Le groupe Air France serein dans un environnement aérien en pleine restructuration

L'action Air France continuait d'être recherchée mardi, la compagnie aérienne s'adjugeant une neuvième séance consécutive de hausse à la Bourse de Paris. A la clôture, le titre progressait de 2,11 % à 18,38 euros. La veille, Air France avait gagné 3 % après l'annonce de l'acquisition de 2 % du capital du groupe par le fonds d'investissement américain Fidelity. Depuis le 24 mai, le groupe a vu sa valorisation s'envoler de plus de 18 %, mais reste toujours en retrait de 3 % par rapport à son cours du début d'année.Les investisseurs ont particulièrement salué la publication, le 30 mai dernier, de résultats annuels meilleurs que prévu au titre de l'exercice 1999/2000 (clos le 31 mars). Malgré la hausse du prix du carburant, Air France a enregistré un résultat net de 354 millions d'euros, supérieur de 42 % au bénéfice de l'exercice précédent. Ces bonnes performances contrastent d'ailleurs avec celles de certains des concurrents européens d'Air France. British Airways a par exemple annoncé une perte de 400 millions d'euros sur la même période, et Alitalia a vu son résultat net fondre de 97 % à 6,2 millions d'euros.Pour expliquer ses bons résultats, la compagnie française met notamment en avant les opportunités issues de son alliance avec l'américain Delta Airlines, alliance qui devrait prochainement être complétée par un accord de partage de codes avec Ibéria sur les vols à destination de l'Amérique Latine et de l'Asie. Air France a également bénéficié du dynamisme de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, dont le trafic a augmenté de 12,9 % en 1999, alors que les autres grands aéroports européens sont engorgés. L'ouverture d'une quatrième piste au printemps 2001 devrait permettre à Roissy de poursuivre son développement au cours des prochaines années.Air France devra cependant s'adapter à un marché en pleine restructuration, ce qui est rendu délicat par la présence majoritaire de l'Etat français dans le capital de la compagnie. Les fusions se multiplient en effet sur le marché du transport aérien. Le 24 mai dernier, la première compagnie américaine, United Airlines, a annoncé qu'elle rachetait US Airways pour un montant total de 11,6 milliards de dollars. Le Wall Street Journal a par ailleurs révélé ce matin que le britannique British Airways et le néerlandais KLM s'apprêtaient à annoncer leurs négociations en vue d'une fusion totale de leurs activités. Northwest Airlines et American Airlines en sont également au stade des discussions préliminaires en vue de l'acquisition éventuelle du premier par le second. Dans ce contexte, la position d'Air France est relativement inconfortable. L'alliance avec Delta Airlines tarde pour l'instant à attirer des partenaires clefs, même si les compagnies Korean Airlines et Aero Mexico vont probablement rejoindre le couple franco-américain dans les prochaines semaines. Des rumeurs circulaient également sur la tenue de discussions au sommet entre British Airways et Air France, en vue d'une fusion des activités des deux compagnies. Cependant, l'acquisition par le groupe britannique de KLM pourrait mettre en cause ce projet, et isoler un peu plus Air France sur le marché européen. Reste Alitalia, qui, après l'échec de sa fusion avec KLM, cherche également à se renforcer et pourrait constituer une bonne opportunité pour Air France. Jean-Cyril Spinetta, président de la compagnie, n'exclut d'ailleurs " aucune hypothèse sur les recompositions du paysage " aérien mondial.
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