Ces vacances tunisiennes qui embarassent Gérard Longuet

Par latribune.fr avec l'AFP  |   |  447  mots
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L'hebdomadaire Les Inrockuptibles a révélé que le ministre de la Défense Gérard Longuet avait séjourné en 2006 dans un palace près de Tunis aux frais de l'office du tourisme. Le ministre de la Défense de dit prêt à rembourser tout en excluant de démissionner.

L'information révélée par l'hebdomadaire Les Inrockuptibles a été confirmée. Le ministre français de la Défense Gérard Longuet a bien séjourné durant deux jours en 2006 dans un palace tunisien aux frais du régime du président Ben Ali, alors qu'il était responsable parlementaire a indiqué ce mardi à l'AFP un responsable de l'Office national du tourisme tunisien.

"Nous avons payé son hébergement et le restaurant, il a payé les extras", lors d'un séjour du 10 au 12 août 2006, a déclaré le chef du service marché français de l'ONTT, Amine Hajri. A l'époque, l'actuel ministre de la Défense était conseiller politique du président de l'UMP (Union pour un mouvement populaire, au pouvoir), Nicolas Sarkozy.

"Je confirme qu'il a séjourné dans l'hôtel" et "c'est l'Office national du tourisme tunisien qui a réservé", a affirmé lundi à l'AFP la responsable du service commercial de l'hôtel cinq étoiles "The Residence" de Gammarth, dans la banlieue nord de Tunis, Karima Ben Moussa, après avoir consulté les fichiers de réservation.

Une croisière avec Jean-Marc Sylvestre

Interrogé sur le règlement de la facture, Gérard Longuet a déclaré aux Inrockuptibles ne pas se souvenir "d'avoir été invité" : "Il est possible que cela se soit fait, je ne m'en suis pas personnellement occupé et je ne me suis pas posé la question (...) Mais si le gouvernement tunisien a le sentiment que je n'ai pas payé, je peux lui envoyer un chèque tout de suite, ça ne me pose pas de problème", a-t-il ajouté. Selon les Inrocks, Gérard Longuet effectuait alors une croisière en Méditerranée avec son ami le journaliste économique Jean-Marc Sylvestre, tous deux accompagnés de leurs enfants.

Le régime autoritaire du président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali a chuté en janvier sous la pression de la rue, après 23 ans de dictature. Les rapports de certains membres de la classe politique française avec ce régime accusé de corruption et de torture ont récemment défrayé la chronique, poussant une ministre à la démission.

Début 2011, en plein "printemps arabe", le scandale des vacances tunisiennes du chef de la diplomatie française Michèle Alliot-Marie l'a forcée à se retirer du gouvernement fin février. En cause: deux trajets dans le jet privé d'un riche homme d'affaires tunisien lié au clan Ben Ali, lors des fêtes de fin d'année. Michèle Alliot-Marie était accompagnée durant ce fameux voyage de ses parents âgés, qui ont racheté à cet homme d'affaires, Aziz Miled, ses parts dans une société immobilière.