L'Assemblée nationale rejette la motion de censure socialiste

Par latribune.fr  |   |  372  mots
La motion de censure socialiste défendue par Laurent Fabius a recueilli 225 voix alors que 289 voix étaient nécessaires. Le président du MoDem, François Bayrou, a voté pour la motion. Une mise en garde contre le niveau d'endettement du pays, a-t-il plaidé.

L'Assemblée nationale a rejeté ce mercredi, sans surprise, la motion de censure socialiste défendue par Laurent Fabius contre la politique du gouvernement et "les dérives institutionnelles". La motion n'a recueilli que 225 voix : 289 étaient nécessaires (la majorité simple plus une) pour qu'elle soit adoptée afin de renverser le gouvernement.

Les socialistes avaient décidé de déposer cette motion faute d'avoir obtenu que le Premier ministre, François Fillon, engage sa responsabilité devant l'Assemblée nationale après le discours du chef de l'Etat devant le parlement réuni en Congrès de Versailles le 22 juin.

Le président du MoDem, François Bayrou, a annoncé dans les couloirs de l'Assemblée nationale qu'il votait pour la motion de censure. "Je ne peux pas dire que c'était une motion de censure enthousiasmante mais j'ai décidé de la voter pour une seule raison: un Etat qui multiplie les dettes méritait un signal d'alarme", a-t-il dit.

"Aborder les sujets de fond"

Le député et ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius s'est livré à une attaque en règle de la politique économique et sociale du gouvernement de François Fillon, sans oublier Nicolas Sarkozy. Il a d'emblée souligné, sur un ton ironique, que celle-ci n'avait pas "pour objet de renverser le gouvernement mais d'aborder les sujets de fond".

L'ancien ministre des Finances a par ailleurs réclamé la suspension du "bouclier fiscal", "proprement scandaleux en période de crise", la suppression d'un certain nombre de "niches" fiscales et a proposé de réserver les stock-options aux entreprises nouvelles. Il a également plaidé contre la privatisation de La Poste et pour "l'égalité" dans les médias publics et le "respect démocratique en matière judiciaire".

Répondant à l'orateur socialiste, le Premier ministre François Fillon, qui a qualifié cette motion de "terriblement caricaturale et défensive", a accusé l'opposition de suivre "le chemin de la nostalgie et de l'immobilisme". "Nous allons continuer à agir parce que nous n'avons pas d'autre choix que d'être audacieux pour tenir le choc de la crise et aller chercher la croissance", a-t-il dit avant d'avertir qu'il "n'y a aura pas de pause" dans les réformes "car l'avenir n'attend pas".