Quand Aubry rappelle à Sarkozy que "la République, c'est l'intérêt général"

Par latribune.fr  |   |  319  mots
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Invitée de RMC et BFM-TV, la patronne du Parti Socialiste s'en est pris violemment à la politique étrangère menée par le Président. A ses yeux, la tribune publiée par des diplomates dans Le Monde est une nouvelle preuve que les grands corps de l'Etat tejettent la façon dont ils sont traités par Nicolas Sarkozy.

"Aujourd'hui, il est clair que la diplomatie française n'existe plus, on confond les contrats et la diplomatie et c'est pour ça que la France se rétrécit dans le monde, que sa voix ne porte plus." Invitée à réagir à la tribune des diplomates français dans le quotidien Le Monde Martine Aubry n'a pas mâché ses mots sur RMC et BFM-TV

Pour la patronne du Parti socialiste, la France doit "défendre les droits de l'Homme partout" et ne pas considérer que la diplomatie, "c'est des coups médiatiques comme le président nous le fait à chaque fois qu'il sort d'une réunion de l'Union européenne ou d'un G20 et d'un G8. Martine Aubry voit dans cette manifestation de mauvaise humeur des diplomates français la preuve que la plupart des grands corps de l'Etat ont été si malmenés par le pouvoir qu'ils se voient contraints de faire abstraction de leur devoir de réserve : "Quand vous avez les policiers, les CRS, les magistrats, les enseignants, le personnel hospitalier et aujourd'hui les diplomates qui manifestent ou disent "ça ne peut pas durer", c'est que vraiment la République va mal." Et Martine Aubry d'interpeller le chef de l'Etat : "Moi, je dis au président : reprenez de la hauteur, essayez de considérer que la République c'est l'intérêt général".

La première secrétaire du PS accuse également Nicolas Sarkozy de "faire peur" aux Français et d'avoir "mis à bas les fondements de la République: l'école, la santé, la police, la justice." "Au lieu de prendre cela en main et de se dire "je change de cap", il essaie de nous expliquer que la cause c'est toujours les autres. D'abord on a eu droit à l'identité nationale, aux Roms cet été et maintenant c'est la peur de l'Islam. La peur à l'intérieur, la peur à l'extérieur" conclut-elle.