La commission chargée de statuer sur les litiges concernant l'élection au poste de premier secrétaire du Parti socialiste a officiellement conclu à la victoire de Martine Aubry avec 102 voix d'avance sur Ségolène Royal. Le Conseil national, "parlement" du parti, a confirmé le résultat officiel par 159 voix pour, 76 contre et deux abstentions.
"Je sens une responsabilité lourde (..) je ne peux l'accepter que parce que vous êtes là", a déclaré la maire de Lille, devant le Conseil national. "Le premier devoir qui est le mien, si elle l'accepte, est de rencontrer Ségolène", a-t-elle assuré "et de lui dire, moi j'ai entendu comme elle ce que nous ont dit les militants à Reims et derrière les militants, ce que nous ont dit les Français (...) nous voulons un Parti socialiste qui nous défende alors que nous n'avons même plus le courage de nous battre".
Après la proclamation de ces résultats, David Assouline, l'un des proches de Ségolène Royal a une fois de plus réclamé un nouveau scrutin pour désigner le premier secrétaire du PS. "Il y aura évidemment des tribunaux qui seront saisis. C'est déjà le cas", a déclaré de son côté Manuel Valls, le député de l'Essonne, sans plus de précisions. "Face à un déni de justice, il ne peut en être autrement", a-t-il ajouté. "C'est un déni de justice ce qui s'est passé ce soir".
Mais Ségolène Royal a calmé le jeu. "L'heure est à l'unité et au rassemblement", a-t-elle déclaré devant la presse. "Nous ferons en sorte d'être une force de transformation à l'intérieur du PS" et "nous allons continuer à nous investir dans le PS dont nous représentons la moitié des forces militantes", a-t-elle ajouté. "Chaque fois que la nouvelle direction prendra des décisions qui vont dans le sens de ce que nous avons défendu nous la soutiendrons. Chaque fois qu'elle n'ira pas dans ce sens nous essaierons de la convaincre".
Le vote des militants de vendredi dernier avait donné une avance de 42 voix (sur 134.734 suffrages exprimés) à Martine Aubry sur Ségolène Royal. Des procès-verbaux contestés émanant d'une "quarantaine de fédérations", selon une déclaration, lundi, de Jean-Pierre Mignard, avocat de Ségolène Royal et l'un de ses représentants au sein de la commission, ont été examinées par la commission lors des deux journées de lundi et mardi.