L'avis négatif de Moody's laisse les Pays-Bas de marbre

La mise sous perspective négative de la note souveraine des Pays-Bas n'a pas suscité de commentaire à La Haye. Moody's souligne la faiblesse des perspectives de croissance. Au premier trimestre, le PIB du pays a progressé de 0,3%.
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L'avis négatif donné par l'agence de notation Moody's sur la situation économique des Pays-Bas, en même temps que sur l'Allemagne et le Luxembourg, laisse de marbre au pays des polders. Les perspectives de croissance restent trop faibles aux Pays-Bas, souligne Moody's, qui insiste sur la chute de 4% du pouvoir d'achat des ménages entre 2012 et 2013. Autres facteurs d'inquiétude cités par l'agence de notation américaine pour faire passer de "stables" à "négatives" les perspectives des Pays-Bas : le poids de la dette publique, la chute des prix de l'immobilier et les niveaux atteints la dette privée, la plus forte de la zone euro. Les Pays-Bas gardent cependant leur note AAA parce qu'ils sont jugés compétitifs, avec un environnement institutionnel transparent et un marché du travail ayant été mieux réformé qu'ailleurs en Europe.

"Culture du consensus sur la discipline budgétaire"

Autre point positif : une "culture de consensus sur la discipline budgétaire" qui soutient la confiance. Un déclassemement de la note de crédit des Pays-Bas n'est pas exclu, cependant, "si le poids de la dette n'est pas réduit dans les trois ou quatre prochaines années", avertit Moody's.
Cette mauvaise nouvelle ne douche pas les espoirs des Néerlandais, qui ont vu l'activité reprendre timidement entre janvier et mars (0,3% de croissance) et les transactions se multiplier depuis mai sur le marché immobilier. D'ailleurs, tout se passe comme si l'avis de Moody's n'était pas assez important pour gâcher la première semaine ensoleillée de l'été.

Si le ministère allemand des Finances a aussitôt répliqué à la décision de l'agence, pour affirmer que l'Allemagne restait un pôle de stabilité, en reprochant à Moody's de ne fonder son expertise qur sur des riques à très court terme, en revanche, aux Pays-Bas, aucun leader néerlandais n'a jugé bon de commenter tout de suite.

"Cette évaluation n'est pas encore grave en soi"

De son côté, le grand quotidien économique et financier Het Financieele Dagblad a plutôt titré sur "les difficultés de l'Allemagne et de la France". Le journal de gauche De Volkskrant se demande quel peut bien être le problème avec le Luxembourg, lui aussi visé par l'avis négatif de Moody's. Un article revient dans le détail sur les atouts et les bons indicateurs du grand-duché, une place financière importante grâce au secret bancaire.

Quant à Wim Boonstra, l'économiste en chef de Rabobank, il estime sur les ondes de la radio Nos que "cette évaluation n'est pas encore grave en soi". L'expert insiste sur les fondamentaux relativement solides des Pays-Bas, et des niveaux de risque à son avis plus inquiétants en France.
 

Commentaire 1
à écrit le 24/07/2012 à 21:02
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"Culture du consensus sur la discipline budgétaire", dommage que cette idée n'existe pas dans nombre de pays, y compris la France.

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