Dans la foulée du sommet européen de jeudi, où le calendrier de l'union bancaire a été dévoilé, Jean-Marc Ayrault a tenu à défendre bec et ongles la monnaie unique. Invité à un Forum économique organisé à Manille ce samedi, le Premier ministre s'est employé à louer l'euro, alors que le Vieux Continent peine à sortir de la crise. Selon ses propos rapportés par l'AFP, il n'y est pas allé avec le dos de la cuillère, assurant que "l'euro, c'est l'acquis de l'Histoire et c'est ça qui serait en danger, que nous prendrions le risque d'abandonner? Je vous rassure: malgré les prophètes de mauvaise augure, l'euro va continuer".
Opération séduction
Et pour cause : la veille, il avait confié à la presse que tous ses interlocuteurs en Asie du Sud-Est, influencés par la "presse anglo-saxonne, en particulier britannique", s'interrogeaient sur l'avenir de l'euro, et craignaient une sortie de la Grèce de la monnaie unique.
Mais cette sortie du Premier ministre apparaît aussi (et surtout) comme une opération de lobbying auprès des investisseurs, tout à fait logique en circonstance d'une visite officielle. En bon ambassadeur de la zone euro, Jean-Marc Ayrault a argué que "l'Union européenne, c'est le plus grand marché du monde, avec 460 millions de consommateurs, c'est une chance extraordinaire". Et ce, avant de voir dans le Vieux Continent "un foyer d'innovation (...) et un continent stable, apaisé, sûr". Les mots portent visiblement leurs fruits, puisque Philippines Airlines a confirmé samedi l'achat de 10 Airbus A330.