La pression s'accentue sur la Slovénie

Pour la troisième fois en l'espace d'une semaine, le petit pays de l'ex-Yougoslavie a vu sa note souveraine dégradée par une agence de notation. De quoi inquiéter le gouvernement slovène, qui refuse toujours une aide financière de l'Europe.
Pour les agences de notation, la solvabilité des banques slovènes n'est plus avérée. Copyright Reuters

Série noire pour Ljubljana. L'agence de notation Fitch a annoncé mercredi avoir abaissé à «A-» la note de la dette slovène, assortie d'une perspective négative. Début août, les deux autres grandes agences, Moody's et Standard and Poor's, avaient respectivement attribué à la Slovénie un «Baa2» et un «A», avec risque d'éventuelles nouvelles dégradations. Autant dire que le petit pays de deux millions d'habitants se rapproche dangereusement de la catégorie spéculative. Pour l'heure, seuls la Grèce, Chypre et le Portugal en font partie dans la zone euro.

Système bancaire à l'agonie

Pour les trois agences de notation, le système bancaire slovène justifie les mauvais points récoltés. Dans un communiqué, Fitch pointe «le retard pris par le gouvernement concernant la mise en place d'un plan clair pour la recapitalisation du secteur bancaire». En effet, les établissements bancaires de la Slovénie, dont l'Etat est l'actionnaire majoritaire, sont couverts d'actifs douteux et accusent des pertes considérables. Au moins 2,8 milliards d'euros seront nécessaires pour renflouer le système bancaire slovène, selon Fitch. Une somme qui représente près de 8% du Produit intérieur brut (PIB) du pays.

Nova Ljubljanska Banka (NLB), première banque de la Slovénie, a perdu à elle seule 239 millions d'euros en 2011. Les incertitudes autour de sa solvabilité lui ont d'ailleurs coûté un abaissement de sa note en catégorie spéculative par Moody's fin juillet.

L'austérité plutôt que l'assistanat

«Nous sommes déçus que l'agence n'ait pas pris en compte les mesures adoptées par le gouvernement ces derniers mois dans le domaine des finances publiques», a dénoncé par communiqué le ministère slovène des Finances, peu après la dégradation de sa note souveraine par Moody's. Début juillet, le parlement avait en effet voté un vaste plan d'austérité destiné à réduire le déficit public à 4% du PIB d'ici fin 2012, contre 6,4% actuellement. Un deuxième plan, visant à couper encore plus dans les dépenses publiques, devrait voir le jour dans les mois qui viennent, selon les informations du quotidien slovène Delo.

Avec de telles mesures drastiques, le gouvernement espère ne pas devenir le sixième pays de la zone euro à recourir à une aide européenne. Début juillet, Janez Jansa, le Premier ministre slovène, affirmait qu'une assistance du Fonds monétaire international (FMI) ou du Fonds européen de stabilité financière (FESF) était exclue. Bien que le taux de rendement de la Slovénie dépasse régulièrement les 7% à dix ans, sa dette ne représente pour l'heure «que» 40% de son PIB. Soit en dessous du seuil de 60% exigé par le traité de Maastricht.

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