Angolagate : Charles Pasqua met en cause Jacques Chirac

Par latribune.fr  |   |  337  mots
Le sénateur des Hauts-de-Seine veut prouver que l'ancien président de la République a participé à l'affaire de l'Angolagate. Il réclame la levée du secret défense.

Charles Pasqua ne lâchera pas prise. C'est le message qu'il délivre ce samedi dans le Journal du Dimanche (JDD). Le sénateur des Hauts-de-Seine, condamné à un an de prison dans l'affaire de l'Angolagate ne veut pas tomber seul. Il maintient ses accusations contre Jacques Chirac et son entourage.

Charles Pasqua précise que Jacques Chirac et ses collaborateurs étaient directement impliqués dans la libération de deux pilotes détenus par des serbes. "Avant la libération des pilotes, Jacques Chirac (...) m'avait même débloqué 900.000 francs sur les fonds spéciaux", explique-t-il. Selon lui, c'est Dominique de Villepin qui lui aurait remis l'argent à l'Elysée. "Alors quand je vois que Juppé, Balladur ou même Villepin ne se souviennent de rien, cela n'est pas sérieux !", s'indigne le sénateur. Charles Pasqua avance également qu'il aurait remis personnellement à Jacques Chirac un rapport sur l'affaire.

Accusé par la justice d'avoir touché 1,5 millions de francs en contrepartie de la remise de médaille du mérite à Arcadi Gaydamak, le sénateur précise : "Chirac sait bien que la médaille de mérite (...) était légitime. En tout cas le président était parfaitement au courant".

Pour son procès en appel, Charles Pasqua réitère son souhaite de voir le secret défense levé sur cette affaire. "D'ailleurs, je demande aussi la levée du secret défense sur toutes les affaires de ventes d'armes. On saura que moi, je n'ai jamais rien touché", explique-t-il.

Outre l'Angolagate, Charles Pasqua accuse l'entourage de Jacques Chirac de l'avoir évincé lorsqu'il avait annoncé en 2000 sont souhait d'être candidat à l'élection présidentielle de 2002. "J'ai l'intime conviction que son entourage a voulu m'éliminer".

Tous ces dossiers remontent à la surface au moment même où Jacques Chirac est renvoyé en correctionnelle pour le dossier des emplois fictifs. Un renvoi que Charles Pasqua trouve tout de même "un peu indigne. Ce système judiciaire qui juge plus de quinze ans après les faits me choque".