Grèce : rien ne va plus pour Samaras

Le gouvernement d'Antonis Samaras aurait bouclé un nouveau train d'économies pour séduire ses créanciers. Mais divisés sur les solutions à adopter face au cas grec, les créanciers de la Troïka jouent la montre, alors que dans les rues d'Athènes, la tension monte.
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Après les manifestations d'hier à Madrid, la crise grecque fait elle aussi son retour sur le devant de la scène cette semaine. Mercredi, plus de 50.000 personnes se sont rassemblées à Athènes et Salonique (100.000 au total selon les syndicats) pour manifester contre la rigueur, imposée au pays depuis déjà deux ans.

Un nouveau plan de 11,5 milliards malgré la pression de la rue

Et, symbole que la tension monte, des heurts ont opposé policiers et manifestants sur la place Syntagma, qui fait face au Parlement. Des cocktails molotov ont même été jetés sur les 5.000 policiers déployés pour l'occasion et qui ont riposté par des tirs de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes. Le nombre des manifestants qui ne baisse pas au fil des mois et les violences en marge des cortèges sont des signaux forts pour Antonis Samaras, le Premier ministre de la Grèce, coincé entre la colère du peuple et les divisions entre créanciers institutionnels d'Athènes. C'est dans ce contexte que le gouvernement de coalition d'Antonis Samaras aurait bouclé mardi soir un nouveau plan d'économies de 11,5 milliards d'euros, destiné à rassurer l'UE et le FMI avant le versement d'une nouvelle tranche de 31,5 milliards d'euros d'aide vitale pour le pays.

« Souhaitez-vous renverser mon gouvernement ? »

Un échange entre Yannis Stournaras, le ministre des Finances et Poul Thomsen du FMI et rapporté par le New York Times, symbolise l'inquiétude du gouvernement conservateur. Vendredi, lorsque le représentant du FMI a demandé au ministre un nouveau train d'économies, celui-ci lui aurait répondu en pointant du doigt un impact de balle dans la fenêtre : « Vous voyez ça ? Souhaitez-vous renverser mon gouvernement ? ». Ce, alors que le parti Néonazi Aube Dorée, entré au parlement en juin, gonfle ses audiences et que le parti de gauche radicale Syriza d'Alexis Tsipras fait désormais jeu égal avec les socialistes de Georges Papandreou, membres de la coalition pro-rigueur d'Antonis Samaras.

UE et FMI sont divisés sur les solutions à adopter

D'autant qu'après l'accalmie de cet été, le Premier ministre grec marche désormais sur des charbons ardents. En récession pour la cinquième année consécutive sous l'effet d'un déficit de financement chronique et des divers plans de rigueur, la Grèce n'arrive pas à s'en sortir. Le pays attend une contraction de son produit intérieur brut de 7% cette année. Le Premier ministre grec plaide de son côté pour l'octroi d'un délai supplémentaire de deux ans pour mettre en place les mesures d'ici à 2016. Le FMI semble quant à lui considérer que des fonds supplémentaires seront indispensables et prend position pour une restructuration de la dette grecque détenue par les institutionnels. Du côté de l'UE et de la BCE, on préfère attendre de voir venir, en continuant sur le rythme actuel. "Le problème ne se situe pas entre le FMI et Athènes, mais entre le FMI et l'Union européenne", a expliqué un haut fonctionnaire grec, confirmé par des sources proches de Bruxelles et de l'institution de Washington.
 

Commentaires 23
à écrit le 01/10/2012 à 23:44
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Quand une thérapeutique ne marche manifestement pas et rend écangue le malade; il faut changer, soit de thérapie soit de docteur!

le 03/10/2012 à 12:24
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vous pouvez vendre votre logement et envoyer le produit de la vente aux grecs, ils vous remercient par avance; s'ils n'arrivent pas a se prendre en main, qu'ils quittent l'euro ( et l'europe si ca suffit pas)

à écrit le 27/09/2012 à 11:48
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La plupart des grecs sont au bout du rouleau sauf ceux qui devraient être imposés à hauteur de leurs revenus. Que le Gouvernement grec lutte contre la fraude et l'évasion fiscale et arrête de spolier ceux à qui il ne reste plus grand chose !

le 27/09/2012 à 13:38
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Je leur souhaite d'attraper tous leurs responsables, les juger pour incurie (ou plus) et de les mettre en prison !

le 03/10/2012 à 12:25
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s'ils n'arrivent pas a faire le menage chez eux, c'est leur pb, il ft qu'ils arretent de croire que leurs partenaires europeens vont continuer de raser gratis

à écrit le 27/09/2012 à 11:25
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Ils n'ont qu'a virer tous ses politiques verreux et corrompus.5ans de recession sa suffit!!

à écrit le 27/09/2012 à 10:33
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tres forts! ils votent dezs trains de mesures qu'ils n'ont pas du tout l'intention d'appliquer!!

à écrit le 27/09/2012 à 8:16
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5 annees de recession ! Qui resisterait a cela ? Dans certains pays on aurait deja les nazis au pouvoir avec majorite absolue. Y a pas a chercher loin. 1933 ....Nos politiques n'apprennent decidement rien.

le 27/09/2012 à 14:18
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@Svodoba : 1) vu comment c'est parti, 5 ans ce n'est que le début ! 2) ne vous illusionnez pas, c'est très probablement ce qui nous attend dans un avenir proche !

le 27/09/2012 à 16:12
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Selon l'histoire (vraie , pas la scolaire !) le nazisme a besoin d'être financé (par des financiers , comme Hitler le fut !) ET, n'a pas besoin de "majorité absolue" non plus ! Il prit le pouvoir (on le lui confia !) avec ,environ, 5 % ... réels !...

à écrit le 27/09/2012 à 8:05
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Donc, pour résumer, nous confions notre argent à la banque française, qui prête cet argent à des gouvernements pourris (sous forme d'obligations) Ces gouvernements "gaspillent" ou se servent. La banque française a peur que ces gouvernements fassent f...

le 27/09/2012 à 13:45
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La Grèce est entrée - sous la pression d'un psdt français qui a demandé la complicité de Goldman Sachs, VGE - dans la zone euro pour que les bq françaises puissent se faire facilement et rapidement un maximum de bénéfices sur le dos des Grecs ! Aujou...

à écrit le 26/09/2012 à 22:20
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la grece n'a pas de systeme de recuperation d impots qui fonctionne: les organisations de l etat sont corrompues. Il faut donc qu ils se mettent en ligne avec les pays peripheriques: pas tres facile tout ca. Arretez de leur donner de l argent: c est...

le 27/09/2012 à 21:27
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désespoir? je ne vois pas comme ca, je suis moi-même un francais immigré à l'étranger. C'est une solution aussi pour les grecs: partir.. pour mieux revenir.

à écrit le 26/09/2012 à 21:11
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l'avantage en cas de sortie de l'euro par la Grèce, c'est qu'on verra concretement ce que les propositions de Marine valent ...!! non? (parce que si l'économie grec s'effondre, on aura la preuve que la proposition de sortir la France de l'euro n'est ...

à écrit le 26/09/2012 à 20:08
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Le sort des grecs passe par la sortie de l'Europe et de l'Euro, la Grèce était heureuse il y a une vingtaine d'années peut être pas à la pointe du progrès, c'est certain, mais heureuse, avec une douceur de vivre, et les grecs n'ont rien demandé à pe...

le 27/09/2012 à 10:57
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Justement, ils ont vécu un peu trop tranquillement...

le 27/09/2012 à 14:05
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Est ce une tare, Romain, que de vouloir vivre tranquillement?

à écrit le 26/09/2012 à 19:47
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Ce qu'il y a de rigolo dans ces trucs là, c'est qu'il n'y a jamais d'argent pour payer les salariés; mais il y en a toujours assez pour payer la police, les grenades lacrymogènes ou les balles en caoutchouc.C'est connu, "la république gouverne mal; m...

à écrit le 26/09/2012 à 19:42
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A force de trop jouer avec le feu la Troïka l'aura sa révolution. S'ils se plaignent de voir les fascistes à plus de 10%, c'est leur faute. Et depuis quand Syriza fait jeu égal avec le PASOK ?! Les sondages donnent 30% pour le parti de Tsipras et mo...

à écrit le 26/09/2012 à 19:31
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L'issue fatale est en vue !

le 27/09/2012 à 12:48
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...et les italiens, et les français aussi : avec une bonne dévaluation de 30% du franc, il suffira de pleurer chez Hollande pour lui demander une remise de 30% sur la facture de carburant, hein !!!?

le 27/09/2012 à 17:36
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@ OUII: vous rendez vous seulement compte de l'ineptie de votre intervention ? D'où sortez vous 30 % de dévaluation et pire encore 30 % de hausse de prix du carburant ?

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