PS : des proches de Ségolène Royal entrent dans la direction

Par Source AFP  |   |  597  mots
Trois mois après l'élection de Martin Aubry a la tête du Parti socialiste, une dizaine de partisans de l'ancienne candidate à l'élection présidentielle sont entrés dans la direction.

La page "délétère" du congrès de Reims semble enfin tournée: trois mois après sa désignation controversée à la tête du PS, Martine Aubry a ouvert mardi soir sa direction à une dizaine de proches de Ségolène Royal, qui ont accepté au nom de "l'unité" du parti. Alors que se profilent les élections européennes de juin sur fond de crise économique, la direction du PS, déjà forte de 50 membres, s'enrichit de 31 nouveaux premiers secrétaires nationaux (SN) et SN adjoints.

"Il fallait tourner la page de Reims et la situation politique du pays obligeait au rassemblement", confiait à la veille du rassemblement le député Manuel Valls, proche de Ségolène Royal. Ségolène Royal a salué ce rapprochement, estimant qu'"une nouvelle étape s'ouvre avec l'entrée de (son) équipe dans la direction". Pour elle, "les Français ont besoin d'une gauche unie et apaisée. J'ai tout fait pour cela et cette union va faire du bien".

Ségolène Royal doit rencontrer "dans les jours qui viennent" Martine Aubry "pour définir avec elle la nature de ses missions", a annoncé l'eurodéputé "royaliste" Vincent Peillon à l'issue du bureau national. Ce dernier a choisi de ne pas entrer dans la direction tout comme d'autres "barons" royalistes, mais s'est félicité que la "page du congrès délétère" soit "enfin tournée".

Six "royalistes" deviennent secrétaires nationaux comme les jeunes "pousses" Najat Belkacem, adjointe au maire de Lyon (questions de société) et la députée Aurélie Filippetti (questions énergétiques), de même que les députés Jean-Patrick Gilles (famille) et Gaëtan Gorce (exclusion). Plusieurs proches de Mme Royal deviennent SN adjoints avec des portefeuilles "régaliens", ainsi Patrick Mennucci, maire du 1er arrondissement de Marseille (animation et développement des Fédérations), Frédéric Léveillé premier secrétaire fédéral de l'Orne (trésorerie), Carlos Da Silva, 1er fédéral de l'Essonne (rénovation). Autre proche de Ségolène Royal, le député Jean-Louis Bianco co-présidera le Forum des territoires avec la députée aubryste Marylise Lebranchu.

Plusieurs amis de Benoît Hamon intègrent la direction, comme l'eurodéputé Henri Weber (SN adjoint à la mondialisation), ainsi que d'autres soutiens de Bertrand Delanoë comme Yves Colmou (communication) ou Daniel Vaillant (président du Comité organisation des votes), et des proches de Martine Aubry comme André Laignel ou Laurent Baumel. La direction du PS a choisi d'annoncer cette intégration des "royalistes" -mariage de raison pour certains-, dans un communiqué global annonçant la liste des 31 membres complétant le secrétariat national du PS.

Ce rapprochement met un terme officiellement aux divisions qui avaient menacé d'explosion le principal parti d'opposition lors de son congrès de Reims. Martine Aubry, élue avec 102 voix d'avance sur Ségolène Royal, avait constitué son équipe de direction le 6 décembre sans les "royalistes", chaque camp se renvoyant la responsabilité de la désunion.

Cette ouverture avait été initiée récemment par des déclarations de Ségolène Royal, qui avait reconnu la légitimité de sa rivale: "Martine Aubry est la chef du Parti socialiste, et moi, je suis derrière". "Si Ségolène veut s'inscrire dans le projet, notre porte est toujours ouverte", avait répondu la patronne du PS. Reste à déterminer la responsabilité confiée à Ségolène Royal. On évoque de possibles missions à l'étranger, auprès du Parti socialiste européen.