Vers une nouvelle restructuration de la dette grecque ?

A la veille de la visite d'Angela Merkel en Grèce, un des dirigeants du FMI a évoqué la question d'une nouvelle restructuration de la dette publique, qui toucherait les Etats européens.
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Va-t-on vers une nouvelle restructuration de la dette grecque ? Ce lundi, Menno Snel, un des vingt-quatre membres du conseil exécutif du Fonds monétaire international évoque ouvertement la question dans le journal néerlandais Het Financieele Dagblad. Si le pays se révèle incapable de se remettre sur les rails, "une contribution de la part des Etats sera alors certainement un sujet de discussion", indique-t-il. Autrement dit, les pays européens pourraient bientôt avoir à réfléchir à une nouvelle restructuration de la dette de la Grèce.

 

Le FMI appelle les Etats européens à mettre la main au portefeuille

 

Fin septembre déjà, des responsables européens avaient indiqué à Reuters que le FMI voulait que les Etats passent une décote sur la dette grecque qu'ils détiennent. Politiquement difficile à assumer, cette idée est massivement rejetée par les pays de l'Union européenne.

 

Divergences au sein de la troïka

 

Ces déclarations éclairent les divergences de point de vue entre le FMI et l'Europe sur la façon de sortir de la crise grecque. L'Europe espère qu'en accordant des délais supplémentaires à la Grèce, le pays arrivera à atteindre ses objectifs budgétaires. Un accord entre le gouvernement grec et la troïka pour dégager 11,7 milliards d'euros d'économies dans le budget de la Grèce est un préalable au déblocage d'une nouvelle tranche d'aide de 31,5 milliards d'euros au titre de l'assistance financière internationale de 130 milliards d'euros qui lui a été accordée l'hiver dernier.

 

La Grèce comparée à l'Allemagne à la fin de la République de Weimar

 

Reste à savoir quels efforts sont encore possible. Vendredi, le premier ministre grec Antonis Samaras a déclaré dans le Handelsblatt que la "cohésion de la société" grecque était "mise en danger par la montée du chômage", et n'a pas hésité à comparer la situation de la Grèce à celle de "l'Allemagne à la fin de la République de Weimar". "La société dans son ensemble est menacée par les populistes de l'extrême gauche et par quelque chose que l'on n'avait jamais connu dans notre pays jusqu'ici: la montée d'une extrême droite, on pourrait également dire, des fascistes, un parti néo-nazi", a regretté Antonis Samaras. "La Grèce peut tenir "jusqu'à la fin novembre" sans nouvelle aide, a-t-il également souligné, "après les caisses sont vides".

 

Vers un accord dans les deux prochaines semaines ?

 

Aucun accord n'ayant encore été trouvé, les négociations entre la Grèce et ses créanciers internationaux devraient encore se prolonger cette semaine et la semaine prochaine, a estimé un responsable grec. Interrogée samedi, Christine Lagarde, directrice générale du FMI, a jugé que les discussions entre la troïka et le gouvernement grec sur l'aspect fiscal du programme de réformes avaient été "très bonnes et productives". Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires monétaires, a pour sa part déclaré qu'un accord était possible dans les jours à venir.

 

Angela Merkel reçue mardi à Athènes

 

Ce lundi, les représentants de la troïka, le ministre grec des Finances et les représentants du FMI étaient à Luxembourg pour la réunion des ministres des finances de la zone euro (Eurogroupe). Aucune décision ne devrait être prise concernant la Grèce. Au mieux, les ministres des Finances de la zone euro pourraient faire état de progrès dans les discussions entre la troïka et le gouvernement de M.Samaras. Déjà,  le ministre des Finances luxembourgeois, Luc Frieden, a déclaré : "la Grèce fait beaucoup d'efforts; la situation y est très difficile et je pense que si nous devions lui donner plus de temps, pour autant que cela n'implique pas encore beaucoup d'argent, nous devrions soutenir la Grèce". Quant à Angela Merkel la chancelière allemande sera reçue mardi à Athènes.  Par cette visite, elle veut envoyer un "message de confiance" dans le gouvernement et l'économie grecs, a déclaré son porte-parole officiel.

 

Le représentant de l'Allemagne au directoire de la BCE a, lui expliqué qu'il n'était pas question de prolonger les délais, ni de baisser les taux d'intérêt sur la dette grecque. "L'un et l'autre reviendraient à effacer une partie de la dette et seraient un financement direct de l'Etat grec", a déclaré Jorg Asmussen.

Commentaires 14
à écrit le 08/10/2012 à 22:16
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Qui a inventé que le crédit devait être émis par les banques privées ? le Libérâlisme parce que soit disant ces banques seraient plus efficaces que des organismes publiques et empêcheraient un état de trop s'endetter en faisant monter les taux d'inté...

le 12/10/2012 à 22:32
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Evidemment que je sais qu'une partie des impots que nous payons maintenant sert a rembourser les 800 milliards de plan Européen suite au plan Paulson américain de 1800 Milliards en 2008 puis aux 100 milliards pour aider l'Irlande a continuer a nous f...

à écrit le 08/10/2012 à 22:07
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Et voilà ! Pour éviter que les pigeons "entrepreneurs" ne payent , les pigeons contribuables eux vont payer , comment dit on pigeon en Grec ?

à écrit le 08/10/2012 à 22:04
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Certains mettent sur le dos des services publiques français (qui existent depuis les années 40) la dette française qui est passé de 60% du PIB en 2007 (maintenue a 60% même avec la crise de 1995 ou de 2001) à 90% du PIB en 2012 !! Et les milliards d...

à écrit le 08/10/2012 à 21:51
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Le FMI doit, pardon pour lui, être remis à sa place. Soit, le FMI était un organisme aidant les pays pauvres à adhérer au libéralisme grâce à la manne des pays riches. Hors, vu la crise, plus AUCUN pays n'est riche. Récession oblige. Le FMI n'a donc ...

à écrit le 08/10/2012 à 21:32
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Un éminent intervenant me demandait récemment avec beaucoup d'esprit, à propos de la dénonciation de dettes souveraines, si je n'avais pas 100 milliards, du genre, "t'as pas 10 balles". Moi pas. La Grèce, oui...

le 09/10/2012 à 4:43
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Le plus drole c'est que la SG tout comme le crédit agricole qui a acheté la banque Grecque Emporiki (en 2008!!!! pour du flair c'est du flair) revendent leurs "bien" en catastrophe.Le C.A se prend 10 milliards dans le nez.Euh pardon,les clients du C....

à écrit le 08/10/2012 à 21:24
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SI çà continue on va aller là-bas pour se rembourser. Je vois bien des français, allemands,... prendre l'avion pour ramener des antiquités gratos ou des femmes comme au temps des invasions barbares. Ils vendent déjà leurs îles.

à écrit le 08/10/2012 à 21:22
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CHER(E)S AMI(E)S, je crois que sur ce coup là nous sommes aussi des PIGEONS ... Et pourquoi ne pas ouvrir un nouveau chapitre des Pigeons pour la Grèce ?

à écrit le 08/10/2012 à 20:51
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la faillite de la grece est dans les tuyaux . le problème est de circonscrire les collatéraux.on finance pour circonscrire le problème à la grece .

à écrit le 08/10/2012 à 19:43
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Merci Clyde ! Qui a vendu des armes à la Grèce ? France, Allemagne, USA ... Qui a confondu monaie unique et monaie commune ? Qui a invente que le crédit devait être émis par les banques privées et qu'en conséquence un taux élevé d'intérêt serait ...

à écrit le 08/10/2012 à 19:12
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Encore un petit effort et les Grecs vont devenir les "Africains" assistés de l'Europe à savoir qu'ils ne rembourseront jamais leurs emprunts ou leurs dettes. Vivement le chaos et qu'on en finisse avec cette mascarade.

à écrit le 08/10/2012 à 18:50
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les europeens n'en peuvent plus de verser tous les ans 50 milliards pour que les grecs puissent se passer de bosser et de payer leurs impots; qu'ils commencent par mettre en place une administration fiscale, avec un cadastre

le 09/10/2012 à 15:44
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@Clyde : vous me faites rigoler " L'aspect fiscal n'existait pas avant l'entrée dans l'euro ? Si. Etaient-ils dans une telle situation malgré ces travers ? Non. " Sorry mais Avant l´Euro aucun Grec ne venait à l´esprit d´aller planquer ses Drac...

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