Immobilier : 184 expulsions par jour en Espagne en 2013

Par latribune.fr  |   |  322  mots
La justice européenne a récemment enjoint l'Espagne de mieux protéger ses accédants à la propriété, souvent menacés d'expulsion car endettés. (Photo : Reuters)
En 2013, 67.189 ordres d’expulsion par jour ont touché les locataires et propriétaires espagnols surendettés. Le chiffre indique la persistance de la crise immobilière en Espagne.

C'est l'éclatement de la bulle immobilière qui avait plongé le pays dans la crise, mettant fin à l'illusion du "miracle économique" espagnol en 2008.

Depuis, les expulsions se sont multipliées. Devenus insolvables, de nombreux Espagnols sont dans l'incapacité de payer leur loyer ou de rembourser leur prêt immobilier : le Conseil général du pouvoir judiciaire a indiqué vendredi avoir exécuté plus de 67.000 ordres d'expulsion de logements l'année dernière, soit 184 par jour en moyenne.

La Catalogne, région la plus touchée

La Catalogne, avec 24% des ordres d'expulsion exécutés, arrive en tête, suivie par la région de Valence (15%), l'Andalousie (14%) et la région madrilène (13%).

Avec un taux de chômage qui caracole toujours à 26%, l'Espagne ne peut pas compter sur une normalisation rapide du marché de l'immobilier.

Les banques contre une réforme pour soulager les Espagnols endettés

Si le nombre d'ordre d'expulsions prononcés est en chute de presque 10% par rapport à 2012, c'est grâce aux mesures décrétées par le gouvernement pour stopper l'hémorragie, a indiqué l'organe judiciaire espagnol.

Poussé par les associations qui dénoncent des suicides parmi les citoyens menacés d'expulsion, le gouvernement espagnol a tenté d'amender les lois régissant les crédits. Au grand dam des banques, qui détiennent les crédits immobiliers et qui sont souvent à l'initiative des procédures d'expulsion.

L'UE exhorte l'Espagne de protéger ses accédants à la propriété

La Cour de justice de l'Union européenne a récemment estimé que le droit espagnol n'était pas assez protecteur pour les citoyens qui se sont endettés pour acheter un bien immobilier. Ces derniers ne peuvent pas empêcher leur logement d'être hypothéqué en cas de clause abusive dans le contrat de prêt immobilier.

Le gouvernement espagnol s'est engagé à engager les réformes nécessaires pour se conformer aux règles européennes.