Les Verts vont monnayer leurs voix

Par Patrick Coquidé  |   |  330  mots
Pour le second tour, les "écolos" vont exiger des sièges au prorata de leurs résultats du premier tour.

"Les socialistes ne peuvent plus nous traiter comme des strapontins ni comme des idiots utiles", lançait, mercredi, lors d'un meeting en Ile-de-France le député Vert Noël Mamère. Dès dimanche soir, les dirigeants du PS vont en faire l'expérience. A peine les premiers résultats connus, les états-majors nationaux et locaux du Parti socialiste et d'Europe Ecologie (EE) vont en effet se retrouver pour discuter des conditions de la fusion de leurs listes pour le deuxième tour qui doit intervenir avant mardi soir.

Même si les derniers sondages ne créditent plus EE que de 13% ou de 14% nationalement (contre 16,3% aux européennes de juin) et ne laissent entrevoir une éventuelle victoire qu'en Alsace, les "écolos" sont bien décidés à monnayer chèrement leurs voix. Ils vont exiger des sièges au prorata de leurs résultats du premier tour et des postes de premier vice-président dans tous les conseils régionaux. "Si nous sommes bien au clair sur le projet, si nous nous respectons les uns les autres, il ne devrait pas y avoir de difficultés", espérait, jeudi, Martine Aubry dans une interview à Libération.

Mais pour Daniel Cohn-Bendit, coleader d'Europe Ecologie avec Cécile Duflot, le vrai rendez-vous se situe au lendemain du second tour. Le 22 mars - anniversaire de l'appel de Nanterre de mars 1968 ! - Dany le Rouge devenu Dany le Vert lancera un appel à un rassemblement durable de tous les écologistes, qu'ils soient encartés au parti Vert, comme Cécile Duflot, ou qu'ils aient simplement rejoint EE pour les élections.

Cohn-Bendit souhaite que ce rassemblement soit acté lors d'assises en juin. L'objectif est bien entendu 2012. Daniel Cohn-Bendit espère qu'une cinquantaine de députés écolos sortiront alors des urnes. En revanche, il ne se dit pas intéressé par une candidature à la présidentielle... Chez les Verts en tout cas, la perspective d'un grand rassemblement dont l'organisation est encore à définir passe visiblement mal.