Surprise : les Allemands aiment à nouveau l'euro

Un sondage montre que les compatriotes d'Angela Merkel regrettent de moins en moins le Deutsche Mark. Et ils ont d'excellentes raisons pour cela.
Copyright Reuters
Copyright Reuters (Crédits : © 2010 Thomson Reuters)

Nostalgiques du Deutsche Mark, les Allemands ? Pas tant que cela. Selon un sondage réalisé par l'institut Forsa et publié ce matin dans le quotidien Handelsblatt, seulement 27 % des personnes interrogées outre-Rhin souhaiteraient revenir à l'ancienne monnaie de la République fédérale. En 2012, ils étaient 50 % à espérer un tel retour. A l'inverse, ils dont désormais 69 % à vouloir que l'Allemagne demeure dans la zone euro. En un an, les Allemands se sont donc découverts enthousiastes de l'euro. Selon l'étude Forsa, plus les revenus sont élevés et plus l'attachement à la monnaie européenne est fort. Parmi les personnes dont les revenus dépassent 3.000 euros par mois, le soutien à l'euro est de 79 %. En termes politiques, les sympathisants écologistes y sont les plus favorables avec 88 % de partisans, suivis par les proches du parti libéral (83 %) et par les sympathisants chrétiens-démocrates (75 %).

Le travail d'Angela Merkel

Il y a donc eu en Allemagne un vrai tournant l'an passé. La population n'est plus vraiment tentée par la sortie d'une zone euro qui, voici encore un an, apparaissait comme coûteuse et dangereuse pour la stabilité. Faut-il y voir un effet de la politique européenne d'Angela Merkel ? Sans doute, puisque cet enthousiasme est concomitant avec une popularité sans précédent de la chancelière pour laquelle, selon un récent sondage, près de 60 % des Allemands voteraient si on élisait directement le chef du gouvernement. Depuis un an, Angela Merkel a imposé en Europe ses positions et l'a fait savoir outre-Rhin. Elle a fait adopter par les plus réticents, y compris la France, le pacte de stabilité qui renforce les restrictions budgétaires, elle a permis de calmer les tensions sur les marchés en donnant son feu vert au programme OMT de rachat de titres souverains de la BCE et surtout, elle a défendu becs et ongles le « contribuable » allemand.

L'affaire de Chypre l'a montré aux Allemands qui ont vu combien était ferme la position de son gouvernement fédéral pour ne pas céder un pouce sur ce point. Et combien la BCE a suivi cette voie par son « ultimatum » à Nicosie. Autrement dit, progressivement, les Allemands se sont convaincu qu'avec la position de force de l'Allemagne dans la zone euro, la monnaie unique défendait, malgré tout, leur « culture de la stabilité. »

Les bénéfices de l'euro

D'autant que, au final, l'euro est loin d'être une mauvaise affaire pour l'Allemagne. Si les réformes Schröder ont beaucoup participé à la forte croissance allemande à partir de 2006 (à l'exception de 2009), la monnaie unique n'y est pas non plus pour rien. Elle a sécurisé les importations en provenance de la zone euro pour les entreprises allemandes et elle a également protégé leur avantage compétitif en empêchant les dévaluations compétitives fréquentes jusqu'au début des années 1990. Le succès du commerce extérieur allemand, c'est aussi le fruit de l'euro. Sans compter que la crise de l'euro elle-même a beaucoup apporté à l'Allemagne, malgré l'ampleur des garanties de ce pays sur les mécanismes d'aides : les taux d'emprunts de l'Allemagne sont très bas, ce qui a favorisé la consolidation budgétaire et l'influence de l'Allemagne en Europe n'a jamais été aussi importante depuis les débuts de la construction européenne. Les Allemands sont donc bien des raisons d'être attachés à l'euro.

Ce sondage est donc une bonne nouvelle pour Angela Merkel et une mauvaise pour le nouveau parti, Alternative für Deutschland (AfD) qui entend défendre la sortie de la zone euro. Ce parti, pour lequel un quart des Allemands pourrait voter, selon un sondage, n'a pas encore fait savoir s'il entrait ou non en lice pour les élections fédérales du 22 septembre.
 

Commentaires 33
à écrit le 09/04/2013 à 21:36
Signaler
Un sondage ne fait pas l'opinion, mais la soupe propagandiste servie tous les jours par les médias, oui ! Donnez autant de temps de "cerveaux disponibles" aux anti-euro (ceux qui ont de vrais arguments pas les bouffons genre Mélenchon, Le Pen ou Dupo...

à écrit le 09/04/2013 à 16:01
Signaler
Romaric, romaric ! L a France doit prendre son indépendance de l'Etat allemand ....

à écrit le 09/04/2013 à 14:49
Signaler
Les allemands ont à nouveau confiance dans l'euro. Cela veut dire que la monnaie unique est devenue moins dangereuse et ne menace plus la prospérité des européens. Qu'attendent les français pour se mettre au travail? Un nouveau pacte pour l'emploi, u...

à écrit le 09/04/2013 à 14:19
Signaler
les économistes sont des yakafautquons; Ils oublient que les sociétés existent, que la France n'est pas l'Allemagne. La rigidité des prix et des salaires en france en Italie, en Grèce fait que toute dévaluation interne est vouée à l'échec, pas en All...

le 09/04/2013 à 15:40
Signaler
Sauf que vous oubliez qu'une dévaluation n'est pas une solution mais un déplacement du problème.

le 10/04/2013 à 11:56
Signaler
@Thargor Vous n'y êtes pas. La dévaluation ne peut être qu'une conséquence d'une sortie de l'union des républiques bananières soit un retour au nationalisme bien affaibli depuis plus d'une décennie par la technocratie de Bruxelles. Les peuples europ...

à écrit le 09/04/2013 à 14:15
Signaler
Parce que les Allemands ne l'aimaient plus l'Euro : il est vrai que die Alternativen avait le projet de faire sortir les Allemands de l'euro : c'etait totalement n'importe quoi pour les Allemands : si tout le monde veut sortir de l'euro, tout le sys...

à écrit le 09/04/2013 à 14:10
Signaler
la différence entre la France et l'Allemagne on peut la constater jour par jour. Depuis décembre2012 et à ce jour le parlement a passé sont temps à discuter des problèmes qui n'ont rien à voir avec la triste réalité du Pays,voir mariage,adoption,boit...

le 09/04/2013 à 15:39
Signaler
Vous avez raison, hélas.

à écrit le 09/04/2013 à 14:02
Signaler
Je ne sais pas d´ou sortent ces chiffres de sondage mais pourt moi qui vie ici en Allemange (du Sud) je ressens exactement le contraire: - les allemands ont été très méfiants au début en 2002 . Il y a eu de nombreux abus du genre taxes de parki...

le 09/04/2013 à 15:29
Signaler
" tous savent que aucun d´eux ne pourra rembourser et que les garanties ne seront plus des garanties mais des obligations de payer cher, très cher les gaberies et le manque de rigueur budgetaires des pays du sud" : En supposant que l'Irlande, la Grèc...

le 09/04/2013 à 15:40
Signaler
ventrachoux: svp-bitte lesen sie -lisez le Handelsblatt de ce jour.Vous aurez la réponse à vos angoisses. merçi et auf bald.

à écrit le 09/04/2013 à 13:36
Signaler
Merkel c' est le dernier rempart de la France . Heureusement qu'elle est là car ce n' est pas avec nos comiques de tous bords que l' on pourrait s' en sortir . Vous réalisez que si nous vendons des Airbus c' est grâce à la garantie des financements p...

le 09/04/2013 à 14:13
Signaler
si nous vendons des Airbus, c'est parce qu'ils existent et s'ils existent c'est en grande partie grâce aux programmes de l'aérospatiale française, et pas à DASA.

le 09/04/2013 à 17:47
Signaler
@de th Dois-je vous rappeler que l'Allemagne donne moins que la France à l'Europe. Alors faire croire que ce pays a toujours la main à la poche pour venir en aide aux autres nations est une pure fumisterie. J'ai des amies Allemand et je vous conseil...

le 09/04/2013 à 19:46
Signaler
L'Allemagne est le plus gros contributeur au budget de l'UE depuis toujours. En montant absolu, par tête et en % du PIB l'Allemagne paye plus que la France. L'équation budgétaire européenne a toujours été archifavorable à la France à cause des subven...

à écrit le 09/04/2013 à 13:07
Signaler
Je suis tout a fait d'accord avec eux.Une monnaie force c'est pour un pays un enorm Atout, ce qui permet d'achter a l'etranger plus facilement les matieres premieres manquantes.

à écrit le 09/04/2013 à 12:56
Signaler
On se contente de ce que l'on a quand d'autres, en Europe, se plaignent que la monnaie soit inadapté a leur économies! Avant l'arrivée de l'Euro, nul ne semblai se plaindre de sa monnaie! Celle ci s'adaptai a l'économie reelle! Pourquoi ne pas creer...

le 09/04/2013 à 13:40
Signaler
De plus certains pays comme le Royaume Uni tentent en vain de relancer leur économie en "dévaluant" leur monnaie par la création monétaire. Sans aucun succès. Il n'y a que les Français pour croire dans les remèdes miracles (nouvelle monnaie, nouveau ...

à écrit le 09/04/2013 à 12:11
Signaler
L'Euro a été fait par les allemands, pour les allemands, mais ils ont fait croire le contraire. La Fance a besoin d'inflation pour cacher les inégalités dans une société qui se veut égalitaire et donc de dévaluations périodiques pour retrouver sa com...

le 09/04/2013 à 13:16
Signaler
Libre aux français de faire comme les allemands, c'est-à-dire baisser leurs prix, salaires et loyers ! L'essentiel est de le faite intelligemment, par tranches de 3% étalées tous les 6 mois par exemple...

le 09/04/2013 à 13:26
Signaler
C'est une très mauvaise analyse...On a forcé les allemands à accepter l'euro, ils ont été obligés de sacrifier leur bon Deutschemark, auquel le florin était couplé, ce qui a profité à toutes les monnaies en train de sombrer, comme le franc.... Les fr...

le 09/04/2013 à 13:53
Signaler
Bellini: vous avez une vision parfaite de la situation:la faute,faiblesse,méconnaissance des problèmes,l'arrogance,etc.etc. c'est à qui ? aux allemandes ou les partenaires? Qui a soumis qui ou mieux qui a laissé se soumettre? Mea culpa mea maxima cul...

le 09/04/2013 à 14:10
Signaler
Avant l´Euro la plupart des monnaies européenens éaient deja couplées avec une parité à taux fixe avec le DM. Le FFetait aussi couplé au DM. Le taux de change n a jamais été un problème et aujoud´hui encore il n y a pas de prolbeme EURO. Il y a ...

le 09/04/2013 à 14:11
Signaler
Vous avez entendu parler du SME ? vous savez dans quel état étaient l'ensemble des monnaies européennes ? y compris le Mark surévalué ? et les jeux favoris des spéculateurs ? Heureusement que l'Euro est là.

le 09/04/2013 à 16:16
Signaler
La Grèce a vu son PIB baisser de 25 % depuis le début de la crise et ses prix....de 0,1%. Pour qu'une dévaluation interne fonctionne en Grèce, faudra-t-il que son PIB baisse de 90% ? Les francais, les italiens, les grecs ne sont pas allemands et ne p...

à écrit le 09/04/2013 à 11:59
Signaler
QUI MAINTENANT POURRA DIRE QUE LES ALLEMANDS C'EST A DIRE LE QUIDAM ALLEMAND NE COMPRENNENT PAS QUE L4EURO A ÉTÉ UN FORMIDABLE CHEVAL DE TROIE POUR LA CONQUÊTE ALLEMANDE ET LA VASSALISATION DE L'EUROPE CONTINENTALE; PLUS DE DEVALUATION COMPETITIVE DE...

le 09/04/2013 à 13:40
Signaler
Du calme ...vous avez l'air ENERVE, ne CRIEZ PAS

le 09/04/2013 à 14:10
Signaler
Mais cher Monsieur, je reste calme, simplement j''hausse le ton, car a priori la technocratie française et les politicards français en dehors de quelques uns n'entendent pas assez, n'ont pas assez de c...pour dire STOP on ne joue plus avec des règles...

le 09/04/2013 à 15:31
Signaler
La France aboie, grogne, conteste, jalouse, critique, ne change pas, ....d'autres font des réformes. Bref, la France ferait mieux de balayer devant sa propre porte. Il y a tellement à faire.

le 09/04/2013 à 15:54
Signaler
Vous oubliez qu'ils n'ont de pouvoir que ce qu'on leur laisse.

le 09/04/2013 à 16:00
Signaler
La dévaluation c'est l'arme du court terme et du pauvre à qui il ne reste plus qu'une solution : vendre bon marché, au rabais, et finalement à perte. Vous remarquerez que deux approches animent le débat : investir dans un outil de production qualitat...

le 09/04/2013 à 17:01
Signaler
tradition latine oblige, on baisse le pantalon quand c'est imporatnt, et on se bat farouchement pour l'honneur quand c'est inutile...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.