Sarkozy : "la sécurité et le chômage sont les deux domaines de priorité absolue"

Mis à part le déblocage d'une enveloppe de 500 millions d'euros pour l'emploi, le président n'a pas fait d'annonces spectaculaires ce jeudi lors de son face à face avec neuf Français sur TF1. Nicolas Sarkozy s'est en revanche engagé à ne pas instaurer de taxes sur les plus values lors de la vente d'une résidence principale.
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La lutte contre l'insécurité et le chômage seront "les deux domaines de priorité absolue" du gouvernement en 2011... Voilà ce que Nicolas Sarkozy souhaitait faire passer comme message aux Français ce jeudi sur TF1. Une façon pour le président de la république de réconforter son électorat traditionnel, alors que sa cote de popularité reste à des niveaux bas.

Confronté à un panel de neuf Français sélectionnés par la chaîne, il s'est livré à un long travail d'explication de sa politique à partir des situations personnelles de ses interlocuteurs : un agriculteur, un médecin de campagne, un ouvrier des chantiers navals de Saint-Nazaire, une dirigeante de PME, une jeune enseignante ou une ancienne chômeuse... 

500 millions d'euros dégagés pour l'emploi

D'une façon générale cette émission n'a pas donné lieu à des annonces spectaculaires. Le chef de l'Etat a néanmoins indiqué que les moyens du ministère du Travail seraient augmentés de 500 millions d'euros pour aider les chômeurs de longue durée et développer encore l'apprentissage. Le président souhaite notamment que le nombre d'apprentis passe de 600.00 à 1 million. Alors qu'il s'était engagé un peu vite l'an passé sur une baisse du chômage en 2010, il s'est montré plus prudent, indiquant seulement que, avec la croissance revenue, "les signes sont encourageants" sur le front de l'emploi. Lutte contre les déficits oblige, le budget supplémentaire annoncé sera compensé par des économies dans les autres ministères.

Sur la sécurité, le président concède deux échecs

La lutte contre l'insécurité, de longue date un des principaux "marqueurs" de Nicolas Sarkozy, a été abordée d'entrée avec une pharmacienne de Nice dont l'officine a été braquée à quatre reprises. Mettant en avant, chiffres à l'appui, ce qu'il considère comme les succès spectaculaires de sa politique, il a concédé deux échecs, la délinquance des mineurs et le traitement des multirécidivistes. Pour la première, il a indiqué que des mesures seraient votées avant l'été, sans préciser s'il suivrait ceux qui, au sein de l'UMP, prônent l'abaissement de la majorité pénale à 16 ans.

Le projet, annoncé pour cette année, de jurés populaires dans les tribunaux correctionnels doit aussi permettre, à ses yeux, d'éviter que les sanctions prononcées ne soient "pas à la hauteur de la sévérité qu'en attendent les Français et les victimes". Embrayant sur l'affaire Laëtitia, cette jeune fille assassinée par un repris de justice, le président de la république a tempéré ses précédents propos accusant les magistrats de laxisme, qui ont suscité un mouvement de protestation sans précédent dans le monde judiciaire, et annoncé le lancement d'une concertation avec les syndicats de la profession. Mais à part l'insuffisance des places de prison, dont 5.000 vont être construites, il a contesté tout problème de manque de moyens dans la justice. 

Sur l'autre grande polémique du moment, il a estimé que ni le Premier ministre ni la ministre des Affaires étrangères n'avaient commis de faute avec leurs réveillons en Egypte et en Tunisie même s'il aurait préféré pouvoir discuter de ces vacances avec François Fillon et Michèle Alliot-Marie avant leur départ.

Pas de taxes sur les plus values

Evoquant la réforme de la fiscalité du patrimoine, Nicolas Sarkozy a exclu de taxer les plus-values sur les résidences principales comme le proposait un élu de sa majorité. L'autre grand chantier des prochains mois - la dépendance - a également été abordé lors d'un échange avec le conjoint d'une victime de la maladie d'Alzheimer. Nicolas Sarkozy a réitéré qu'aucune piste de financement ne devait être écartée, notamment celle de l'assurance que les syndicats contestent. "Je ne doute pas qu'au moment de décider, il y aura beaucoup de gens pour critiquer", a-t-il prédit.

Alors que le premier numéro de ce face à face avec Français, fin janvier 2010, avait été marqué par des échanges vifs avec un syndicaliste, le dialogue avec les panelistes de TF1 a cette fois été très courtois. Seuls le jeune agriculteur et l'enseignante se sont distingués en portant une réelle contradiction au chef de l'Etat, la seconde en déplorant l'insuffisance des effectifs et de la formation dans l'Education nationale.

Commentaires 2
à écrit le 24/02/2011 à 21:43
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Oui, c'est bien le mot : Dubitatif , qu'il est notre président La lutte contre l'insécurité et le chômage n'ont pas l'air de l'inspirer, sur la photo du moins. Et puis il y a aussi les bévues (ou boulettes ) de ses ministres, en vacances au mauvais e...

à écrit le 20/02/2011 à 16:12
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blablabla

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