La rentabilité de Latécoère continue de s’améliorer

A priori, les nouvelles sont encourageantes. Après avoir annoncé, au début du mois, une progression de 15 % de son chiffre d'affaires en 1999 à 187,2 millions d'euros, Latécoère vient de rendre publique une croissance de 21 % de son résultat net à 10,9 millions d'euros sur la même période. Parallèlement, la marge d'exploitation du spécialiste des éléments de fuselage dans le secteur de l'aéronautique progresse jusqu'à près de 11 %, une amélioration constante depuis 1993.Mieux, la visibilité de l'activité du groupe s'est améliorée. Partenaire privilégié d'Airbus, le groupe, dont le partenariat avec le brésilien Embraer porte sur plus de 600 millions d'euros, profite au premier chef de l'essor du carnet de commandes du consortium européen, au détriment de son concurrent américain Boeing.Mais toutes les incertitudes sur l'activité de Latécoère n'en sont pas pour autant levées. Doutes sur sa stratégie de croissance externe, tout d'abord. Longtemps présenté comme la solution privilégiée pour remédier à la faiblesse de sa taille critique, le rapprochement avec le spécialiste des inverseurs de poussée, Hurel Dubois, est toujours dans les limbes. En dépit de la présence de Paribas AI dans le capital des deux entités, l'éventualité d'une fusion reste fortement spéculative. Par ailleurs, le groupe n'a toujours pas communiqué sur sa stratégie de croissance externe, à l'heure où sa structure financière lui donne les moyens de ses ambitions.Incertitudes sur les relais de croissance, enfin. Tandis que le groupe profite à plein de l'accumulation des commandes d'Airbus, rien n'a encore été décidé sur les partenaires du futur avion gros porteur A3XX. Un statu quo problématique sur les perspectives d'activité à moyen terme.Par ailleurs, si la conjoncture actuelle, favorable à Airbus, permet aujourd'hui une amélioration des anticipations d'activité et de marges, la dépendance du groupe à un métier et un client spécifiques rendent le groupe vulnérable à tout retournement de cycle. Quand bien même celui-ci ne serait pas d'actualité. D'où la décote de la valeur, cotée au Second marché. Après une chute de plus de 17 % depuis le mois de novembre, le titre se paye dorénavant près de près de 8,5 fois le résultat net attendu par action. Une faible performance d'ailleurs partagée par l'ensemble des équipementiers aéronautiques, sans distinction de métier. En attendant que les projecteurs des investisseurs se détournent des seules valeurs de technologie et des médias.
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