Budget 2012 : Le PS dénonce une "austérité aveugle"

Par J-C. C.  |   |  504  mots
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Le dernier budget du quinquennat ne trouve aucun soutien à gauche. Et subit aussi des critiques à droite.

Sans surprise, les réactions au dernier budget du quinquennat reflètent les clivages politiques... Surtout à sept mois de l'élection présidentielle.

Ainsi, le PS estime que le gouvernement ne « prend pas la mesure de crise » et qu'il s'enferme dans une « austérité aveugle [...] qui ne fera que casser toute dynamique de reprise ». Le Parti socialiste propose de « réhabiliter » l'impôt sur le revenu par le plafonnement des niches et souhaite l'adjonction à l'impôt sur le revenu « d'une tranche supplémentaire de 45 % à partir de 105.000 euros ». Le PS indique que l'Allemagne a déjà instauré cette tranche et que la Grande-Bretagne l'a même portée à 50 %.

Pour sa part, Jérôme Cahuzac, président PS de la commission des finances de l'Assemblée, a enfoncé le clou en considérant que ce « budget de rigueur a été imposé par l'extérieur et non par la vertu, ce qui traduit une perte de souveraineté ». Il a aussi souligné que « les prélèvements obligatoires seront en 2012 supérieurs ou égaux à ce qu'ils étaient en 2007. La baisse d'impôt de 4 points de PIB du candidat Sarkozy est largement oubliée mais, de surcroît les impôts auront augmenté pendant cette mandature ».

Plus frappante est la réaction de Patrick Devedjian, président UMP du Conseil général des Hauts-de-Seine qui juge que ce projet de budget ne comporte pas un « réel choc budgétaire » et que la réduction du déficit a été « lissée sur une longue durée ». Patrick Devedjian qui s'installe chaque jour davantage dans son rôle de franc-tireur de la majorité, propose que l'État relance une politique de privatisation.

Quant à Marine Le Pen elle a estimé que « ce budget est à l'image du sarkozysme, une déroute, contenant toujours plus d'injustice et de dette ». La présidente du FN considère que l'hypothèse de croissance retenue (1,75 %) est « gravement mensongère ».

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Critiques très modérées des organisations patronales
Il n'y a bien sûr pas d'euphorie. Mais, globalement, le budget 2012 n'est pas non trop mal accueilli du côté des organisations socio-professionnelles. Le Medef salue « l'engagement du gouvernement à respecter les objectifs budgétaires annoncés ». Mais, dans le même temps, l'organisation patronale regrette la hausse du forfait social appliqué sur l'intéressement et la participation et estime que « les prélèvements liés à la taxe sur les nouveaux entrants du marché des quotas » ne sont pas favorables à l'industrie chimique, métallurgique et automobile.

Du côté de la CGPME, c'est la décision de supprimer l'abattement de 30 % sur le bénéfice imposable des entreprises dans les DOM qui fâche. Elle se dit favorable à la réduction de la dette publique mais défavorable à la suppression des dispositions « qui soutiennent la croissance économique de zones territorialement défavorisées ». Quant à la Fédération française du bâtiment, elle apprécie le maintien de la TVA à 5,5 % mais déplore « un choc fiscal beaucoup trop brutal » sur le dispositif Scellier.