etc etc... Heureusement pour moi je n'y ai jamais cru

à écrit le 12/07/2012 à 8:00
Signaler
Sont-ils devenus fous? Pourquoi cet acharnement thérapeutique à vouloir coute que coute rester dans cet euro inadapté? Socialement, un réajustement des monnaies est quand même préférable à une révolution, surtout quand, et c'est le cas en général, el...

à écrit le 12/07/2012 à 7:08
Signaler
Beaucoup de monde en perspective dans les rues dès cet automne. "Quand des millions de personnes se rendront compte que l'on ne peut plus vivre comme par le passé, la révolution sera logique et inévitable". (D'après "les corps indécents") Les mouveme...

à écrit le 12/07/2012 à 5:39
Signaler
prime de noel des fonctionnaires supprimée?hou!on tapppe dans le dur.transmis a tous ceux qui renflouent l'espagne,ils se payaient la prime de noel avec!je serais curieux de savoir si le salaire des banquiers baisse et pourquoi ils continuent a const...

à écrit le 11/07/2012 à 23:45
Signaler
Good, very good ! Que l Espagne équilibre ses comptes !

à écrit le 11/07/2012 à 21:48
Signaler
La disparité des compétitivités à l'intérieur de l'Union Monétaire est surtout due à des facteurs naturels et immuables (taille du marché intérieur, position géographique, richesse naturelles et matières premières, taille du pays, etc, etc.) S'il est...

le 11/07/2012 à 23:01
Signaler
la France a une balance commerciale déficitaire de 70 milliards d"euros, c'est bien l'Allemagne la principale bénéficiaire de l'Euro...

le 12/07/2012 à 12:41
Signaler
@ ard, c'est exact, La France est déficitaire surtout vis-a-vis de l'Allemagne d'ailleur, ceci est du au fait que les différents gouvernements n'ont pas été en mesure de faire ce que Schröder (socialiste de nom seulement) à pu faire en Allemagne. En ...

le 17/07/2012 à 7:56
Signaler
On commence enfin à comprendre que, loin d'être un modèle, l'Allemagne est la Chine de l'Europe. Comme souvent, les flux financiers visibles circulent à contre-courant des flux réels, et c'est l'Allemagne qui siphonne l'Europe et non l'inverse comme ...

à écrit le 11/07/2012 à 21:17
Signaler
Paris et Berlin, par leur Diktat, nous ont mis dans le caca dans lequel nous nous trouvons. Les traités imposés par l'axe franco-allemand avantagent les économies fortes et étouffent les économies faibles de la Zone Euro. Les excédents de la balance ...

le 11/07/2012 à 21:34
Signaler
Définition d'un ''vrai européen'' je vous prie ?

le 11/07/2012 à 21:46
Signaler
Faites passer l'intérêt général de l'UE (Union Monétaire) avant l'intérêt de vôtre pays d'origine et vous en serez un. L'axe franco-allemand a fait tout le contraire jusqu'à présent.

à écrit le 11/07/2012 à 20:47
Signaler
Rajoy,un disciple des méthodes Franquiste,la matraque contre les miséreux,vive l'Europe,attention aux révoltes populaire.

à écrit le 11/07/2012 à 20:20
Signaler
eh bien vive l"europe !!...

à écrit le 11/07/2012 à 19:35
Signaler
Quand on ne trouve pas de solution ;les seigneurs font marcher la matraque pour faire plier les innocents voila l europe d aujourd hui.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.