Droit du sol, droit du sang ou bien... droit du portefeuille? Malte ajoute un nouveau critère aux conditions habituelles d'attribution de la nationalité. Plus besoin d'être né dans l'archipel méditerranéen ni d'avoir des parents maltais. Désormais, la nationalité pourra s'acheter... pour la modique somme de 650.000 euros.
Ainsi en a décidé le parlement maltais en votant le 12 novembre en faveur de la proposition du gouvernement. L'objectif clairement affiché: attirer des investisseurs étrangers et trouver ainsi une nouvelle source de recettes pour les finances publiques. Il faut dire que le programme de "sauvetage" de l'économie chypriote a ouvert la compétition pour attirer notamment les investisseurs russes.
30 millions d'euros par an
Le Premier ministre maltais Joseph Muscat espère pouvoir obtenir 30 millions d'euros par an grâce à cette loi. Il faudrait pour cela qu'environ 460 personnes achètent la nationalité maltaise chaque année. Quelque 45 candidatures auraient déjà été déposées selon le quotidien anglais The Telegraph.
La république de Malte, 418.000 habitants, affichait un déficit équivalent à 3,3% du PIB en 2012, un niveau en hausse par rapport à l'année précédente (2,8%). Pour mémoire, en 2009, Bruxelles avait déclenché une procédure de "déficit excessif" (programme pouvant comporter des sanctions) à l'encontre du pays dont la dette avait largement dépassé la limite des 3% en 2008 et 2009.
Controverse
L'argument financier n'a pas convaincu l'opposition. Son chef de file, l'eurodéputé nationaliste Simon Busuttil a ainsi contesté cette loi en arguant que "dans la vie, il y a des choses qui ne s'achètent pas, et la citoyenneté en fait partie". Une association patronale juge par ailleurs que l'attribution de la nationalité telle qu'elle est désormais conçue manque de transparence.
Pour entrer en application, la loi doit encore être signée par le président maltais.