La coalition de Mario Monti au bord de l'explosion

La droite, agacée par les propos anti-berlusconiens d'un ministre, a voté contre le gouvernement au Sénat. Le centre-gauche demande des élections anticipées et la démission de Mario Monti.
Copyright Reuters

Ambiance de crise à Rome. Jeudi matin, le ministre du développement du gouvernement Monti, Corrado Passera, a critiqué l?éventuel retour en politique de Silvio Berlusconi. La réponse du parti du Cavaliere, le « Peuple de la Liberté » (Pdl) n?a pas tardé. En fin de matinée, au Sénat, le groupe Pdl a refusé de voter un décret du même ministre. Pour la première fois depuis un an, soit depuis l?arrivée de Mario Monti au palais Chigi, le lieu de résidence de la présidence du conseil, la coalition gouvernementale italienne s?est fracturée.

Le Cavaliere sur le retour

Cette rupture couvait depuis plusieurs jours. Silvio Berlusconi, depuis qu?il a été condamné par un tribunal milanais, a laissé entendre qu?il revenait sur sa décision de quitter la vie politique et il n?a cessé de menacer Mario Monti. Mercredi encore, il affirmait qu?on « réclame son retour en politique. » Un petit jeu qui a agacé les membres du gouvernement Monti qui jouent également une partie serrée pour maintenir l?ancien commissaire européen au pouvoir après les élections.

Berlusconi ? Un risque !

Du coup, Corrado Passera est passé à l?offensive contre le Cavaliere, sur le thème préféré des partisans de Mario Monti : Silvio Berlusconi inquiète les marchés. « Tout signal qui ferait penser que l?Italie revient en arrière au lieu d?aller en avant est contre-productif », a-t-il proclamé. Autrement dit : Berlusconi est l?homme du passé et de la crise, Monti celui de l?avenir et du redressement. On comprend l?ire de la droite italienne qui a annoncé qu'elle s'abstiendrait désormais à la chambre également.

Le centre-gauche veut des élections anticipées

La question est désormais de savoir si le gouvernement Monti pourra survivre à ce vote négatif. A priori, l'absention du centre-droit n'empêche pas le gouvernement d'obtenir la confiance des chambres. Mais l?autre pilier de la majorité Monti, le parti démocratique (PD) de centre-gauche a immédiatement appelé à la démission du gouvernement et à des élections anticipées. Ce serait une aubaine pour lui, car ses récentes primaires, qui ont porté Pier Luigi Bersani à la candidature à la présidence du conseil, soutiennent le parti dans les sondages. Les plus récentes enquêtes le donnent à 30 % des intentions de vote, 38,5 % avec ses alliés. En face, le parti de Silvio Berlusconi ne peut compter que sur 16 à 17 % des intentions de voix, 25,3 % au plus avec l?appui de la Ligue du Nord.

Le spread se creuse

On voit mal ce qui pourrait retenir le PD de se lancer dès à présent dans la course, alors que la droite est désorganisée et que Mario Monti n?a pas encore achevé de définir sa stratégie. Sauf peut-être la crainte du « spread », l?écart de taux avec l?Allemagne. Celui-ci progressait vers 15 heures 30 de 12 points de base, principalement en raison de la hausse de 10 points de base du taux italien à 10 ans à 4,55 %. Or, c'est ce même spread qui, en novembre 2011, avait conduit droite, gauche et centre à s'allier autour de Mario Monti.
 

Commentaires 8
à écrit le 19/12/2012 à 4:28
Signaler
En tant qu'allemand et fonctionnaire je me dis que pour le moment, grâce a nôtre excédent de la balance commerciale de 16 Milliards PAR MOIS en moyenne et ceci depuis 17 ans, nous profitons plus que quiconque de l'UE et de l'Union Monétaire, ceci aux...

à écrit le 07/12/2012 à 13:25
Signaler
Sans prendre parti pour Berlusconi qui était aussi crédible, intelligent, honnête et utile à l'Italie que Sarkozy l'était à la France, il faut retirer une chose positive de cet article : l'éventuel départ de Monti. Car ce douteux personnage est, au ...

à écrit le 06/12/2012 à 21:47
Signaler
Le génie de Goldman Sachs ne serait-il pas ausi solide que ce que dit pa pub ?

à écrit le 06/12/2012 à 20:57
Signaler
Berlusconi a déjà fait assez de mal. Qu'il reste avec ses "copines"

à écrit le 06/12/2012 à 19:20
Signaler
Franchement je ne sait pas...

à écrit le 06/12/2012 à 17:56
Signaler
décidément les politiques qu'ils soient d'italie ou d'ailleurs ont des comportements incompréhensibles. Comment le PDL peut il encore soutenir berlusconi qui est l'exemple type du politicard , qui ne défend que son propre intérêt et se contre fout ép...

à écrit le 06/12/2012 à 17:26
Signaler
En faisant revenir Berlusconi au pouvoir ce monsieur en aurait fini avec ses ennuis judiciaire . Il faut que Mario monti reste sinon ce pays déclinera en emportant l'Europe avec lui. Berlusconi est un profiteur et fait passer ses affaires personnel ...

le 06/12/2012 à 17:50
Signaler
La voila bien, la démocratie-bazar qui est également celle que nous connaissons depuis la fin de la royauté. Une démocratie à l'américaine serait-elle la solution?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.