Facebook "antisocial", le Royaume-Uni perd son sang froid

Par Romain Renier  |   |  365  mots
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Accusé de ne pas payer assez d'impôts au Royaume-Uni, Facebook a été surnommé le réseau "antisocial" par The Independent après que la firme de Mark Zuckerberg a été qualifiée de "malhonnête et immorale" par un député anglais.

C'est le quotidien britannique The Independent qui a chargé le premier contre le réseau social Facebook en le qualifiant de "réseau antisocial". Ce après que le député anglais du parti travailliste, Robert Mann, a qualifié le réseau au milliard d'utilisateurs de "malhonnête et immoral". L'an dernier, la firme a déclaré un chiffre d'affaire d'un peu plus de 20 millions de livres sterling à la Companies House, chargée de recueillir les déclarations d'impôts des sociétés, et n'a payé que 238.000 livres sterling d'impôts. Mais ce qui irrite le député, ce sont les gains estimés à 175 millions de livres sterling au Royaume Uni l'année dernière par le cabinet d'études Enders Analysis grâce, notamment, à des revenus de la publicité en pleine croissance.

Un parmi les autres géants

Facebook ne serait en fait qu'un exemple parmi les autres de géants de l'Internet qui déclareraient en grande partie leurs revenus en Irlande, notamment, où l'impôt sur les sociétés est moins élevé. Résultat, d'après une analyse citée par le quotidien, le manque à gagner pour le Royaume-Uni s'élèverait à 650 millions de livres sterling rien qu'en ce qui concerne les cinq leaders du secteur: Apple, Amazon, Google, eBay et Facebook. D'après la Companies House, Google n'aurait ainsi payé que 6 millions de livres sterling pour un revenu estimé à 395 millions de livres sterling.

Instaurer un droit de péage

C'est pourquoi Robert Mann s'est insurgé: "Ils font d'énormes bénéfices grâce à nos infrastructures mais ne font rien pour leur financement. C'est comme conduire une voiture sur une route sans payer de péage." Mais selon le droit anglais, l'impôt sur les sociétés est dû dans le pays d'enregistrement de la société, contrairement à la France, où c'est le lieu de décision, le siège de la filiale par exemple, qui prime. C'est pourquoi Robert Mann propose l'instauration d'un équivalent de droit de péage pour taxer les sociétés qui profitent des investissements de l'État et donc des contribuables particuliers et institutionnels, notamment pour la mise à jour des réseaux.