Le Parlement européen a voté. D'ici trois ans, les fabricants de téléphones et de tablettes devront proposer un chargeur universel. "Fini les tiroirs remplis de 1.001 câbles et chargeurs différents", s'est réjoui l'eurodéputé socialiste belge Marc Tarabella.
L'Arlésienne de la Commission européenne
L'avènement d'un chargeur universel est l'une des Arlésiennes de la Commission européenne, qui est à l'origine de la proposition. L'exécutif européen l'avait déjà annoncé en 2010, à la suite d'un accord volontaire entre plusieurs industriels, dont Nokia, Sony Ericsson et Samsung. Aujourd'hui, il est par exemple possible de recharger son téléphone LG avec un chargeur Blackberry.
Apple a refusé de signer un accord volontaire
Mais jusqu'ici, tout reposait sur le bon vouloir des équipementiers. Or des fabricants comme Apple se sont distingués en lançant de nouveaux chargeurs alors même qu'un accord existait entre les différentes marques. Lors du lancement de l'iPhone 5, Apple a ainsi imposé son nouveau chargeur, le Lightning.
Moins cher, pratique et plus écolo
"Tous les citoyens y sont favorables", a commenté la commissaire européenne en charge du dossier, Neelie Kroes. L'imposition d'un chargeur universel est notamment défendue par le Centre européen des consommateurs. Ainsi, en cas de perte ou de destruction, tout chargeur pourra être remplacé par un modèle standardisé. Il sera également possible de prêter son chargeur à autrui. Sur le plan écologique, il s'agit de réduire le volume des déchets : selon la Commission, 50.000 tonnes de chargeurs, devenus inutilisables après la mort de leur téléphone, seraient jetés chaque année.
Un milliards de chargeurs inutilisés dans nos tiroirs
"Plus d'un milliard de chargeurs inutilisés dormiraient dans les armoires et tiroirs des Européens", indique le site de la Commission. Sont concernés non seulement les téléphones, mais aussi les tablettes, les récepteurs GPS et leur équivalent européen GALILEO, ainsi que les télécommandes pour portières de voitures. Malgré les avantages évidents de la réforme, Bruxelles s'est ménagé une période de transition de trois ans. D'ici là, la composition de la Commission européenne aura très certainement changé. Neelie Kroes pourrait donc bien éviter le bras de fer avec Apple.
