Zodiac : L’intégration d’Inter- technique paye déjà

L'érosion des marges des équipementiers, surtout s'ils sont faiblement liés à Boeing, n'est plus une fatalité. Pour preuve, Zodiac vient d'annoncer un bond de 59 % de son résultat net au cours du premier semestre de son exercice fiscal, clos le 29 février. Au cœur de cette performance, deux éléments.Initiée le premier décembre, l'intégration de d'Intertechnique dans les comptes du groupe s'est aussitôt révélée relutive, en contribuant à près d'un tiers à la croissance du bénéfice semestriel de la société. Pour deux raisons. Tout d'abord, l'activité de la nouvelle division a profité au premier chef de l'essor du secteur de l'aéronautique, grâce notamment à la bonne tenue des commandes d'Airbus et à son positionnement fort dans le métier en plein essor de systémier. Une aubaine, à l'heure où les principaux constructeurs exigent une intégration de plus en plus globale des systèmes embarqués. Par ailleurs, le financement de l'acquisition d'Intertechnique a été strictement financée par endettement. A cet égard, le taux moyens des 710 millions d'euros de crédit syndiqués obtenus par Zodiac à la fin du mois dernier est largement inférieur à la rentabilité de son investissement. Un essor de l'endettement à plus d'une fois et demi le montant des fonds propres est d'ailleurs peu problématique au regard de la capacité du groupe à générer des cash flows et de son gisement de cessions potentielles.Par ailleurs, historiquement attaché à Airbus, le groupe a peu souffert des tracas rencontrés par Boeing et profité en premier lieu d'une industrie aéronautique en haut de cycle. Le bénéfice de la division d'équipement des avions de ligne n'a accusé qu'un léger recul, tandis que le résultat de la branche liée aux autres équipements aéronautiques a progressé de 19,1 %.Dans ces conditions, l'amélioration des fondamentaux et l'essor de sa taille critique, gage d'un maintien plus conséquent de ses marges, peinent à se répercuter sur sa valorisation boursière. La valeur, qui oscille près de 37 % en-deçà de son plus haut niveau atteint il y a deux ans, a perdu 20 % à 170 euros depuis le début de l'année. Autour de 12,5 fois le bénéfice net par action attendu cette année, le cours est ainsi peu compatible avec l'envolée de sa rentabilité. Un constat qui alimente l'optimisme des analystes, mais pas encore celui des investisseurs.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.