
Réduire les dettes publiques des pays de la zone euro, en particulier de ceux en difficulté. C'était l'objectif affiché des dirigeants européens, Allemagne en tête, et de la troïka pour les faire revenir sur le chemin de la croissance. Le moyen ? Réduire les budgets nationaux. C'est sur ce modèle qu'a vécu la zone euro ces cinq dernières années. Avant que çà et là, les avis commencent à changer.
Les pays sous programme payent l'addition
Les données publiées par l'institut européen des statistiques Eurostat lundi soir sont éloquentes en ce qui concerne l'échec de la gestion de la crise des dettes européennes. Elles montrent en effet que les pays qui ont appliqué les mesures de restrictions budgétaires les plus drastiques ont vu leurs dettes publiques augmenter de manière très importante. En Grèce, elle a explosé, pour passer de 136% du PIB au premier trimestre 2012 après le haircut, à 160% du PIB aujourd'hui, son niveau d'avant restructuration. En Espagne, elle est passée de 73% à 88% du PIB sur la même période. Et au Portugal, de 112% à 127% du PIB en un an.
L'Irlande, érigée en exemple par les tenants des coupes budgétaires, ne fait pas mieux. Sa dette publique atteint désormais 125% du PIB alors qu'elle ne représentait "que" 106% de la richesse nationale un an plus tôt. Quant à l'Italie, qui vient de sortir de la procédure de surveillance pour déficit excessif pour avoir rempli ses objectifs, elle n'est pas non plus en reste, même si la progression est moins spectaculaire. En un an, sa dette publique est passée de 123% à 130% du PIB.
Variation des dettes publiques de la Grèce, du Portugal, de l'Irlande et de l'Espagne de 2012 à 2013 (exprimées en pourcentage de PIB)
(Chiffres Eurostat / Graphique LaTribune.fr)
Le modèle du tout austérité s'effrite
La première remise en cause de ce modèle était intervenue en décembre lorsque le FMI, l'un des artisans de la cure d'austérité dans le sud de la zone euro, avait reconnu avoir mal évalué l'impact de l'austérité sur la croissance. De fait, les restrictions budgétaires ont pesé plus que prévu sur les économies sous programme. Ensuite, l'institution de Washington avait fait son mea culpa a minima sur la gestion de la crise grecque. Selon elle, la dette du pays aurait due être restructurée bien plus tôt et de manière plus importante. Elle en a par ailleurs profité pour égratigner le dogmatise européen sur la question. Depuis, le G20 soutient un discours "pour la croissance", qui doit être prioritaire sur l'assainissement budgétaire.
Dette publique par Etat membre pour le premier trimestre 2013 (exprimé en pourcentage de PIB)
(Chiffres Eurostat / Graphique LaTribune.fr)
>> Pour aller plus loin: Et si une erreur de calcul avait imposé la rigueur budgétaire
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a le à :
On peut même se demander qu'elle réelle indépandance ont cette "caste" qui, formée dans les mêmes écoles et sur le même modèle, sont les valets de l'oligarchie qui nous dirige !!!
a lire cet article, j'ai l'impression que le journaliste qui a écrit soit de gauche. Il serait faux de dire que le taux d'endettement ait explosé dans les pays où on pratique une politique de l'austérité. Cependant vous n'avez pas d'autre choix. Si vous voulez vivre au dessus de vos moyens, il faut trouver quelqu'un qui accepte de vous prêter dans des conditions raisonnables, sinon comment faiites-vous alors?Par ailleurs, j'ai lu un article où l'on constate une augmentation générale du taux d'endettement des pays de l'OCDE. La France est très bien positionnée dans ce classement. J'ai une question à vous poser personnellement, est ce qu'on a déjà pratiqué l'austérité en France? Je ne vois que les impôts augmenter à tous les étages.
" ..] Elles montrent en effet que les pays qui ont appliqué les mesures de restrictions budgétaires les plus drastiques ont vu leurs dettes publiques augmenter de manière très importante. [.."
Le taux d'imposition est presque du 35% pour les employés, 42% pour les entrepreneurs (contractors) and 12.5% pour les entreprises (corporate tax).
Le Royaume-Uni ont un taux d'imposition du 24% pour les employés...
Vous devez m'excusez, mais je suis presque oublié la langue. :)
La plus part sont juste des moutons.
Pas besoin d'avoir fait Polytechnique ou l'Ena pour comprendre comment le maelström se met en place...
de compréhension au niveau économique trop importantes.
Monsieur Renier il n'y a aucune surprise à voir le ratio dette/PIB augmenter, et cela serait le cas même sans l'austérité.
- le déficit public, même dans l'austérité, est de l'ordre de 10% du pib. Du coup INEVITABLEMENT, la dette de la grèce en % du PIB augmente de 10 points - ceteris paribus (c'est à dire à PIB constant et hors taux d'intéret).
- le PIB (dénominateur) diminue de 6-7% par an.
Donc oui les effets conjugués font augmenter la dette.
MAis cela serait le cas - en pire - même sans l'austérité.
Votre numérateur augmentant chaque année de 10 points augmenterait sans austérité de 20 points.
Votre dénominateur régresserait peut-être moins vite, mais il n'y aurait bien entendu aucune chance d'avoir une croissance à deux chiffres, et la dette augmenterait aussi, voire plus vite.
Autrement dit Monsieur Rénier, ce qui est intéressant, c'est comme l'a dit un intervenant l'évolution MARGINALE de la dette, qu'on peut approcher par l'évolution du ratio déficit/PIB.
Si ce ratio effectivement continue d'augmenter, c'est que l'austérité est délétère.
Si ce ratio diminue, alors on se rapproche de ce qu'un certain président a qualifié dans un autre contexte "'d'inversion de courbe"....
Bref, un article pas assez analytique, malheureusement!
Je suis tout à fait d'accord avec TC : la dette sert de pompe à fric à une petite minorité, est là in fine à acheter pour rien des biens que les peuples ont mis des siècles à créer et faire revenir trois siècles en arrière ces mêmes peuples en remplaçant rois ou monarchie par oligarchie.
Pigé ?
L'Europe fédérale nous appauvrit, la troïka mondialisée nous rend esclaves pour dette.
Cela fait un sacré bout de temps que Marine Le Pen le dit (allez sur le site du FN).
Il faut sortir de l'Euro ! C'est pourtant simple à comprendre !
Austérité,... austérité selective aurait été plus pertinente. On réduit les dépenses là où elles ne servent à rien, et on investit là où ca peut rapporter.
Mais non, on fait de l'austérité débile.
Merci monsieur Cameron d'avoir lancé la mode. Votre prédécesseur lui voulait investir dans les énergies du futur pour relancer la Grande-Bretagne.
Ce qui serait intéressant d'étudier c'est le montant des emprunts mensuels des pays avant et après l'application de la politique de l'austérité dans ces pays.
On aurait pu aussi dire que les pays qui ont le plus laissé progressé la dette sont ceux qui sont obligé maintenant de faire des économies. Ou que ceux qui profitent de la force de l'euro malgré une dette élevée peuvent persévérer car il y aura toujours des pigeons pour payer pour eux
C'est bien pour cette raison que la Grèce a besoin d'armes pour conserver une certaine défense de dissuasion.
la vérité c'est qu'en France on dépense 65milliards de trop par an.....déjà que l'ump arrive pas a trouver 11millions alors imaginez....1000? de trou/an/Français soit 20.000? sur 20anspar tete, enfants, actif, inactif et vieux inclus...et encore ya pas mal de choses incompletes comme les retraites et la sécu qui sont comme chacun sait bien dans le rouge aussi, De+ le poids de la dette coute très cher.
alors s'endetter c'est bien si c'est pour faire tourner une boutique, mais quand ca tourne pas, c'est qu'on va direct sur de la faillite agravée des intérêts..
et il va falloir faire du bénéfice si on veux rembourser, ou de la croissance (ce qui est impossible sans le secteur secondaire qui delocalise a gogo)
Donc l'austérité..que dis je l'equilibre budgetaire est une solution moins onéreuse et risquée que l'endettement a gogo...
les politiques et journalistes feront moins les malins si la France arrive au niveau du Portugal et de la grece dans plusieurs années, ce qui ne peux qu'arriver vu qu'on est dans le rouge de très loin tout les ans. un jour ou l'autre les vannes d'argent se fermeront et on demandera de rembourser...
mais l'autruche reste notre unique choix politique.
car ceux qui disent la vérité ne sont pas élus....c'est aussi ca la démocratie, le peuple est bete et pas courageux, mais il vote...et il veux: la santé, la retraite, l'education gratuite, du boulot, moins d'impot, et de la tune aussi pourquoi pas?
Si les états empruntait autant qu'il le voulait, comment rembourse-t-il? En faisant marcher la planche à billet? Et le pouvoir d'achat des français à l'étranger alors? Et pourquoi dans ce cas, continuer à dire que l'on emprunte, autant faire créer directement l'argent quand on en a besoin.
Le recours au privé était avant tout pour reconnecter ces budgets avec les réalités économiques : les emprunts, ça coute (de la dette), et ça n'est pas donné à tout le monde....
Vous parlez d'investissement, mais on investit de l'argent à soi, sinon, c'est du crédit. Et en effet, les états peuvent toujours "s?asseoir" sur leur dette....et se couper du reste du monde, puisqu'ils feront fuir tout les investisseurs. Vu le nombre d'investisseur étranger en France, on est pas dans la merde si on décidait de le faire ...
Quand on parle de finance, il faut aussi être rigoureux sur tout les tenants et aboutissant: c'est facile de balancer deux ou trois cliché, au lieux de comprendre de quoi on parle réellement...
Le seul problème, il est là : les gouvernements sont incapables de gérer correctement un budget ! Je rappelle quand même que ce sont nos impôt qui sont dépensé ! Si nos impôts servent à financer un état faillitaire , je préfère les garder pour moi !!
Votre exemple d'un ménage qui achète un logement cela correspond a une dette et, effectivement, utilisée a bon escient c'est une bonne chose car peu, sinon, pourrait s'acheter un logement.
Cette article parle non pas de la "dette publique" mais du "déficit budgétaire". Pour reprendre l'exemple d'un ménage, c'est comme si tous les mois le ménage était déficitaire c'est a dire qu'il dépense plus qu'il ne gagne... ce qui n'est pas une bonne chose. On peut très bien avoir une dette (prêt sur un logement par exemple) sans être en déficit tous les mois (si les revenus sont suffisants les mensualités de la dette doivent être remboursées sans problème).
La logique est la même pour un Etat: avoir des dettes c'est bon pour l'investissement mais il faut être en mesure de rembourser cette dette sur le long terme (capital+intérêts ). Pour cela, il faut que le budget ne soit pas déficitaire.
Comment n'y a-t-on pas pensé plus tôt ?
D'autre part, l'Allemagne a eu l'intelligence de réduire à zéro son déficit budgétaire entre 2006 et 2008 en profitant de la croissance mondiale, que la bande d'amateurs qui était alors au pouvoir n'a rien fait
La France est la 6eme puissance ÉCONOMIQUE mondiale, de l'argent il y en a, et le pire c'est que ce sont les moins aisés qui disent que les riches payent trop d'impôts!!!!
- division du travail
- standardisation
- augmentation des salaires pour augmenter la consommation et donc la croissance.
Nos dirigeants sont donc moins intelligent que nos collégiens ?
Je suis certain que si on prend en compte cette variation, les calculs risque de donner un tout autre résultat.
De plus la chute du PIB est la cause du plan d'austérité, pas la conséquence.
Je ne suis pas du tout un tenant de l'austerité mais il fallait le noter.
Par ailleurs, vous dit "comparons ce qui est comparable" : dans ce cas pourquoi xomparer la gréce et l'Espagne ? Economiquement la Gréce est plus proche d'un pays comme la Tunisie(corruption, peu d'industrie ou de service a forte valeur ajouté) que de l'Espagne qui dispose de secteurs économique performant (automobile par exemple)
Je suis d'accord avec vous. Aujourd'hui il n'y a MÊME pas de débat sur cette question. Or, elle est fondamentale. Je trouve totalement hypocrite toutes ces tergiversations qui ne mènent nul part. Tant qu'il y aura autant de dette, autant de dépendance par rapport à ceux qui ont de l'argent (alias "les marchés financiers"), tant que les banques continueront de faire n'importe quoi, de ne plus prêter comme elles le devraient, d'avoir le monopole de la création monétaire... et j'en passe des meilleures, on ne sortira jamais de cette crise. Car on sait très bien que l'on ne remboursera JAMAIS cette dette. Je nous vois mal avec 10% de croissance et un budget annuel à l'équilibre... Donc la dette continuera, continuera et continuera d'augmenter encore et encore... Et pendant que l'on ne fait rien, les peuples souffrent... jusqu'au jour où ça pètera.
niveau collégien.
A propos des défauts de paiement des pays de la zone euro, Jean-Marc Vittori écrit :
Réfléchir à l'effacement des dettes publiques.
C'est intenable. En un an, la dette publique a augmenté de 450 milliards d'euros dans les pays de l'euro.
[ ... ]
La deuxième manière est sans nul doute plus violente, mais elle va sans doute finir par s'imposer : c'est l'effacement d'une partie de la dette. En jargon, on parle de restructuration pour ne pas effrayer l'épargnant qui détient cette dette d'une manière ou d'une autre. La Grèce y est passée l'an dernier. Le Portugal, qui aura beaucoup de mal à lever les 15 milliards d'euros prévus sur les marchés l'an prochain, risque d'y aller. Les autorités européennes acceptent peu à peu la perspective de la restructuration, comme l'ont prouvé le plan grec de l'an dernier, l'intervention chypriote cette année, ou l'imputation des pertes des banques à leurs créanciers prévue dans le projet d'union bancaire. Le FMI, lui, a lancé en avril dernier un vaste chantier sur le sujet en soulignant que les restructurations ont souvent été par le passé trop faibles et trop tardives. Les propositions abondent : processus d'arbitrage, création d'une cour internationale de restructuration des dettes, allongement automatique des maturités des obligations émises par un Etat en cas d'assistance financière fournie par le Mécanisme européen de stabilité? La sortie de la crise européenne dépendra de notre capacité collective à gérer un effacement de dettes, puis ses conséquences économiques et sociales. Il est urgent d'y réfléchir.
Fin de citation.
Les pays européens qui vont faire défaut sont les suivants :
Grèce, Italie, Portugal, Irlande, Belgique, France, Espagne, Royaume-Uni, Chypre, et plus si affinités.