L'Autriche va-t-elle à nouveau taxer les successions ?

Aboli en 2008, l'impôt sur les successions pourrait être réintroduit en Autriche. C'est ce que souhaite le chancelier Werner Faymann qui en fait un thème majeur de la future campagne électorale.
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Dans un entretien avec le quotidien viennois Der Standard paru ce lundi, le chancelier social-démocrate autrichien Werner Faymann, a confirmé qu?il entendait faire de la réintroduction de l?impôt sur les successions un des principaux thèmes de la campagne électorale de l?an prochain dans le pays. «Je voudrais le dire clairement: je suis favorable à l?impôt sur les successions et ce sera un élément dans les futures négociations de coalition», a-t-il indiqué.

Impôt aboli en 2008

L?Autriche est dépourvue d?impôt sur les successions depuis 2008, après que la cour constitutionnelle avait sanctionné la taxe précédente comme inconstitutionnelle en raison de son mode de calcul. A l?époque, le gouvernement autrichien avait alors préféré abolir la taxe plutôt que d?en modifier le calcul.

Financer l?éducation

Cette fois, Werner Faymann propose d?établir un impôt calqué sur son homologue allemand qui permettrait de rapporter un milliard d?euros. Avec cette somme, le chancelier propose de réformer le système éducatif, avec notamment la mise en place d?une école en journée entière -plus sur le modèle français que sur le modèle allemand (lui-même du reste en chantier)- et plus de places de crèches.

Sur ce sujet, il s?oppose fortement à son partenaire de coalition, le parti conservateur ÖVP, qui souhaite ne pas réintroduire cet impôt. Du coup, Werner Faymann, tente d?imposer son agenda sur le sujet en proclamant que le retour de l?impôt sur les successions «dépendra de qui sera en position de force dans la prochaine législature».

Assurer la reconduction de Werner Faymann

En septembre 2013, les Autrichiens seront appelés à renouveler leur conseil national, la chambre basse du parlement. Depuis 2007, le pays est gouverné par une «grande coalition» entre le SPÖ social-démocrate et l?ÖVP, coalition qui avait déjà gouverné entre 1987 et 2000. Selon les derniers sondages, les deux grands partis devraient poursuivre leurs érosions, mais pourraient encore être en mesure de gouverner ensemble. Compte tenu de la force de l?extrême-droite et des populistes de droite, ce serait sans doute la seule alternative à une alliance des droites encore rejetée par l?ÖVP, puisque l?alliance Verts-SPÖ n?aurait pas encore la majorité. La question reste alors de savoir qui arrivera en tête, du SPÖ et de l'ÖVP, et donc, qui dirigera le futur gouvernement pendant la législature 2013-2017.

Werner Faymann tente donc d?assurer sa reconduction à la chancellerie en assurant la première place du SPÖ. Une première place qui mettrait le parti social-démocrate en position de force dans les discussions de coalition et permettrait d?imposer l?impôt sur les successions.

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