Les entreprises françaises embauchent... à Londres  !

Le chômage pousse de nombreux jeunes Français à traverser la Manche pour perfectionner leur anglais tout en recueillant une première expérience professionnelle. Le centre Charles Péguy les aide à leur arrivée à Londres, avec le soutien depuis jeudi de six importantes entreprises hexagonales.
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Debout sur une même photo : le président de Bouygues UK Madani Sow, le directeur exécutif d?EDF Energy Vincent de Rivaz, l?administratrice de la fondation Société Générale Cécile Jouenne-Lanne, le président de TLS Contact Bertrand Weisgerber et le directeur des affaires extérieures de SOS International Philippe Chalon. Ne manquait à l?appel que le patron d?Eurotunnel Jacques Gounon. Souriants, ils se sont réunis jeudi soir pour signer un partenariat avec le centre Charles Péguy, une structure de soutien aux jeunes francophones tout juste débarqués à Londres.

7.000 livres par an

Chacune des six entreprises s?est engagé à verser £7.000 (8.500 euros) par an au centre pendant trois ans, « ce qui permettra de payer un poste supplémentaire, avec tous les frais associés, » se réjouit Guillaume Dufresne, son président depuis 1983. « C?est une première pour nous et cela permettra de passer plus de temps sur les offres d?emplois, d?élargir les offres donc de faire progresser le nombre d?emplois fixes que nous trouvons de 700 aujourd?hui à 1.100 par an. »

Faciliter l'installation des jeunes français à Londres

Créé en 1954, le centre guide les premiers pas en Angleterre des Français âgés de 18 à 30 ans. « Même si Londres est désormais tout proche de la France, l?installation ici n?est pas simple car les m?urs et attentes diffèrent énormément, » poursuit Guillaume Dufresne. Le site Internet reçoit 20.000 visites par mois et ses quatre employés accueillent 10.000 personnes par an, dont un tiers de femmes. Ils en refusent un nombre similaire, faute de moyens suffisants. Le centre fonctionnait jusqu?à présent grâce à la cotisation de 60 livres sterling (72 euros) de chacun des inscrits et à la subvention du ministère des affaires étrangères, qui a pris le relais de l?Etat anglais pour permettre le maintien de ses services.

Plusieurs profils

Plusieurs types de profils se présentent au centre. « Les premiers, un diplôme entre bac+ 2 et +4 en poche, arrivent souvent entre septembre et novembre, » explique Marine Deneux, directrice du centre. « Ils n?ont pas trouvé de travail en France et acceptent un petit boulot ici pour améliorer leur anglais, ce qui leur permettra ensuite de postuler avec de meilleures chances dans une grande entreprise. Certains d?entre eux resteront ici, même s?ils ne le savent pas en arrivant, d?autres repartiront en France. La deuxième catégorie concerne ceux qui possèdent moins de diplômes ; ils recherchent une véritable expérience professionnelle en anglais, notamment dans la restauration et l?hôtellerie, pour repartir en France ou s?envoler vers l?Australie, les Etats-Unis ou le Canada. »

Chômage sur les deux rives de la Manche

Alors que le chômage atteint des niveaux très élevés des deux côtés de la Manche (officiellement 8,1% au Royaume-Uni, le double si les inactifs désirant un emploi sont pris en compte, 10,2% en France), le flux de jeunes tentant leur chance à Londres n?a pas ralenti depuis un an. « Les employeurs anglais se fixent beaucoup moins qu?en France sur les diplômes, l?expérience et la couleur de peau des jeunes débutants, une heureuse surprise pour certains, » précise Guillaume Dufresne. « Il n?y a clairement pas de délit de faciès comme ces jeunes d?origine immigrée le ressentent en France. Ici, les employeurs ne les regardent pas comme s?ils étaient différents. »

Besoin des entreprises françaises

La motivation des entreprises partenaires varie. Si Bouygues emploie 7000 personnes au Royaume-Uni, le profil des arrivants n?est pas forcément adapté à ses besoins et Madani Sow entend surtout là « soutenir les jeunes Français, qui trouvent dans le centre Charles Péguy une porte d?entrée vers le Royaume-Uni ». Preuve que l?investissement des entreprises peut dépasser l?aspect financier (qui reste majeur), EDF Energy a déjà organisé de son côté « deux ateliers de préparation aux entretiens d?embauches menés par des employés du service des relations humaines, » indique Vincent de Rivaz. Enfin, TLS Contact embauche depuis de nombreuses années de nombreux employés à travers le centre.

Commentaires 15
à écrit le 07/06/2018 à 12:44
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Je suis à la Recherche d'un emploi dans la filière économique à Londres afin que je puisse apporter ma contribution à votre Entreprise. Veuillez agréer Monsieur le responsable de croire à l'expression de ma très grande considération.

à écrit le 27/04/2013 à 17:27
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je te prie de bien revoir cet article susceptible de t'interesser pour ton futur départ pour la GB en vue d'y faire ton stage inchhallah. Courage fiston, Papa.

à écrit le 03/10/2012 à 16:47
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il n y a pas que l angleterre qui vaut la peine; pou rle sprofils technique, l allemagne c est bien aussi; le pire etant evidement de rester en france pour avoir dans le meilleur des cas un emploi sous paye mais de devoir payer au prix fort loyer, se...

à écrit le 03/10/2012 à 16:47
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En France avec le subventioonnement des Ecoles Diwan il est bien préférable pour nos jeunes d'apprendre en guise de langue "étrangère" le BRETON pluôt que l'Anglais, l'Espagnol ou l'Allemand. Et je suppose que votre article sera considéré par l'actue...

le 03/10/2012 à 18:19
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Gwir eo. Perak deskiñ amerikaneg ? Warc'hoazh e vo komzet brezhoneg gant ar bed a-bezh. (C'est vrai. Pourquoi apprendre l'américain ? Demain le monde entier parlera breton.)

le 06/10/2012 à 17:45
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Je me demande à quoi sert de parler breton car presque plus personne ne le parle. Et en Bretagne, y a pas vraiment de travail sauf comme éleveur de porcs ou fonctionnaire ou dans les agences de tourisme, alors les Bretons ne restent pas mais partent ...

à écrit le 03/10/2012 à 13:54
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Même les français déroulent le tapis rouge pour aller à Londres!

à écrit le 03/10/2012 à 13:52
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C'est mieux que des chômeurs aigris ici. Mais c'est bien triste pour ce que ça révèle sur l'état de la France et de notre langue.

le 04/10/2012 à 19:02
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de ma propre expérience, je viens de changer de boulot avec des prétentions salariales modérées, en déménageant pour changer de lieu de vie. ça pique aux yeux car nouvel environnement géographique et de travail avec son lots de nouveaux collaborateur...

le 06/10/2012 à 17:46
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Vu le niveau en orthographe de certains, où va le pays ?

le 06/08/2013 à 10:13
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à Londres

à écrit le 03/10/2012 à 12:21
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Tres bonne initiative, multiplions les formations bilingues, les doubles experiences, etc La France a tout a gagner a s'ouvrir au monde et n'aurait jamais du cesser ses efforts dans ce sens. C'est un bon moyen de faire rayonner notre culture et savoi...

le 03/10/2012 à 13:18
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Tout à fait d'accord avec vous.

le 03/10/2012 à 13:35
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+1

le 03/10/2012 à 14:24
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C'est tellement bien qu'on devrait systématiser la procédure : localiser tous les contrats de travail et les revenus à Londres, peu importe ensuite le lieu de travail effectif.

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