Les rumeurs de nomination de Claude Allègre, ex ministre socialiste de l'éducation nationale, au gouvernement après le remaniement prévu post élections européennes s'amplifient. La décision "n'est pas prise", a déclaré ce lundi le porte-parole du gouvernement Luc Chatel. Mais il a souligné que l'ouverture de l'équipe gouvernementale à des personnalités n'appartenant pas à la majorité "doit continuer".

La perspective de cette nomination provoque la colère de Nicolas Hulot. Interviewé dans le Journal du Dimanche (JDD), il estime qu'une telle nomination serait "un bras d'honneur à ces scientifiques (NDLR qui dénoncent l'origine humaine du réchauffement climatique). Ce serait un signal tragique, six mois avant la conférence de Copenhague". Il se dit par ailleurs proche des idées des écologistes qui se présentent aux élections européennes, notamment sous la houlette de Daniel Cohn-Bendit.

Claude Allègre qui aime bien les formules frappantes - il avait parlé de "dégraisser le mammouth" à propos de sa volonté de faire bouger l'Education Nationale" - a toujours affiché ses doutes sur les questions de réchauffement climatique et de la responsabilité humaine dans ce phénomène, pourtant avancée par les 2500 experts scientifiques du Giec, le groupe d'experts intergouvernemental sur le climat.

Ce lundi, c'est au tour de l'ex-Premier ministre Alain Juppé (UMP), interrogé sur France Bleu Gironde, d'afficher ses réticences. Selon lui, une telle nomination constituerait un "contre-signal formidable. La personne de M. Allègre n'est pas en cause mais ses thèses sont bien connues: pour lui le réchauffement climatique n'est pas dû à l'activité humaine. Il est quasiment le seul à penser cela".

A ses yeux, '"il y a d'excellents esprits proches de l'UMP qui pourraient faire le job".

La décision de faire entrer au gouvernement l'ancien ministre socialiste Claude Allègre "n'est pas prise", a déclaré de son côté ce lundi le porte-parole du gouvernement Luc Chatel. Mais il a souligné que l'ouverture de l'équipe gouvernementale à des personnalités n'appartenant pas à la majorité "doit continuer".