Le travail dominical divise les députés de la majorité

Par latribune.fr  |   |  554  mots
Alors que le patron des députés UMP à l'Assemblée nationale, Jean-François Copé, parlait d'un "accord extrêmement large" au sein de la majorité sur le travail dominical, une cinquantaine de députés de la majorité lancent ce vendredi un appel contre le projet de loi.

Une cinquantaine de députés de la majorité (Nouveau Centre et UMP) ont signé un appel, paru ce vendredi dans le "Figaro", et sur les sites d'"Ouest France" et de "L'Express", pour s'opposer au travail le dimanche.

La proposition de loi du député UMP Richard Mallié sur l'extension du travail dominical doit être débattue à l'Assemblée nationale dès la "première quinzaine de décembre", avait annoncé le secrétaire d?Etat à la Consommation, Luc Chatel, le 16 novembre.

En réponse à cette opposition venue de son propre bord, le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a précisé ce vendredi dans un entretien sur RTL qu'il n'était "pas question de faire travailler tous les Français le dimanche".

"Dans les zones touristiques, aujourd'hui personne ne s'y reconnaît, il faut clarifier le travail du dimanche", a-t-il souligné. Concernant les "zones de plus de 1 million d'habitants", comme les métropoles de Paris, Lyon, Marseille, et Lille, "il y a une logique à ouvrir les magasin le dimanche", a-t-il estimé.

"Mais il faut des règles, en premier lieu le feu vert du maire" et "ensuite l'accord du président de intercommunalité pour que "d'une commune à l'autre", on "ne déstabilise pas les choses. Et c'est ensuite le préfet qui va faire le zonage", a expliqué Xavier Bertrand.

En plus, il "faut des garanties pour les salariés de ces quatre grandes zones", qui bénéficieront d'un "volontariat renforcé", "pour que dans l'entreprise, avec les représentants du personnel, on soit sûr que ce ne soit pas un volontariat de papier", a-t-il déclaré.

Le ministre s?est exprimé également sur le cas des étudiants salariés. "Un étudiant m'a dit, je préfère travailler le dimanche que d'avoir travailler tous les soirs dans la semaine", or "il y a des enseignes qui en ont marre de payer des astreintes, et dans ces endroits-là, les étudiants ne travailleront plus le dimanche", a-t-il dit.

Au sein du groupe UMP, "il y a un débat, il n'y a pas unanimité, la démonstration est faite", a lancé Marc Le Fur, député UMP des Côtes-d'Armor et vice-président de l'Assemblée nationale, en réponse à ce qu'avait affirmé Jean-François Copé, président du groupe UMP à l?Assemblée, le 18 novembre, parlant d'un "accord extrêmement large" au sein de la majorité sur le travail dominical.

"Nous sommes un certain nombre de députés à considérer que le dimanche n'est pas un jour comme les autres, à considérer qu'une société, elle vit aussi de respiration, de rythme, de rendez-vous et c'est un rendez-vous social, le dimanche", a déclaré Marc Le Fur. "Je souhaite que le texte ne soit pas inscrit à l'ordre du jour" de l?Assemblé nationale, a déclaré Marc Le Fur.

"Le texte sera inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée", a répondu du tac au tac Jean-François Copé à l'AFP. "Je continuerai inlassablement mon travail de dialogue et d'explication jusqu'à la dernière minute", a-t-il assuré, affirmant ne pas craindre d'accrocs lors de l'examen du texte. "On ne demande pas l'extension du travail le dimanche, mais la mise en place d'une base juridique stable pour ne pas laisser les entreprises concernées à la merci de contentieux qui les fragilisent", a-t-il expliqué.