Le bal des prétendants pour Matignon bat son plein

Le remaniement annoncé avant l'été par Nicolas Sarkozy doit intervenir au plus tôt à la mi-novembre. Les appétits s'aiguisent, notamment pour Matignon.

Il se dit que Nicolas Sarkozy s'en amuse. En annonçant avant l'été un remaniement gouvernemental pour l'automne, le chef de l'Etat a bousculé les traditions de la Ve République mais il aussi fait naître dans la majorité un inhabituel sens de la compétition. Depuis quelques semaines, les ténors de l'UMP et du gouvernement se bousculent dans les médias pour faire valoir leurs compétences. Un bal des prétendants quelque peu décalé en pleine crise sociale mais qui s'explique par la volonté de Nicolas Sarkozy de former pour la fin de son quinquennat un gouvernement "resserré" d'une quinzaine de ministres. Tous n'en seront donc pas !

Le poste qui suscite le plus de convoitise est Matignon, ce qui est paradoxal car, depuis la nomination de François Fillon au lendemain de la présidentielle de 2007, il était de bon ton de dire que le poste de Premier ministre n'avait pas grand intérêt sous l'hyperprésidence Sarkozy. Jean-Louis Borloo est apparemment le mieux placé pour succéder à François Fillon. Coiffure assagie, le ministre de l'Environnement dépense beaucoup d'énergie pour s'imposer. Il a été soumis ces derniers jours à une "évaluation" à l'Elysée car François Fillon, qui ne décolère pas contre lui, avait souligné qu'il s'était montré bien discret dans la crise sociale. On a donc vu Jean-Louis Borloo monter en première ligne pour garantir l'approvisionnement en carburant, aux côtés du ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux. 

François Fillon semble lui hésiter entre la résignation à son départ prochain et la tentation de se battre pour conserver son poste. Le sondage BVA indiquant que 51% des Français sont favorables à son maintien à Matignon a dû lui mettre du baume au coeur. 

Des "outsiders" demeurent aux aguets. A commencer par le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, qui connaît bien Matignon pour y avoir été le directeur de cabinet de Dominique de Villepin de 2005 à 2007. Le Figaro Magazine lui consacre cette semaine un long portrait, judicieusement titré "Jusqu'où ira-t-il ?". Mais un autre quadragénaire chiraquien, François Baroin, est aussi sur les rangs.

 

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