Pacte fiscal : la Catalogne joue la carte de l'indépendance pour faire plier Madrid

Le président de la région Artur Mas compte capitaliser sur la marée indépendantiste qui a défilé Mardi dans les rues de Barcelone dans son bras de fer avec Mariano Rajoy sur le modèle de financement.
La manifestation en faveur de l'indépendance de la Catalogne a réuni des milliers de personnes dans les rues de Barcelone, mardi, donnant à ses leaders plus de force pour négocier avec le pouvoir central. Copyright Reuters

« Après [la manifestation d'] hier, nous sommes encore plus près de nos aspirations et objectifs de plénitude nationale. Ce ne sera pas facile, mais tout est possible. » C'est en ces termes que le président du gouvernement catalan, Artur Mas, a analysé mercredi le mouvement massif en faveur de l'indépendance qui avait envahi les rues de Barcelone la veille.

En ce jour de fête nationale catalane, une marée indépendantiste de plusieurs centaines de milliers de personnes a en effet pris une ampleur inédite, gonflée, selon les analystes, par la crise économique. En effet, la politique d'austérité imposée par le Gouvernement conservateur de Mariano Rajoy et relayée par l'Exécutif catalan a attisé le mécontentement des Catalans vis à vis de l'Etat central. Par ailleurs, l'idée est répandue selon laquelle la Catalogne est lésée par le modèle fiscal espagnol, en tant que contributrice nette.

Gérer tous les impôts

Artur Mas, du parti indépendantiste CiU, compte capitaliser cette forte mobilisation en un moyen de pression efficace sur Mariano Rajoy lors d'une rencontre programmée le 20 septembre. Mas veut en effet faire fléchir Rajoy sur le thème du Pacte fiscal, le projet phare de sa législature, qui doit permettre à la région de recouvrer et gérer tous les impôts et de réduire ses apports à l'Etat central.

Selon le président catalan, ce 'pacte' est crucial, car il résoudrait, selon lui, les problèmes financiers de la Catalogne en supprimant le déficit fiscal de 8% de la région vis à vis de l'Etat espagnol. Artur Mas, fort du sentiment indépendantiste catalan croissant, a prévenu mardi que sans Pacte Fiscal, « la voie vers l'indépendance est ouverte ». Il a par ailleurs plaidé pour doter la Catalogne de véritables structures d'Etat tout en reconnaissant que cela ne se fera pas « du jour au lendemain ». Dans ce contexte, le pacte fiscal fait figure de premier pas.

La situation financière de la région le met néanmoins en position de faiblesse. Acculé par des dettes de 4,8 milliards d'euros arrivant à échéance au quatrième trimestre, le Gouvernement catalan a sollicité une aide de 5 milliards d'euros à l'Etat central. Cette aide, disponible début octobre, proviendra du Fonds de Liquidité Autonomique (FLA) destiné à renflouer les régions en mal de trésorerie, et est assortie de conditions telles qu'une surveillance accrue de la part des autorités madrilènes.

Bras de fer

Le bras de fer avec le Gouvernement de Rajoy est donc engagé : Mas veut lancer des négociations sur le Pacte fiscal mais a aussi besoin de son secours. « La Catalogne réclame des fonds publics espagnols, le Pacte fiscal et l'indépendance, afin que Rajoy cède au moins sur quelque chose », analyse Robert Tornabell, professeur de Finances à l'ESADE.

Mais Rajoy, outre les velléités traditionnellement centralisatrices de son parti (Parti Populaire, PP), doit aussi faire face aux exigences de réduction du déficit de l'Union européenne ce qui complique l'ouverture de négociations sur une indépendance fiscale : « La région s'approprierait toutes les recettes fiscales de la TVA et de l'impôt sur le revenu, autant de ressources en moins pour Madrid. Or l'Espagne doit respecter ses engagements pour que la BCE intervienne sur les marchés de la dette », explique Robert Tornabell.

Mariano Rajoy, qui avait qualifié lundi au cours d'une interview télévisée les velléités catalanes de « vacarme », avait aussi rappelé que « s'il y a une priorité en ce moment pour créer de l'emploi c'est celle de réduire le déficit ». Le pari des indépendantistes n'est pas encore gagné.

Commentaires 15
à écrit le 21/09/2012 à 23:22
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bravo ils faut souligner leur sollidaritee bon catalan parle en catalan vous voulez l'independance prenez la et fouter nous la paix mais surtout restez chez vous pour ma part la catalogne c'est fini

à écrit le 18/09/2012 à 12:37
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L'Espagne comme la France manque cruellement d'honnêteté, elle sombre dans le vice: on y a formé des jeunes dans le supérieur, mais on leur refuse un emploi, on en fait des serveurs dans les bars, c'est notoire. A quoi ça sert?

à écrit le 13/09/2012 à 22:11
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Je suis Catalan et je veux que mon pays soit independent //*//.

à écrit le 13/09/2012 à 19:08
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Cette Espagne est finalement mieux conçue que les EU ou autre pays du monde car chaque région est indépendante juridiquement et financièrement avec le pouvoir de peser sur le Gvrnt central. On est loin des décentralisations archaïques françaises!

à écrit le 13/09/2012 à 17:56
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Ils demandent l'aide du gouvernement central et viennent ensuite réclamer leur indépendance ?!?

à écrit le 13/09/2012 à 9:57
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En cas de crise, c'est chacun pour soi...pas de solidarité du plus petit échelon au plus grand (EUROPE)

à écrit le 13/09/2012 à 8:51
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Je rêve que Marseille suive l'exemple catalan, ça nous fera bien des économies.

à écrit le 13/09/2012 à 7:46
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ils veulent etre independant,s c'est a dire qu'ils veulent de l'argent.... on dirait au choix ' un etudiant francais', ' la corse', ' la guyane', ' la martinique' etc...

à écrit le 12/09/2012 à 23:49
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Le jacobinisme étouffe l'être humain, il faut le renverser!

le 29/09/2012 à 15:21
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Anachronisme ?? Le jacobinisme a existé de 1789 à 1794 !!!

à écrit le 12/09/2012 à 22:48
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Vive l Aquitaine libre! L indépendance des régions est une question qui se pose aussi en France. Le peuple en à assez du diktat de Paris, de l Europe et des multinationales! Il faut recentrer les pouvoirs dans les régions !

le 12/09/2012 à 23:01
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VIVE la révolution pour nos enfants et petits enfants autrement ils n'auront rien si une vie de clochard

le 13/09/2012 à 0:05
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Youpi, multiplions les provinces, les gouvernements autonomes, doublons les administrations, les élus, la gabegie. Qu'on rigole un peu avant le suicide collectif.

le 13/09/2012 à 5:09
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Pour une indépendance des quartiers, marre du dicta des communes

le 13/09/2012 à 8:47
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a MIMG ce n'est pas ce que j'ai dit je parle de révolution pour defendre nos droits visa vis de la politique d'autérité POINT MIMG EST COMME EUX il répond pas a la question

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