Le Portugal revient tester les marchés financiers

Lisbonne a annoncé vouloir émettre dès "le début de l'année" des obligations souveraines à 5 ans. Une façon de s'assurer une sortie du plan de sauvetage dès l'été.
Lisbonne a depuis longtemps le regard tourné vers Dublin. Mardi, l'Irlande a levé avec succès 3 milliards d'euros à 10 ans avec une demande supérieure de 3 fois à l'offre.

Le Portugal va jouer son va-tout. Lisbonne a annoncé ce mercredi qu'il allait émettre des obligations souveraines à 5 ans dès le début de cette année. L'objectif sera de lever assez de fonds pour éviter de devoir négocier une prolongation de l'aide européenne et du FMI qui arrive à expiration en juillet.

Si cette levée de fonds est un succès, alors le Portugal pourra annoncer cet été sa sortie du plan de sauvetage de 78 milliards d'euros qu'il avait sollicité en 2011. En 2013, le pays avait déjà mené un échange d'obligations pour allonger la maturité de sa dette et gagner du temps.

Lisbonne inspirée par Dublin

Le gouvernement n'a pas choisi cette date au hasard. Lisbonne a depuis longtemps le regard tourné vers Dublin et, mardi, l'Irlande a levé avec succès 3 milliards d'euros à 10 ans avec une demande supérieure de 3 fois à l'offre.

En mai dernier, le Portugal avait réussi un premier placement à long terme, mais entretemps, le pays avait connu cet été une crise politique, puis un doute sur la poursuite de sa politique d'austérité. Lisbonne peut néanmoins espérer compter sur le retour du goût pour les hauts rendements de la part des investisseurs pour réussir cette levée.

Croissance plus faible que l'Irlande

Reste que le Portugal n'est pas l'Irlande. Le pays est loin de connaître une reprise aussi rapide que l'île verte. En 2014, elle ne devrait pas dépasser 0,8 %. Surtout, si, comme en Irlande, les exportations sont le seul moteur de la croissance, elle ont un poids bien moindre dans l'économie.

Du coup, le poids des mesures d'austérité pèse plus lourd. Enfin, le Portugal doit faire face à un manque de distribution du crédit et à une très faible inflation. Entre août et novembre dernier, le taux d'inflation a évolué entre 0 % et 0,3 %. C'est dire si le risque de déflation, malgré le recul des coûts du travail, reste présent.

Pas de consensus politique

Enfin, le consensus qui existe autour de l'austérité en Irlande est loin de dominer au Portugal où le gouvernement est très impopulaire et où l'opposition de gauche a emporté les élections municipales en septembre dernier et où le chômage demeure très élevé (17,7 % de la population active).

Pourtant, la sortie du plan de sauvetage ne signifiera pas la fin de l'austérité, le déficit public, notamment en raison du poids de la dette (128 % du PIB), restera élevé en 2014 (4 % du PIB). Si Lisbonne réussit son retour sur le marché, il devra encore continuer de serrer la vis pour prouver à ses nouveaux créanciers sa solvabilité.

Commentaires 2
à écrit le 09/01/2014 à 0:41
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Le taux de chômage semble baisser et aujourd'hui même les chiffres sont tombés à 15,5%.

le 09/01/2014 à 9:04
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Le rêve reste le rêve;hélas.

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