Le "cadeau" très politique d'Obama à Netanyahu

L'administration Obama a prolongé des garanties bancaires pour Israël. Une décision qui n'a pas de sens économique, mais qui est très politique.
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L'administration Obama ne prête qu'aux riches. Les Etats-Unis viennent ainsi de prolonger de quatre ans les garanties bancaires accordées par le Trésor américain à Israël sur des emprunts d'un montant total de 3,8 milliards de dollars. Détail important : sur le plan strictement financier l'Etat hébreu n'a pas besoin de ces facilités. Depuis 2003, Israël aurait déjà pu utiliser ces garanties, mais s'est abstenu de le faire en raison notamment de la bonne santé de son économie et de la baisse générale des taux d'intérêts.

Réserve


« Ces garanties n'auraient pratiquement eu pas d'impact sur nos conditions d'emprunt, c'est pourquoi nous avons préféré les mettre en réserve pour faire face par exemple à un conflit militaire », souligne un responsable du ministère israélien des Finances. Une allusion à une possible déflagration régionale que pourrait déclencher une attaque israélienne contre les installations nucléaires iraniennes. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, après avoir agité la menace d'une offensive imminente, a cédé le mois dernier aux pressions de Barak Obama en excluant une telle opération avant l'été prochain afin de donner une chance aux sanctions économiques beaucoup plus dures imposées par la communauté internationale.

Considérations électorales


La décision de Barack Obama de prolonger ces garanties semble également obéir à considérations électorales. Le président sortant, au coude à coude avec son adversaire républicain Mitt Romney, a besoin du soutien traditionnel de la communauté juive américaine pour les démocrates, notamment dans des Etats clés tels que la Floride. Du côté israélien, où des élections législatives anticipées vont avoir lieu le 22 janvier, Youval Steinitz, le ministre des Finances, fidèle lieutenant de Benjamin Netanyahu s'est empressé d'ajouter les garanties américaines sur la liste des succès enregistrés sur le front économique par le gouvernement sortant.

Des garanties très "politiques"


A noter que l'octroi de ces garanties américaines a toujours été lié à la politique. Un exemple : les Etats-Unis ont retranché en 2003 plus d'un milliard de dollars de ces facilités correspondant au montant des investissements publics dans les colonies israéliennes de Cisjordanie, une manière d'exprimer l'opposition américaine. Or, cette fois-ci, cette clause, qui constitue un point de divergence entre les deux pays, n'a pas été évoquée publiquement bien que Benjamin Netanyahu, en tant que dirigeant de la droite et grand favori du prochain scrutin n'a pas caché sa volonté de poursuivre sa politique de colonisation sans tenir compte des réserves des Etats-Unis.
 

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