Le siège de SOS Racisme perquisitionné, son président en garde à vue, dans "l'affaire Julien Dray"

Par latribune.fr  |   |  437  mots
Le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, a été placé en garde à vue mardi par les policiers de la Brigade financière. Ils ont également perquisitionné le siège de l'association, dans le cadre de l'enquête sur des mouvements de fonds suspects sur les comptes du socialiste Julien Dray.

"L'affaire" des mouvements de fonds suspects et des dépenses somptuaires, notamment destinées à des montres de grand prix, du député socialiste Julien Dray, a connu mardi un rebondissement spectaculaire. Dominique Sopo et cinq membres de SOS Racisme sont entendus depuis mardi matin par les policiers dans les locaux de la rue du Château des Rentiers (XIIIe), a indiqué une source judiciaire, citée par l'AFP (Agence France Presse). "Certains de ces six membres de SOS Racisme, dont le président, sont entendus sous le régime de la garde de vue", a-t-on précisé de même source.

Leur garde à vue est susceptible de durer 48 heures. Une perquisition était également "en cours" mardi en fin de journée au siège de SOS Racisme, situé avenue de Flandre (XIXème arrondissement). Ces gardes à vue ont été qualifiées de "vexatoires" par l'avocat de l'association, Me Jacky Benazerah, dans Le Figaro.

Les policiers soupçonnent l'élu socialiste, âgé de 54 ans, d'avoir bénéficié, par l'intermédiaire de proches collaborateurs, de fonds issus de comptes de l'association Les Parrains de SOS Racisme et de l'organisation lycéenne Fidl, depuis janvier 2006. Julien Dray, qui est un des co-fondateurs de SOS Racisme et de la Fidl, aurait bénéficié d'une partie d'une somme estimée à 351.027 euros.

Depuis l'ouverture de cette enquête le 10 décembre pour "abus de confiance", plusieurs membres de SOS Racisme, notamment du département de l'Essonne, ont été entendus par la police. Outre les liens historiques qui unissent Julien Dray à l'association, celle-ci a employé ses deux plus proches collaborateurs par lesquels aurait transité une partie des sommes.

Selon plusieurs sources proches de l'enquête, d'autres auditions pourraient être menées "prochainement", les enquêteurs ayant attendu la fin de la campagne des élections européennes pour entendre les principaux protagonistes de l'affaire, éventuellement sous le régime de la garde à vue.

Julien Dray a demandé à plusieurs reprises de pouvoir s'expliquer devant les policiers et d'avoir accès aux éléments de l'enquête pour se défendre. Le vice-président du conseil régional d'Ile-de-France "entend apporter un démenti formel aux affirmations inacceptables et radicalement contraires à la vérité consistant à faire accroire que ce dernier aurait perçu des dons de l'association SOS Racisme ou de la Fidl", a indiqué Me Florence Gaudillière, son avocate, dans un communiqué. "A cet égard, il est sidérant de constater que depuis maintenant six mois les autorités judiciaires et policières alimentent de manière hebdomadaire la presse d'informations tronquées de nature à entretenir une suspicion nauséabonde", a-t-elle déploré.