Vive passe d'armes à l'Assemblée entre la majorité, menée par le Premier ministre, et l'opposition

Par latribune.fr  |   |  484  mots
Le Chef du gouvernement a affiché son agacement face à la bataille de procédures et d'amendements imposées par l'opposition sur ce texte consacré à l'audiovisuel dont l'examen aura finalement duré au total près d'un mois. Celui sur le travail du dimanche qui s'annonce promet de connaître le même sort.

La bataille entre la majorité - elle-même parfois divisée - et l'opposition sur la réforme de l'audiovisuel avec la fin imposée par Nicolas Sarkozy de la publicité sur France Télévisions a abouti ce mercredi à un vif débat entre les deux camps, exacerbé par la présence, comme tous les mercredis, des caméras de télévision, séance de retransmission des questions d'actualité au gouvernement oblige.

C'est le premier ministre François Fillon qui a haussé le ton, à l'encontre notamment du président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, le maire de Nantes Jean-Marc Ayrault. Le Chef du gouvernement a affiché son agacement face à la bataille de procédures et d'amendements imposées par l'opposition sur ce texte consacré à l'audiovisuel dont l'examen aura finalement duré au total près d'un mois. Celui sur le travail du dimanche qui s'annonce promet de connaître le même sort. D'autant que la majorité a, là aussi, eu du mal à s'entendre.

C'est comme souvent sur un sujet mineur que la polémique a éclaté au grand jour. Jean-Marc Ayrault a critiqué un projet de loi organique réformant le travail législatif, dans la ligne de la réforme constitutionnelle de juillet. Il propose notamment de limiter la durée des débats et d'adopter une procédure d'examen simplifiée aux termes de laquelle le texte adopté par la commission est seul mis en discussion, sauf amendement du gouvernement ou de la commission, afin de limiter les blocages.
 

François Fillon lui a vivement répondu que le gouvernement n'avait pas l'intention de limiter les droits du parlement et voulait bien au contraire lui redonner plus de liberté et d'autonomie d'action. Une démarche battue en brèche, estime-t-il, par l'attitude actuelle de l'opposition. "Déposer cent fois le même amendement, ça n'a rien à voir avec le droit d'amendement, et ça n'a rien à voir avec la démocratie. Multiplier les incidents de séance, les interruptions, les suspensions, ça n'a rien à voir avec le droit d'amendement et ça n'a rien à voir avec la démocratie".

Et le Premier ministre de conclure, l'air furibond, : "ce n'est pas moi qui ai dit un jour sur ses bancs 'vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaires'". Cette phrase avait été prononcée en 1981 par le nouveau député socialiste de l'Indre André Laignel, à l'adresse du député gaulliste Jean Foyer lors du débat sur les nationalisations lancées par le gouvernement de François Mitterrand, élu à la Présidence de la République quelques mois plus tôt.

Jean-Marc Ayrault n'a pas répondu, pas davantage quand il a été pris à parti un peu plus tard par une député UMP puis par le président de l'Assemblée nationale, l'UMP Bernard Accoyer qui se défendait de toute partialité sur la question du temps de parole.