Cacophonie entre socialistes et Verts en quête d'union

Au lendemain d'un franc succès, la gauche unie espère toujours réaliser un carton plein dimanche prochain à l'issue du second tour des élections régionales. Ce lundi soir, le Parti socialiste a annoncé avoir conclu un accord avec Europe Écologie. Mais les Verts assurent que les discussions se poursuivent. En Bretagne, faute d'accord et en l'absence de risque pour la liste socialiste, une triangulaire est en vue.

Parti socialiste et Europe Ecologie partiront unis pour le second tour des élections régionales. Arrivées respectivement en première et troisième position lors du premier tour, les deux forces de gauche ont conclu ce lundi soir un accord en vue de fusionner leurs listes. "Nous allons continuer les discussions avec les autres partis de gauche, mais avec les Verts, les discussions sont terminées", a expliqué Claude Bartolone, le bras droit de Martine Aubry, la première secrétaire du PS.

Seule exception: la Bretagne où les Socialistes et les Verts se maintiendront au second tour. Europe Ecologie réclamait entre 14 et 15 siéges, là où le PS n'était disposé qu'à lui en offrir 10. Ce désaccord ne devrait cependant pas avoir grand impact. La liste socialiste menée par Jean-Yves Le Drian ayant récolté 37% des voix au premier tour, loin devant les 24% de l'UMP et les 12% d'Europe Ecologie.

La gauche espère remporter les 22 régions métropolitaines. Il faudra pour cela notamment livrer une bataille très serrée en Alsace et parvenir à l'unité des listes en Corse, les deux seules régions pour l'instant contrôlées par l'UMP. Il faudra également rassembler les autres alliés, notamment le Front de Gauche, crédité de 6% sur le plan national mais capable de se maintenir dans plusieurs régions.

Dans le Limousin par exemple, les négociations viennent d'être rompues entre le PS et la liste d'alliance Front de gauche-Parti de gauche-NPA conduite par Christian Audouin (PCF) et créditée de 13% des voix au premier tour. Même en cas d'échec, les Socialistes sont là aussi en position favorable, après avoir recueilli 38% des suffrages, et peuvent compter sur les voix des Verts (10%).

Nettement battue au premier tour, la majorité parlementaire se contenterait bien d'un statu quo. Elle devra cependant composer avec une réserve de voix faible, ainsi que de triangulaires avec le Front national dans douze régions.

Scrutin particulièrement indécis en Alsace

Pour éviter une débâcle, l'UMP mise surtout sur l'Alsace. Mais l'issue du second tour reste incertaine: arrivée en tête (35%) au premier tour, la liste menée par Philippe Richert est talonnée par les socialistes (Jacques Bigot, photo) et les Verts qui viennent de fusionner. A eux deux, ils ont recueilli 34,5% des suffrages. Bien qu'en repli, le FN (13,5%) va pouvoir se maintenir au second tour. Sous la barre des 5%, le Modem ne pourra pas fusionner. Le report de ses voix et celui des autres petites listes sera néanmoins la clé du scrutin.

Huchon vers un troisième mandat

Arrivé en deuxième position (25%), Jean-Paul Huchon semble en mesure d'obtenir un troisième mandat a la tête de la région Ile-de-France. S'il obtient le plus mauvais score pour un président socialiste sortant à l'échelle nationale (25%), il est parvenu à conserver une avance significative sur ses alliés d'Europe Ecologie (16,5%). Pour l'UMP et Valérie Pécresse, les espoirs de reconquérir la première région de France se sont évaporés. La ministre de l'Enseignement supérieur a recueilli 28% des suffrages mais ne dispose pas de réelles réserves de voix.

Ségolène Royal, un tremplin pour 2012 ?

Ségolène Royal voulait faire de ces régionales un tremplin vers l'élection présidentielle de 2012. Elle est bien partie pour y parvenir. Avec près de 40% au premier tour, elle obtient le deuxième meilleur score socialiste, derrière Martin Malvy en Midi-Pyrénées. En fusionnant avec les listes d'Europe Ecologie (12%), la présidente de la région Poitou-Charentes ne devrait pas rencontrer de soucis face à Dominique Bussereau au second tour (29,5%).

Georges Frêche triomphe, envers et contre tous

Georges Frêche restera bien le président de la région Languedoc-Roussillon. Malgré les polémiques nées de ses dérapages verbaux, l'ancien maire de Montpellier a totalisé 38% des suffrages au premier tour. Très loin devant la liste officielle du PS, menée par Hélène Mandroux (8%). L'UMP Raymond Couderc arrive en deuxième position (19,5%) et ne pourra donc pas compter sur la présence de deux listes de gauche au second tour. Le FN est en revanche parvenu à se maintenir, avec 12,5% des voix.

Jean-Marie Le Pen revient sur le devant de la scène

Avec plus de 20% des suffrages en Provence-Alpes-Côtes-d'Azur, Jean-Marie Le Pen et le FN ont signé un retour en force. Ils talonnent ainsi de près l'UMP et le PS (respectivement 26,5% et 26%). Comme lors des précédents scrutins, la triangulaire du second tour devrait permettre au socialiste Michelle Vauzelle de s'imposer. Il faudra pour cela fusionner ses listes avec celles d'Europe Écologie (11%), théoriquement en mesure de se maintenir.

Marine Le Pen tout près de l'UMP dans le Nord

Après avoir raté son pari à Hénin-Beaumont lors des municipales, Marine Le Pen s'est relancée en obtenant un bon score dans le Nord-Pas-de-Calais: avec 18% des voix, elle arrive tout juste derrière la liste UMP-Nouveau Centre de Valérie Létard (19%). Le sénateur socialiste Daniel Percheron est arrivé en tête, récoltant 29% des suffrages. Le Front de gauche du communiste Alain Bocquet et Europe Écologie ont dépassé le seuil des 10%, mais ne devraient pas se maintenir au second tour.

Les nationalistes corses à nouveau arbitres

Avec 28% des suffrages en cumulé, les deux listes nationalistes ont réalisé dimanche leur plus gros score historique. Ces derniers se placent donc plus que jamais en arbitre du second tour. La gauche (40% au total) espère bien surmonter ses divisions pour l'emporter (trois listes sont en mesure de se maintenir), et ainsi éviter de revivre la mésaventure de 2004. Quant à l'UMP, il termine en tête avec 21% des voix mais ne dispose d'aucune réserve de voix.

Le PS en ballottage favorable en Basse-Normandie

La Basse-Normandie, région traditionnellement à droite, était l'un des principaux espoirs de l'UMP. Après le premier tour, la mission s'annonce difficile. Jean-François Le Grand est arrivé en second position, avec près de 28% des voix. Il est devancé par le socialiste Laurent Beauvais (photo), avec 32,5% des voix. Europe Ecologie complète le podium (12%) et fera liste commune avec le PS au second tour. L'UMP devra pour sa part compter sur un bon report de voix des électeurs Modem et FN, qui ont terminé juste sous la barre des 10%.

Les espoirs de la droite s'amenuisent en Franche-Comté

Autre terre de droite tombée dans l'escarcelle socialiste en 2004, la Franche-Comté était l'une des régions que l'UMP espérait reconquérir. Bien qu'arrivé en tête (32%), Alain Joyandet semble en mauvaise posture. Le secrétaire d'Etat ne dispose en effet d'aucune réserve de voix alors que la liste FN va se maintenir (13%). La socialiste Marie-Guite Dufay, qui a rallié le MRC de Jean-Pierre Chevènement, est donc bien partie. Elle a récolté 30% des voix et pourra s'appuyer sur le score des Verts (9%) pour le second tour.

Hervé Novelli en passe de perdre son pari dans le Centre

Le secrétaire d'État au commerce comptait bien profiter du retrait du socialiste Michel Sapin pour récupérer la région Centre. Mais, après des premiers sondages prometteurs, l'UMP a marqué le pas. Hervé Novelli a finalement récolté 29% des voix, tout juste devant les 28% de la liste PS menée par François Bonneau. Mais ce dernier devrait profiter du report des voix d'Europe Écologie (12%). Le FN est parvenu à se maintenir au second tour (11%).

La Champagne-Ardenne resterait à gauche

Comme dans le Centre, la droite est en position défavorable en Champagne-Ardenne, qui a pourtant voté à près de 60% pour Nicolas Sarkozy en 2007. La liste UMP de Jean-Luc Warsmann (photo) est au coude-à-coude avec celle du socialiste sortant Jean-Paul Bachy (32% contre 31%). Mais le très gros score du FN (16%) complique la tâche de la majorité, d'autant que le PS va fusionner avec Europe Ecologie (8,5%).

Pas de reconquête en Pays de Loire

Battu en 2004, François Fillon s'est personnellement investi dans la campagne en Pays de Loire, pour soutenir le candidat UMP Christophe Béchu (photo). Ce dernier s'est allié avec le MPF de Philippe de Villiers et au centriste Jean Arthuis. Insuffisant cependant pour arriver en tête au premier tour: l'UMP est devancé par la liste PS du sortant Jacques Auxiette (34% contre 33%). En mesure de se maintenir (13,5%), Europe Écologie devrait fusionner avec les socialistes, qui peuvent en outre compter sur les voix du Front de Gauche (5%).

Commentaire 1
à écrit le 16/03/2010 à 5:11
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le titre de l'article pue la droite patronale et hyper libérale ; regardez la réalité en face et pensez à la raclée que vous allez prendre dimanche vous et les votres.....

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