Ségolène Royal entre en campagne, mais le PS cherche toujours son unité

Par Hélène Fontanaud  |   |  440  mots
Martine Aubry et Ségolène Royal se sont finalement mises d'accord pour un meeting commun le 27 mai.

Le nouvel armistice de la "guerre des roses" a été signé samedi par Ségolène Royal. Un communiqué et une déclaration sur RTL sont venus clore deux semaines d'interrogations sur la volonté de l'ex-candidate à la présidentielle et de Martine Aubry de mettre entre parenthèses leur rivalité pendant une campagne européenne à hauts risques pour le Parti socialiste.

"Je suis pour l'unité des socialistes. Ils peuvent compter sur moi quand les temps sont difficiles, je viens pour eux, pour tous ceux qui se battent, je viens délivrer un message d'espoir aux Français, et je viens pour que la famille de gauche soit rassemblée", a souligné Ségolène Royal sur RTL. En question, un meeting le 27 mai à Rezé, près de Nantes. Un temps annoncée comme certaine, la participation de Ségolène Royal avait été ensuite mise en pointillés par ses proches, qui rappelaient que la direction du PS n'avait toujours pas accordé à la présidente de Poitou-Charentes la place qui lui revient. L'ex-candidate à la présidentielle aimerait se voir confier des missions, notamment pour représenter son parti à l'étranger. Martine Aubry avait évoqué cette piste début février mais n'a jamais donné de suite concrète à cette proposition.

Interrogée hier sur Europe 1, la première secrétaire du PS a déclaré que sa rivale aurait "la place qu'elle souhaite avoir". Sans plus de précisions. Martine Aubry a aussi souligné que "personne n'aurait compris" que Ségolène Royal ne soit pas présente à Rezé. Claude Bartolone, l'un des lieutenants de la patronne du PS, a expliqué que cette nouvelle division aurait été "une arme incroyable donnée à la droite", déjà en tête des sondages pour le scrutin du 7 juin.

La semaine dernière, le PS a battu le rappel de ses ténors et de ses élus pour tenter de mobiliser un électorat encore marqué par les déchirements du congrès de novembre à Reims. Et, même en recul dans les sondages, Ségolène Royal demeure, selon l'expression de François Hollande, le meilleur "agent électoral" du PS.

Mais, sur le fond, l'impression perdure que deux partis coexistent depuis le congrès de novembre. Repliée sur ses activités en Poitou-Charentes, où elle se prépare à une bataille régionale difficile en 2010, Ségolène Royal poursuit son travail de réflexion, avec la présidentielle de 2012 en ligne de mire. "Il nous faut travailler, faire un projet de gauche pour contrer les politiques désastreuses de Sarkozy", a-t-elle déclaré la semaine dernière au quotidien espagnol ""El Pais".