L'offre de rachat de la dette grecque a manqué sa cible

Le prix auquel Athènes a pu racheter sa dette est trop élevé pour permettre de rentrer dans les clous fixés par l'Europe. Encore une occasion manquée.
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L?offre de rachat de la dette grecque déçoit. Au final, les porteurs ont apporté à l?offre 31,8 milliards d?euros de dettes en valeur nominale, ce qui est au-dessus des 30 milliards d?euros visés par Athènes. Mais cet apparent succès ne doit pas cacher l?échec de la somme récoltée. Le prix moyen de rachat s?élève en effet à 33,5% du nominal.

Objectif manqué

Il devrait donc manquer 450 millions d?euros pour atteindre l?objectif fixé par les Européens lors de l?accord trouvé le 27 octobre dernier. Selon les calculs officiels cités par Reuters, cet échange ne permettra donc de réduire le ratio dette grecque sur PIB de 9,5 points de pourcentage contre 11 points visés initialement. Du coup, ce ratio n?atteindra pas, au mieux, 124% du PIB comme prévu, mais seulement 126,6%.

Préoccupant

Cet échec est préoccupant, car la réalisation de cet objectif de rachat de dettes était une condition sine qua non pour obtenir le reste des mesures d?aides, notamment les baisses des taux à verser aux créanciers publics et l?allongement des maturités. Les ministres des Finances de la zone euro vont donc devoir trouver une parade. Encore une fois, leurs plans s?avèrent difficilement réalisables.

Berlin au premier rang

Selon Reuters, citant un banquier proche des opérations, la clé pourrait être dans la main des «bad banks» allemandes, ces structures de défaisance regroupant les actifs «pourris» des banques allemandes, notamment de WestLB et Hypo Real Estate. Ces «bad banks» détiennent des dettes grecques, mais n?ont pas apporté leurs titres à l?offre. Si elle le faisait, une véritable boîte de Pandore s?ouvrirait. En effet, c?est l?Etat fédéral allemand qui est responsable des pertes de ces structures. Accepter l?offre reviendrait donc indirectement à annuler une dette publique. Ce serait une première qui pourrait ouvrir la voie à une annulation des dettes détenues par les créanciers publics. Ce que Berlin veut, à tout prix, éviter. Il faudra bien cependant que l?Allemagne choisisse : soit réduire la dette grecque en y participant, soit laisser le fardeau à Athènes en en assumant les conséquences.
 

Commentaires 5
à écrit le 12/12/2012 à 5:34
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échec par rapport à une estimation... l'etat Grec vient de racheter de sa dette à 33% du nominal. Quelqu'un empoche une perte de 67%... L'etat est sous perfusion de l'Europe, les salaires des Grecs, leurs retraites sont payés par l'Europe (en grande...

le 12/12/2012 à 7:23
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@ fab, L'allemagne s'engraisse parce-que la loi du plus fort est appliqué dans une union monétaire entre partenaires absolument inégaux. l'Allemagne est la plus forte, surtout dû à des facteurs naturels, par contre elle gère trés mal son avenir, son ...

le 12/12/2012 à 9:20
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sutout du a des facteurs naturels........ si vous considerez que la notion travail est un facteur naturel chez les allemands vous vous avez raison

à écrit le 12/12/2012 à 3:29
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Que ceci nous serve de leçon et espérons que le temps où l'Allemagne et la France se mettaient d'accord avant un sommet pour imposer leur solution aux autres soit révolu, parce-que c'est bien cela qui a conduit l'Europe au bord du précipice et qui a ...

à écrit le 11/12/2012 à 19:59
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Encore une merveilleuse réussite de l'U.E. ! On ne les compte plus. Enfin, nos trois rigolos s'en moquent, ils ont le prix Nobel du cirque Pinder.

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