PS : Manuel Valls ne compte pas respecter l'ultimatum de Martine Aubry

Par latribune.fr  |   |  529  mots
Le député-maire PS d'Evry ne quittera pas le PS et ne se taira pas, malgré l'ultimatum lancé par Martine Aubry. Cette annonce fait suite à une lettre transmise mardi soir, dans laquelle Martine Aubry lance un ultimatum au perturbateur Manuel Valls.

La guerre interne continue au PS. Manuel Valls persiste, ce mercredi, sur le site web du "Monde" : "je ne quitterai par le PS, pas plus que je ne vais me taire". Cette annonce fait suite à une lettre transmise mardi soir et publiée par Le Parisien, dans laquelle Martine Aubry lance un ultimatum au perturbateur Manuel Valls.

La première secrétaire du PS, lassée que le député-maire PS d'Evry (Essonne) "explique (tous les jours) aux médias que le parti est en crise profonde, qu'il va disparaître et qu'il ne mérite pas de se redresser", lui a ordonné de se reprendre ou "de quitter le parti socialiste".

Martine Aubry adresse à Manuel Valls, qui ne cache plus ses ambitions pour la présidentielle de 2012 et assistait à la garden party de l'Elysée, une mise en demeure particulièrement claire : "c'est le moment de vérité. Je te demande de me faire part de ton choix dans les jours qui viennent, et d'en assumer toutes les conséquences pour l'avenir".

Cette lettre, dans laquelle la première secrétaire en profite pour défendre son action depuis son arrivée à la tête du parti, est une réponse virulente aux propos de Manuel Valls publiés vendredi par Libération. Le député PS avait déclaré "qu'il faut privilégier la clarté du projet au fétichisme des mots", soulignant qu'il est favorable au changement de nom du Parti Socialiste.

Laurent Fabius, ex-Premier ministre socialiste, a déclaré sur RMC Info / BFM TV, qu'il était satisfait "qu'on rappelle les uns et les autres au besoin d'unité. Il faut quand même qu'il y ait un pilote dans l'avion. (...). Au Parti socialiste, il y a toujours eu une grande liberté. Mais il y a des limites à ne pas franchir".

Claude Bartolone, député PS, a aussi réagi sur France Inter : "le parti ce n'est pas une auberge espagnole. (...) Je pense que Manuel Valls va faire attention à ce qu'il dit. Il est l'un des responsable politiques de la nouvelle génération qui a du talent".

Benoît Hamon abonde dans le même sens. Le porte-parole du Parti socialiste estime que ce rappel à l?ordre est destiné à souligner ?des règles élémentaires de vie en commun. (?). Chacun est libre de s?exprimer comme il veut dans ce parti, mais il y a aussi des devoirs, cela ne va pas au-delà?.

Harlem Désir, chargé de la coordination au PS, a, lui, jugé que Martine Aubry a dit ?tout haut ce que pensent de nombreux militants. On a besoin d'un rappel aux règles collectives dans un parti où certains donnent l'impression de vouloir jouer en permanence contre leur propre camp?.

En revanche, le chef de file des députés UMP, Jean-François Copé, s?étonne : ?chez nous, jamais personne ne sera l?objet de la moindre vindicte sous prétexte qu?il aurait une opinion différentes de celle de la majorité?.

Le vice-président du groupe UMP, Bernard Deflesselles, ironise : ?qu?elle écrive une lettre et la fasse publier le même jour, c?est intéressant comme méthode?.