Face à la polémique, Frédéric Mitterrand en direct ce jeudi soir sur TF1

Par latribune.fr  |   |  734  mots
Alors que la polémique enfle sur les passages de son livre, paru en 2005, relatant ses expériences de tourisme sexuel en Asie, le ministre de la Culture sera interviewé en direct ce jeudi soir sur TF1.

Devant l'ampleur de la polémique, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, réagit. Il sera l'invité du journal de 20 heures sur TF1 ce jeudi soir, interviewé par Laurence Ferrari. Quatre ans après la parution d'un livre relatant ses expériences de tourisme sexuel, racontées dans le récit "La mauvaise vie" (Robert Laffont), la polémique a rattrapé le ministre de la Culture, cible d'une campagne du Front national, reprise par certains responsables du PS.

Sur France 2 lundi soir, dans l'émission "Mots croisés", la vice-présidente du Front National, Marine Le Pen, s'était interrogée sur la "tache indélébile" que constitue la présence de Frédéric Mitterrand au gouvernement. Et mercredi, le porte-parole du PS, Benoît Hamon, avait qualifié de "choquant" le livre publié en 2005 par Frédéric Mitterrand et dénoncé un "ministre consommateur".

En fait, le livre de Frédéric Mitterrand était connu, salué à l'époque par une critique plutôt élogieuse. Mais la polémique est née, non pas après l'entrée au gouvernement, en juin, du neveu de l'ex-président de la république, mais après ses propos, il ya dix jours, à l'occasion desquels il avait pris dans un premier temps la défense inconditionnelle de Roman Polanski, rattrapé en Suisse par la justice américaine plus de trente ans après le viol d'une mineure. 

Depuis deux jours, la polémique n'a fait que grandir. Côté gouvernemental, si la solidarité est de mise, une certaine gêne est aussi parfois perceptible. Le ministre du Travail, Xavier Darcos, a estimé ce jeudi que Frédéric Mitterrand devait "répondre autrement que simplement par l'indignation" à la polémique. "Il n'y a pas de juge qui lui court après, personne ne fait de reproche à Frédéric Mitterrand sur le plan légal, on lui fait un reproche sur des comportement personnels, des comportements moraux, c'est à lui de répondre à cela", a déclaré le ministre sur France Inter.

Pour sa part, Henri Guaino, conseiller spécial du chef de l'Etat, a qualifié jeudi d'"indigne" la polémique. "Il n'y pas de faits" contre le ministre de la Culture, "tout cela est plein d'excès", a-t-il insisté sur France 2.

Très proche de Nicolas Sarkozy, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a récusé jeudi "les jugements à l'emporte-pièce" à l'encontre de son collègue. "Je ne connaissais pas Frédéric Mitterrand avant son entrée au gouvernement. J'observe simplement aujourd'hui que comme ministre de la Culture, il est unanimement salué", a déclaré sur RTL Brice Hortefeux. Interrogé sur la polémique autour du tourisme sexuel, il a répondu: "la question encore une fois, c'est que je ne sais pas si Frédéric Mitterrand l'a pratiqué".

Quant au secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, il a qualifié jeudi de "politique de fond de cuve" la polémique. "Ce n'est pas le ministre qui est attaqué, c'est l'homme", a-t-il déclaré sur i-Télé, dénonçant une "instrumentalisation nauséabonde" de la part du porte-parole du PS, Benoît Hamon. "Je pense que sur un sujet qui est personnel, qui concerne personnellement Frédéric Mitterrand, il faut qu'il s'explique lui-même. Ce n'est pas à nous de nous expliquer à sa place".

Laurent Wauquiez a comparé la polémique à l'accrochage durant la campagne des européennes entre François Bayrou et Daniel Cohn-Bendit, auquel le président du MoDem avait reproché des écrits sur la sexualité des enfants dans les années 70.

Côté opposition, le député PS Arnaud Montebourg a demandé jeudi à Nicolas Sarkozy et François Fillon de limoger le ministre de la Culture en raison de ses écrits sur le tourisme sexuel, jugeant que ce dernier a "agi délibérément en violation des lois nationales et internationales".

Par aileurs, le président PS du conseil régional d'Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, a jugé jeudi sur RFI qu'il devenait "difficile de maintenir au gouvernement une personne qui a été carrément coupable de faits que le gouvernement poursuit". "Il faut que le chef de l'Etat ou le Premier ministre prenne une décision là-dessus (...) Est-ce bien raisonnable d'avoir un ministre qui se vante d'avoir fait du tourisme sexuel ? Je pense c'est une question plus que politique, c'est une question éthique", selon lui.