Le Parlement européen bloque la nomination d'Yves Mersch au directoire de la BCE

Le parlement européen a décidé de bloquer la nomination du gouverneur de la banque centrale du Luxembourg à la BCE pour raison de non respect de la parité.
Le gouverneur de la banque centrale du Luxembourg Yves Mersch. /Copyright Reuters

 

Le Parlement européen bloque la nomination d'Yves Mersch au directoire de la BCE

 

Trop c?est trop ! La phallocratie ne passera pas ! Le très respecté gouverneur de la banque centrale du Luxembourg Yves Mersch, supposé être confirmé la semaine prochaine dans ses fonctions de membre du directoire de la Banque centrale européenne, va faire les frais du ras le bol des députés européens. Jeudi après-midi, l?ensemble des partis politiques du Parlement a en effet décidé de bloquer sa nomination. Ils ont annulé purement et simplement son audition par la commission des affaires économiques et monétaires prévue lundi prochain, laquelle devait permettre sa confirmation en plénière au parlement de Strasbourg dans une semaine. Or la consultation du Parlement sur une telle nomination est un "must".

La cause du courroux parlementaire ? L?absence désormais totale de femmes dans les instances dirigeantes de la Banque centrale européenne depuis le départ de l?Autrichienne Gertrude Tumpel-Gugerell début 2012. Le remplacement de José Manuel González-Páramo, autre membre du directoire,aurait pu être l?occasion de remédier à cette situation, n?eut été le choix d?Yves Mersch. « Si un candidat de sexe masculin était désigné cette fois-ci, et sauf démission ou décès, le directoire de la BCE ne comporterait pas de femme jusqu?au 31 mai 2018, date de la fin du mandat de Victor Constancio, actuel vice-président », écrivait jeudi soir l?eurodéputé Sylvie Goulard, à l?origine de cette initiative, dans un communiqué. Cette masculinisation de la BCE est à la fois contraire au principe d?égalité des sexes inscrit dans la charte des droits fondamentaux, à la représentativité de la BCE et incohérente avec la politique européenne de soutien de la parité, juge la députée.

Assez ironiquement, la Commission est en train de mettre la touche finale à une directive obligeant les entreprises cotées à porter à 4 sur 10 la part des femmes dans les conseils d?administration.

Ce putsch ne prend pas prendre les chefs d?Etat et de gouvernement (qui choisisse les membres du directoire) complètement par surprise. Depuis des mois, les députés tirent la sonnette d?alarme. Ils avaient écrit en mai au Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, défenseur acharné de la candidature de Mersch et par ailleurs président de l?Eurogroupe, pour attirer son attention sur le sujet. Ils sont même allés jusqu?à soumettre une liste de candidates qualifiées. En vain. Le Conseil européen de juin n?a considéré qu?une seule et unique candidature, celle du Luxembourgeois.

Jusqu?où iront les élus dans le blocage de cette nomination? Depuis plus de trois mois, le siège de José Manuel González-Páramo est vacant. Il pourrait le rester encore un peu.

 

 

Commentaires 14
à écrit le 07/09/2012 à 15:15
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La vraie discrimination est qu il n y a actuellement que des hommes nommés dans cette institution, alors que les femmes représentent la moitié des citoyens européens représentées au parlement. Je vois pas pourquoi la présence d une femme à la place...

à écrit le 07/09/2012 à 14:53
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Il est peu probable que M.Yves Mersch ait été choisi en raison de son sexe. Il est tout aussi peu probable qu'un candidat mieux qualifié de sexe féminin ait été écarté en raison de son sexe. Il est constant que les membres de la BCE sont choisis en r...

le 07/09/2012 à 15:35
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Vous parlez avec des suppositions donc sans rien savoir. Il est aussi probable que si le parlement fait blocage parce qu il y a des candidates potentielles mais dont, même le nom est proscrit pour pas froisser l ordre établi du milieu des grands écon...

à écrit le 07/09/2012 à 10:32
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Allez, Yves, une petite opération sous anesthésie et Yvette entre au conseil...

à écrit le 06/09/2012 à 23:02
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C'est le siÚge de Paramo (un homme) qui est vacant. Gertrude Tumpel-Gugerell est partie début 2011 et c'est Peter Praet qui l'a remplacée.

le 07/09/2012 à 16:37
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Bonne remarque, Il ne semble pas que les femmes ont use du conservatisme a ce poste. je pense que le conseil européen doit au minimum accepter une candidature féminine et choisir celle qui convient aux décideurs, déjà une candidature unique c'est pas...

à écrit le 06/09/2012 à 21:08
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C'est fou, cet acte de préjudice.

à écrit le 06/09/2012 à 20:33
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N'importe quoi : s'il est bon à ce poste, pourquoi se priver de ses qualités : mais bon une Roselyne Bachelot, Nadine Morano ou Ségolène Royal fera bien l'affaire ..!!!

le 06/09/2012 à 21:37
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surtout pas la MORANO la lepeniste de l'ump

le 06/09/2012 à 22:19
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@Gigi : pourquoi pas : elle a la qualité requise : c'est une femme !!! ?

le 06/09/2012 à 22:41
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oui sauf QUE on la vue ce faire piéger par DAHAN elle est plus du FN que de L ump alors avec c gens là ou irais la france elle n'est pas crédible et enfin elle fait partie de la clic de bouffons de sako aller du vent

le 06/09/2012 à 22:57
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Peu importe ... puisque c'est une femme ! et c'est semble-t-il LE critère de sélection pour rentrer au directoire de la BCE !!!

le 07/09/2012 à 10:05
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Je vois que les raccourcis sont vite pris...

le 10/09/2012 à 19:45
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Il me semble légitime, puisqu'elle impose la parité ou presque aux entreprises, que l'UE se l'applique à elle-même ! On sait bien que les images d'Epinal ont la peau dure, mais les femmes compétentes ne manquent pas : une liste a d'ailleurs été fourn...

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